Henry Ford a donc rencontré le succès. Mais le succès ne lui suffisait pas. Ce qu’il voulait c’était le succès « plus » autre chose. « Cet » autre chose il l’a imaginé en forgeant une lignée d’industriels, à l’image de toute grande famille qui se respecte. « Cet » autre chose il l’a aussi localisé, sorte de paradis baptisé Rouge, situé à quelques kilomètres au Sud de Détroit. Un paradis construit autour d’une rivière, la Rouge, d’installations industrielles intégrées, d’habitations, mais aussi d’un refuge pour la famille, un château. Château à la fois dans et en dehors de cette zone baptisée Rouge (on pourrait faire un parallèle avec le Stalker de Tarkovsky), une couleur souvent associée à l’enfer. C’est qu’il fallait que ce château soit entouré d’un rêve de nature (et il l’était justement) et posté à côté de cet en-fer industriel qu’étaient devenues les installations industrielles de Ford. Henry Ford aurait-il voulu se retirer ainsi dans un ailleurs ?
C’était ça, peut-être, l’utopie de Henry Ford. Et son utopie était assez différente de celles, par exemple, des utopistes française (saint-simoniens, Fourier, etc.) du XIXè siècle, ces quasi contemporains.
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