Need for Speed c'était les copains d'abord



Je vous la refais mais cet épisode voit débarquer des invités de marque du monde réel de l'automobile. Du tuning, du drift, de la performance, ces invités là sont reconnus dans la plupart de ces domaines tout autour du globe et s'il est agréable de les croiser, d'en parler, d'avoir quelques challenges avec eux, la plupart du temps vous piloterez bien loin d'eux et de leurs défis. Il n'empêche que ça fait plaisir de les voir dans le jeu et le choix est à la fois de qualité et très fidèle à l'esprit du jeu. Un petit plaisir de gourmet dans un monde de burnout bien fumeux.


Ken Block, le roi de la trace de freinage, de la douzième prise vue, du travers de porc XXL comme tout bon Américain, on ne vous le présente plus, roi de la basket, roi de la vidéo de drift en quatre roues motrices (ma tête a été mise à prix à l'instant par tous les possesseurs de 200sx sachez le), rien que ça.


Magnus Walker, le gars qui ressemble à Rob Zombie mais ne joue pas de metal, ou plutôt ne triture que le métal des 911 et si possible pas les récentes. En fait uniquement les 911 de 1964 à 1973. C'est précis n'est ce pas ? Attendez de voir ses joujoux (dans cette vidéo par exemple). Il a réussi dans le monde du textile et maintenant il révèle sa passion des 911 au monde entier.



Need for Speed : le test sur Xbox One et PS4


Nakai-san est un peu moins connu de nom, mais quand vous voyez une Porsche au look si particulier avec la grosse inscription RWB dessus (RAUH-Welt BEGRIFF) vous savez immédiatement à quoi vous avez affaire. Un mélange de tuning Japonais, de modifications qui semblent issues de la piste et un look unique que l'on aime ou l'on déteste. Un grand nom du milieu qui ne fait pas les choses comme les autres et a crée un style à lui tout seul.


Morohoshi-san est lui tout aussi légendaire que flou. Préparateur Japonais lui aussi, complètement délirant dans ses choix esthétiques, il est le créateur d'une partie des supercars Japonaises au look d'une autre planète qu'on voit parfois passer dans une news, un sourcil plus haut que l'autre. Théoriquement impliqué dans les courses illégales, amis de la mafia locale, on ne sait jamais si le personnage est surjoué ou s'il cache encore plus son jeu.


Et enfin la team Risky Devil, là j'avoue que je ne les connaissais pas avant les vidéos de ce nouvel épisode de Need for Speed. Une bande de potes drifteurs de Chicago (article en Anglais).



Need for Speed tient la route et se paie le luxe d'être beau



Alors attention, Need for Speed n'est pas là pour se comparer aux simulateurs auto qu'on a l'habitude de traiter dans nos colonnes. Ici c'est fun, prise en main aisée et virages à fond avec un coup de frein par ci, un coup de frein à main par là. On est en mode 100% arcade, ça se joue à la manette et on ne peut même pas passer les vitesses manuellement.




Premier sujet où se NFS s'en sort bien : le plaisir de conduite. Et achtung ! J'ai failli écrire l'inverse car le jeu m'a quasi donné envie de le ranger les premières heures. La cause ? J'étais en mode pingre. En effet j'ai longtemps trainé ma première voiture, une Subaru BRZ dont la conduite était soporifique et la glisse pénible. Finalement j'ai craqué et une RX7 de 450cv plus loin je prenais du plaisir à me lancer dans tous les défis.


Le mode grip (tant que l'on roule propre) est propre et permets de rouler très vite jusqu'au moment où l'on exagère, le train arrière déboite et là on retrouve la conduite du vieux NFS underground avec un mode drift / glisse très accentué qui permet de tenir la glisse des dizaines de mètres durant très subtilement. A coup de pied au plancher et de correction de bucheron au frein à main donc. De la poésie façon death metal. Mais c'est ce qui convient le mieux à ce genre de jeux et on se surprend à parcourir une rampe d'accès complète en déhanché pour le fun même entre les épreuves. Quand on est en mode grip, le jeu se joue comme un circuit 24, c'est propre, net et ça colle le pavé sans aucune glisse à des vitesses folles sur le périphérique de la ville ou entre les quartiers type banlieue industrielle US. Et de temps en temps il faut freiner un peu mais pas trop.


Le jeu est même plutôt beau, bon ça se déroule uniquement de nuit à 30 images secondes avec une ville vide et peu de voitures sur la piste, encore heureux que le reste suive ! C'est simple les premières minutes de jeu je me suis rapproché pour observer le décors au plus prêt. On dirait presque des vidéos incrustées de ville dans lesquelles on roule à fond les ballons car l'essence pixel ne coûte rien.


Les voitures dans le garage sont superbes et les amoureux du tuning vont pouvoir se fabriquer une auto aux petits oignons. Grip ou drift et surtout une tonne de modifications visuelle réussi à base de kit XXL comme les fans du genre en rêvent jour et nuit.





La partie multi-joueur est très classique. Le monde est ouvert mais quasiment vide de joueurs ou de policiers. Et comme il est assez petit, on rejoue régulièrement au même endroit entre deux coups de fils des potes pour aller faire la course dans la zone industrielle du coin. D'ailleurs le jeu impose la connexion permanente à internet sinon pas de jeu, l'avantage théorique c'est de jouer la partie solo en croisant vos amis pour lancer une partie multi à la volée, dans la pratique c'est contraignant et on ne croise que peu de monde intéressant vu que tout le monde file plein pot au prochain rendez-vous téléphonique.



Need for fast and furious ?



On revient dans une thématique très « gang de pilotes illégaux de nuit » avec un scénario qui vous fait intégrer une bande de potes du milieu qui veulent se faire un nom. Le jeu vous incarne comme si le personnage principal avait une gopro à la place du nez et ça check du bras, ça se tire l'épaule, ça parle comme des djeunz bref si on aime ce genre d'ambiance c'est parfait. Les acteurs un peu kitsch insufflent quand même un semblant de vie réelle là dessus car ils jouent pas mal et (encore une fois) si la thématique plaît, leurs interventions plaisent.


Et quand je dis intervention j'ai pas dit interruption. Parce qu'autant les acteurs sont sympa, ils sont par contre tout le temps en train de vous téléphoner. Tout. Le. Temps. Imaginez vous en train de papoter au klübtünïng du coin avec vos potes. Vous venez de quitter le club parce qu'Antoine Kevin de la Godasserie de Plomb vous a donné rendez-vous devant le bricotout pour faire des runs quand, à peine dans la voiture, il sera capable de vous refiler un coup de fil pour X raisons, parfois vous dire de faire le dit run, puis il vous rappellera possiblement encore une fois le temps d'arriver à destination.


Need for Speed : le test sur Xbox One et PS4



Tous les joueurs incarnés par l'ordinateur passent le temps à vous parler alors que vous ne répondez jamais, passent leur temps à vous filer des coups de fil alors que vous ne parlez pas au téléphone et plein d'autres choses comme ça. En fait c'est un hommage caché à une série que l'on craignait morte, vous incarnez un ange et vous revenez sur terre hanter ceux qui ont le dvd de NFS The Run coincé dans leur Xbox 360 ?


Blague à part le ton est très YOLO / MTV / SMS / etc. On est jeune on écoute de la musique bizarre et on repeint nos autos en violet le tout en passant notre vie à nous appeler sur nos portables. Mouais. C'est pas le côté le plus réussi du jeu tellement c'en est cliché par moments. Au passage on se récupère un système de réputation en plus de l'argent dans le jeu, désormais classique.



NFS 2015 une révolution ?


NFS 2015 n'est carrément pas une révolution. Le scénario est correct pour un jeu automobile, la réalisation est au niveau, la conduite est sympa une fois que vous aurez assez de cv sous le capot, les scènes sur fond vert ne sont pas trop kitsch, les voitures sont belles, bref c'est un bon millésime pour les fans.


Par contre pas de miracle et pour moi le jeu aurait pu sortir en 2014 pour les vingt ans de la franchise, c'est dommage d'ailleurs de ne pas en avoir profité pour ajouter quelques contenus. La durée de vie est correcte même si les missions se ressemblent toutes. La police est quasi absente de la ville, tout comme les piétons et les autres voitures en circulation qui sont peu nombreuses.




J'ai retrouvé le même plaisir de conduite par rapport au premier épisode d'underground, c'est bien mieux que les derniers NFS donc le repos aura au moins servi à ça, mais ça semble encore insuffisant pour recréer l'engouement de tous pour les épisodes les plus réussis.


J'aurais tendance à dire que c'est une cuvée contemporaine de NFS un peu au dessus du niveau mais tout ce temps passé en vacances pour un épisode qui n'a rien de fou c'est un peu dommage. Par contre passé la première barre de puissances, j'ai enchainé les parties avec plaisir et rien que pour ça je trouve que le jeu revient sur le bon chemin, il reste du boulot mais c'est en bonne voie. Essayez le pour voir.




@MasterLudo