C'est par la voix de Sergio Marchionne, président de l'ACEA, que les constructeurs ont officiellement déclaré leur intention de faire repousser la date d'entrée en vigueur des futures normes anti-pollution restreignant drastiquement les rejets de CO2.

Jusqu'à présent la Commission européenne voulait imposer un taux de rejet moyen de 130 gr/km en 2012. C'est en rangs dispersés que les membres de l'association des constructeurs européens ACEA pestaient contre ça (notamment en Allemagne) depuis plusieurs mois. C'est aujourd'hui d'une seule voie qu'ils s'opposent à cette entrée en vigueur trop rapide et cette décision unilatérale.

Selon eux, cette date ne tient pas compte des délais de de développement de nouvelles motorisations estimés à 7 ans et des engagements précédemment pris.

Sergio Marchionne a signalé que le respect de l'accord de 1998 imposant 140 gr/km en 2008 était conditionné aux mesures contre-productives éventuellement prises dans l'intervalle. Et de fait, toujours selon l'ACEA, les textes édictés par la Commission concernant la sécurité des autos (normes piétons qui allongent les autos de 10 cm en moyenne) et la qualité de l'air ont généré une hausse du poids des autos de 16% entre 1995 et 2005.

Ce surpoids contraint n'aide forcément pas au respect de la norme.

l'ACEA précise tout de même que malgré cet état de fait provoquant une hausse d'environ 15 gr/km des rejets de CO2, les constructeurs sont parvenus à ramener le taux moyen de 185 gr/km à 160 gr/km. Soit un gain de 25 + 15, 40 gr/km.

Bref, les constructeurs s'investissent concrètement mais ils pensent que la réflexion doit être plus globale que cette simple imposition d'une norme.

Les soucis viennent également d'un nombre important de véhicules âgés, de la multiplication des encombrements et donc du manque de gestion du trafic ainsi que de l'accroissement du nombre de kilomètres parcourus. Des facteurs qui ne sont pas du ressort des constructeurs.

Dès lors, la revendication des constructeurs qui savent qu'ils ne répondront pas aux exigences de la Commission est de voir la date reportée de 2012 à 2015.

L'ACEA demande aussi que la baisse des rejets de CO2 soit calculé de façon globale avec les autres acteurs influents sur ce domaine tels que les industriels du BTP travaillant sur des revêtements à faible résistance au roulement, ou encore les administrations en charge de la circulation et des incitations au changement du parc automobile.

Tout ceci est toujours plus complexe qu'il n'y parait. N'hésitez pas à suivre l'actualité sur le blog vert d'à côté.

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