Oui, avec cette annonce, PSA frappe un grand coup. D'autant qu'aucune information n'avait réellement filtré sur ces travaux avant hier.
Il s'agit donc d'une nouvelle technologie d'hybridation, développée conjointement par PSA et deux de ses équipementiers, Bosch et Faurecia. Elle allie un moteur thermique essence, secondé non plus par des batteries, mais par de l'air comprimé. L'ombre de Guy Nègre planerait-elle sur les futurs modèles de Peugeot et Citroën ?
Avec cette technologie Hybrid Air, PSA reprend un coup d'avance sur la concurrence, et marche vers le véhicule à 2 l/100 km
Le principe de fonctionnement est simple, et se rapproche de celui d'un hybride essence/électricité. Sauf que l'énergie permettant de seconder le moteur thermique n'est plus stockée dans des batteries sous forme d'électricité mais dans des réservoirs sous forme d'air comprimé.
Concrètement le groupe motopropulseur est composé d'un moteur essence, d'un stockeur d'énergie sous forme d'air comprimé, d'un ensemble moteur-pompe hydraulique (qui sert soit de compresseur pour remplir les réservoirs d'air, soit de moteur auxiliaire) et d'une transmission automatique via une boîte de vitesse à train épicycloïdal.
Le stockage d'énergie (compression de l'air) se fait comme pour les autres hybrides, lors des décélérations et du freinage, ou bien si nécessaire à l'aide du moteur thermique lors du roulage à vitesse stabilisée
Comme sur une hybride essence/électricité, le système est piloté par l'électronique selon plusieurs modes de fonctionnement, qui seront transparents pour le conducteur. Soit un mode air (zéro émission), soit un mode combiné, soit un mode thermique seul.
Des avantages nombreux
Selon PSA, les avantages de cette technique sont multiples :
- Les gains en consommation sont encore plus importants qu'avec les autres hybrides. Le groupe annonce même jusqu'à 45 % de baisse de consommation en usage urbain ! Sur un véhicule de type 208 ou C3 3 cylindres, PSA avance une consommation mixte de 2,9 l/100 km, qui correspond à 69 g de CO2 par km (104 g sans hybridation).
- Un fonctionnement en mode 0 émission plus long : jusqu'à 60 à 80 % du temps en ville selon les conditions de circulation.
- Une habitabilité préservée. L'intégration du système est meilleure qu'avec des batteries. Coffre habitacle et modularité sont identiques.
- Une adéquation avec tous les marchés mondiaux puisque ce sont les moteurs essence qui sont concernés par cette hybridation.
- Une fiabilité meilleure, puisqu'il s'agit d'un système essentiellement mécanique. (Ndlr : nous mettons d'ores et déjà un bémol sur ce point, la fiabilité de tout ce qui est électrique étant depuis longtemps meilleure que pour tout ce qui est mécanique)
- Un faible impact environnemental du fait de matériaux facilement recyclable (pas de batteries en particulier, ndlr).
- Et enfin un moindre coût. Cette technologie est selon PSA moins chère que l'hybride électrique, ce qui permet de la mettre en œuvre sur des véhicules des segments B et C (par exemple des citadines essence de 80 à 110 ch), sans surenchérir à outrance leur prix de vente. Le potentiel de cette technologie se situe selon eux entre 15 000 et 20 000 €
PSA annonce avoir déposé 80 brevets pour protéger cette nouvelle technologie, présentera si tout va bien des prototypes de 208 et C3 Hybrid Air au salon de Genève, et promet une commercialisation des premiers modèles équipés à l'horizon 2016.
Alors oui, PSA frappe un grand coup avec cette nouvelle génération d'hybrides. Et le but est assumé et encore une fois revendiqué : cette innovation est "une étape clé vers la voiture 2 l/100 km à l'horizon 2020", celle que les pouvoirs publics et Jean-Marc Ayrault espèrent voir arriver rapidement.
Ci-dessous une vidéo explicative du fonctionnement du système, accompagnée d'une illustration assez claire également.
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