La France compte 12 500 stations-services. Hier soir, le nombre d'entre elles à sec ou manquant d'un type de carburant dépassait les 2 600 avec des régions plus touchées que d'autres, comme l'ouest et le sud est. Pourtant, hier soir encore sur l'antenne d'Europe 1, le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau refusait d'employer le terme de « pénurie ». Tout au plus concédait-il quelques « tensions d'approvisionnement » dans quelques stations-service et qu'un « plan d'acheminement » était en cours d'élaboration pour être mis en place aujourd'hui.
Mais dans les coulisses, le problème est pris très à cœur. Hier, un centre interministériel présidé par le Ministre de l'Intérieur a été mis en place afin de « coordonner l'action des différents services de l'Etat visant à assurer la pérennité du ravitaillement en carburant », tandis qu'hier matin une réunion s'est tenue pendant plus d'une heure à l'Elysée entre notamment Nicolas Sarkozy, le ministre du Travail Eric Woerth, le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo, Dominique Bussereau, et le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, avec comme sujet principal les problèmes d'approvisionnement en carburants.
La France aurait déjà commencé à puiser dans son stock
Et la riposte, par la force s'il le faut, s'organise : la police et la gendarmerie se sont chargées de débloquer l'accès aux dépôts de carburant de Frontignan (Hérault), de Caen, (Calvados) et du port de Brest. Le but n'est pas de relancer la production des raffineries mais l'accès aux stocks : « les réserves dans les dépôts sont largement suffisantes si on y rétablit l'accès » selon l'Elysée, qui compte bien procéder aussi à des réquisitions de personnel, comme elle l'a déjà fait dimanche à la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne).Selon l'Agence Internationale de L'Energie (AIE), la France aurait déjà commencé à puiser dans son stock ce qui dément la théorie selon laquelle la pénurie ne serait due qu'à la panique des automobilistes et à des pleins de carburant anticipés.
Les syndicats de leur côté, galvanisés par les méthodes du gouvernement qu'ils estiment être une atteinte au droit de grève, promet non seulement de rester mobilisés, mais de durcir le mouvement dans les jours à venir, notamment avec le soutien des chauffeurs routiers. Et d'après vous, comment la situation va-t-elle évoluer ?
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