Maintenant, on ne va pas faire la fine bouche. Oui, on se félicite que ce site en Moselle ait été préféré à un autre en Espagne pour construire des moteurs à essence. Et ce d'autant plus que celui au diesel commençait à battre de l'aile du fait de la nouvelle tendance du marché. Trémery respire avec ce nouvel investissement de près de 60 millions d'euros qui concerne 300 emplois et assure la pérennité d'un site à l'effectif global de 3.720 personnes. Et tant pis pour l'Espagne qui n'aura pas sa nouvelle usine. Une décision stratégique, prise sur les considérations pragmatiques d'une froide règle de calcul. Chez PSA on ne s'en cache pas : « le coût de l'investissement d'une nouvelle ligne était supérieur au coût d'une 'flexibilisation' d'une ligne existante. »
Alors quoi ? Alors, François Hollande à la veille d'un scrutin départemental, a flairé le bon coup et s'est déplacé à Trémery pour promettre que tout ceci n'était que le début de la réindustrialisation du pays grâce à une politique bien menée. Emmanuel Macron, chargé du secteur économique, n'a certes pas manqué de suivre et d'encourager le dossier. Mais de là à prétendre que le temps des départs et des vaches maigres est terminé, il y a un pas qui est encore loin d'être franchi. Car l'Espagne a réalisé en cinq ans des gains de productivité importants et ses coûts de production sont aujourd'hui 20% plus bas que ceux de la France. Il y a eu des baisses de salaires plus une amélioration de la productivité. Trémery a peut être gagné la bataille de la fabrication de 200.000 moteurs à essence par an, mais la guerre économique et industrielle continue.
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