Des mesures doivent être prises « en urgence » pour limiter les émissions de CO2, ou des tensions politiques inextricables pourraient survenir durant les prochains décennies. C'est en tout cas l'avis de Jeremy Bentham, vice-président de la section environnement de Shell.


Il s'exprimait ainsi la semaine dernière, au cours d'une présentation en Australie, affirmant que l'objectif adopté à Cancun en 2010 de limiter à 2°C la progression du réchauffement climatique d'ici 2020 pourrait être sérieusement compromis si les différents pays impliqués continuaient à s'entêter dans des solutions à court terme. « Les divergences continues sur les politiques liées au CO2 sont politiquement insoutenables. De telles divergences ne peuvent pas croître indéfiniment et cela prépare le terrain pour de futures turbulences politiques. La transparence, des solutions marchandes pour la réduction du CO2 et une concentration sur la capture et le stockage de carbone en tant que technologie-clé sont des mesures à prendre en urgence », a-t-il déclaré.


De belles paroles pour Shell qui, malgré l'organisation chaque année de l'Ecomarathon, ne semble pas toujours si préoccupé par l'environnement. En début d'année, l'entreprise envisageait en effet de réaliser des forages offshore aux abords d'un des récifs coralliens les plus précieux de la planète. Plusieurs ONG ont également pointé du doigt les activités dévastatrices de Shell au Nigeria, où l'eau est désormais polluée et les terres agricoles détruites, laissant les populations dans un état de dénuement le plus total.