Début mars, Christine Lagarde niait toute possibilité pour l'Etat de faire un effort en matière de taxes pour aider les ménages à supporter les récentes hausses du prix du carburant. Et alors que d'autres pays européens ont mis en place des mesures plus ou moins populaires pour compenser l'augmentation des prix à la pompe, le gouvernement français pourrait bien être en train de s'assouplir.


En Espagne on roule moins vite, en Grande-Bretagne les taxes diminuent ; et en France ? En France, rien pour le moment, mais cela pourrait changer. Un « tarif social » sur le carburant, avec un prix plafond ainsi que le réclamait le Parti Communiste, n'est pourtant pas à l'ordre de jour. Eric Besson, ministre de l'énergie interrogé hier à l'antenne de Radio J, a jugé la mise en place d'une pareille mesure « techniquement difficile, pour ne pas dire impossible ». Le ministre, invité à s'exprimer au sujet de l'augmentation annoncée des tarifs du gaz au 1er juillet et sur le prix de l'énergie de manière générale, a pourtant concédé que des réflexions étaient en cours pour apporter un soutien aux ménages les plus modestes.


Hors de question cependant de toucher à la sacro-sainte TIPP. Pour Besson, « il faudrait vraisemblablement mettre à contribution les distributeurs pétroliers ». « L'objectif du gouvernement est très clair », a-t-il poursuivi. « Il est, dans un contexte de montée des prix de l'énergie au niveau international, de protéger le pouvoir d'achat des Français ». Le ministre aura cependant éludé toute autre demande de précision, refusant d'employer le terme de taxe sur les bénéfices mais affirmant qu'un arbitrage était actuellement en cours et devrait déboucher sur une solution dans les jours à venir.


Un scénario qui ne semble pourtant pas près d'aboutir ; Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières, s'est en effet exprimé à la suite des déclarations d'Eric Besson et a tenté de justifier le prix élevé du litre par l'augmentation du prix du brut : « Les prix sont très élevés parce que ceux du brut sont très élevés. Et ce sont les mêmes en France et dans tous les autres pays européens, voire les autres pays du monde ». Et a terminé par un retour à l'envoyeur : « La principale possibilité de réduire les prix, ça serait de jouer sur les taxes. Le moyen le plus efficace serait de baisser les taxes ».