Le numéro d'automne 2007 de "Prudence Mag’", le magazine gratuit d’AGF et de l’association Prévention Routière, a pour titre : "Transports, sécurité, pollution, environnement, santé, les villes passent à l'action !" Il évoque notamment deux thèmes qui nous intéressent : Quelle place pour la voiture en ville aujourd’hui ? Comment s’équiper à vélo ? L’association Prévention Routière et AGF apportent réflexions et conseils aux automobilistes, cyclistes pour assurer sur la route ! Voici des extraits :
" Quelle place pour la voiture en ville aujourd’hui ?
Ca « chauffe » pour notre planète ! Résultat : les transports étant à l’origine d’une bonne partie des émissions de gaz à effet de serre et autres pollutions, nous allons devoir changer nos habitudes, notamment pour nos déplacements. Certaines villes ont commencé à réduire la place de la voiture au profit des « circulations douces ». Le climat se dérègle, les allergies explosent : la liste des calamités auxquelles nous exposent nos modes de vie d’homo automobilus sédentaire est longue! Nos villes, elles, sont engorgées, paralysées, asphyxiées… Il est de plus en plus difficile d’y circuler.
À Paris, par exemple, en dix ans (1991- 2001), la vitesse moyenne de circulation est passée de 20 km/h à 16 km/h! Réduire la place de la voiture en ville, développer les transports en commun et les modes doux ne sont plus vraiment une option : c’est devenu une urgente nécessité. Et ce ne sont plus seulement les militants écologistes qui l’affirment mais les sages de notre République qui, tels les membres du Conseil économique et social dans un récent rapport sur la sécurité routière et la circulation, prônent l’avènement d’une vision nouvelle de la mobilité où les modes de transports sont diversifiés et où la route se partage entre des usagers responsables et conscients des incidences de leurs choix.
La renaisssance des tramways
Certes, l’idée de « mobilité durable » n’est pas nouvelle. Elle a même été lancée très officiellement voici un quart de siècle avec l’apparition des Plans de déplacements urbains (PDU). Leur objectif : réduire la circulation automobile ou, tout du moins, faire en sorte qu’elle n’augmente plus. En 1996, la LAURE (dite « loi sur l’air ») l’a renforcée en créant l’obligation, pour toute agglomération de plus de 100 000 habitants, de mettre en place son propre PDU. Cela s’est fait avec plus ou moins d’enthousiasme mais certaines collectivités territoriales ont mené leur projet avec une belle énergie, développant des transports en commun innovants (la renaissancedes tramways en France vient de là), des voies cyclables, des aires piétonnières et des zones 30. Dans ce registre, Nantes, Rennes, Grenoble, Chambéry, Strasbourg ou Lille ont ainsi pris quelques longueurs d’avance. Paris et Lyon s’y sont également attelé, misant à la fois sur le tram ou le métro (Météor ®, entièrement automatisé) et sur le développement des modes doux. Témoins, les systèmes de location de vélos en libre-service – Vélo’v® à Lyon et, tout récemment, Vélib’® à Paris – qui ont repris le principe développé depuis plusieurs années à La Rochelle ou encore à Rennes. Dans ces collectivités-là, le tout-automobile a un peu perdu du terrain. Difficile, en effet, d’obtenir un rééquilibrage de l’espace public entre les différents modes de déplacements sans réduire la place de la voiture. Et souvent, il faut bien l’avouer, la « pilule» a du mal à passer chez les automobilistes.
Chaussées rétrécies, trottoirs élargis
C’est qu’ils avaient jusque-là été habitués à être traités en seigneurs du macadam! Depuis les années 50, lorsqu’on rénovait un quartier, on traçait pour eux de larges avenues très « roulantes ». Et tant pis si celles-ci devenaient des frontières infranchissables (et souvent dangereuses) entre les quartiers d’une même ville pour tous ceux qui n’étaient pas motorisés… Aujourd’hui, on fait tout le contraire. Les vastes boulevards voient leur chaussée rétrécie ; les trottoirs, élargis, sont agrémentés de plantations. On crée ici une piste cyclable, là un couloir de bus. Une façon de dire: il est possible de se déplacer vite et bien autrement qu’en voiture… Du coup, les automobilistes se retrouvent avec une portion congrue pour circuler… et pour se garer. Car les places de stationnement, en centre-ville, sont devenues une denrée extrêmement rare et chère, conséquence des aménagements réalisés, bien sûr, mais aussi stratégie : moins on offre de places de stationnement, moins on a de voitures qui circulent en ville.
Transports en commun : la palme de la sécurité
Des mesures qui s’avèrent positives pour l’environnement mais également pour la sécurité. En effet, les transports en commun arrivent systématiquement en tête du palmarès de la sécurité… Si l’on prend comme base 1 le risque d'être tué ou blessé gravement en ville en voiture, ce risque est supérieur à 50 en moto, entre 10 et 35 en cyclomoteur, entre 1,5 et 2 en vélo, entre 0,5 et 1 à pied et très inférieur à 1 en transport collectif 2.
Péages urbains ou laissez-passer ?
Et hors de nos frontières, quelles sont les solutions utilisées? Londres et Stockholm, confrontées au même problème, ont instauré un système de péage urbain, avec tarifs assez élevés et contrôles stricts pour le rendre dissuasif. À Rome, l’accès a été limité aux résidents et à quelques catégories d’usagers dotés d’un laissez-passer. À Francfort et Amsterdam, on circule beaucoup à vélo. En fait, chacun tente, à sa façon, de limiter la place de la voiture en ville. Et ce n’est pas facile !
Les solutions alternatives
Laissez ma voiture, j'aimerais bien... mais comment faire s'il n’y a aucun transport en commun? Il existe des solutions alternatives. Pour les «rurbains», qui vivent à la grande périphérie des villes et n’ont aucun transport en commun (TC), la solution peut être le co-voiturage pour aller en centre-ville ou rejoindre une ligne de TC. Aux États-Unis, des voies lui sont réservées. En France, la formule sort de sa marginalité. www.LaRoueVerte.com ou www.covoiturage.fr, etc. Le vélo : respectueux de l’environnement (pas de bruit, pas de pollution), le vélo est économique (pas besoin d’une 2e voiture et d’énergie) et excellent pour la santé. Intéressant quand le trajet domicile-travail n’est ni trop long ni trop dur ou pour aller jusqu’à la station la plus proche. L’inter-modalité est une voie prometteuse. Pour cela, il faut multiplier les stationnements sécurisés (pour voitures, vélos, deuxroues) le long des lignes de bus et de réseau ferré, et développer les services aux interconnexions (entretien des véhicules, location, centre commercial…).
Comment s’équiper à vélo ?
Choisir de pédaler pour aller à l’école ou au bureau, c’est une excellente décision… mais qui nécessite un vélo bien équipé. Tout d’abord, renoncez au VTT et roulez avec un vrai vélo de ville. Vous apprécierez les garde-boue qui évitent les éclaboussures et le portebagages qui vous permettra d’y installer cartable ou sac de travail, évitant ainsi les déséquilibres dus à un poids trop lourd. Vérifiez ensuite que votre engin est doté de TOUS les équipements obligatoires. Non seulement parce qu’en l’absence de l’un d’eux, vous seriez passible d’une contravention (Contravention de 1ère classe, soit une amende de 11 euros, majorée à 33 euros au-delà de 30 jours), mais aussi parce qu’ils sont indispensables à votre sécurité !
L’éclairage doit être constitué d’un phare blanc ou jaune à l’avant et d’un feu rouge à l’arrière. Fonctionnant sur pile ou sur dynamo, ces lumières doivent être allumées dès que le jour baisse. Le dispositif est complété par des catadioptres (ou réflecteurs) de couleurs différentes afin d’assurer une visibilité de jour comme de nuit : blanc à l’avant, rouge à l’arrière et orange sur les côtés (sur les roues et les pédales). Les freins, avant et arrière, doivent être en parfait état de marche : surveillez la tension des câbles, la position des leviers de freins, l’usure des patins... L’avertisseur sonore, timbre ou grelot, doit pouvoir être entendu à 50 mètres au moins. Bien que facultatif, l’écarteur de danger est également recommandé car il incite les automobilistes à se tenir à une distance respectable lorsqu’ils vous doublent… N’oubliez pas de vérifier régulièrement l’état et la pression de vos pneus, la propreté de toutes les surfaces d’éclairage, la bonne hauteur de votre selle, tous ces éléments contribuant à votre sécurité. Et songez à vous équiper d’une tenue protectrice: casque et gilet de haute visibilité sont recommandés.
Le magazine a interviewé Dr Jean-Luc Saladin, l’un des rares médecins français à défendre la pratique du vélo au nom de la santé publique.
Laisser la voiture au garage et prendre son vélo, c’est tentant mais ça fait souvent peur…
Et on a bien tort car le plus grand danger n’est pas là où on l’imagine. En effet, contrairement à ce que beaucoup croient, le risque individuel d’avoir un accident à vélo, en ville, est très faible. Les Danois ont calculé qu’à Copenhague, où l’on se déplace beaucoup à vélo, ce risque est évalué à 0,22 par million de kilomètres parcourus ! Non, le vrai danger pour la santé, ce n’est pas de faire du vélo… c’est de ne pas en faire ! Le risque sanitaire auquel nous expose la sédentarité est dix fois plus grand que celui d’avoir un accident de vélo.
Avouons tout de même que pédaler au milieu des gaz d’échappement, ce n’est pas idéal !
Sachez que c’est à l’intérieur des voitures qu’on relève les niveaux de pollution les plus élevés, en ville ! Et le cycliste est avantagé par rapport au piéton car, pour le même effort et la même ventilation, il avance trois fois plus vite et donc reste trois fois moins de temps exposé à l’air pollué. Il peut aussi porter un masque s’il circule sur des axes très fréquentés."
Vous pouvez télécharger le magazine complet "Prudence Mag’" sur le site de l’association Prévention Routière : www.preventionroutiere.asso.fr.
(Source : Prudence Mag’)
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