Riding on the Storm 2
Dans ces cas là, rien ne sert de jouer les forts à bras. Le quotidien de mézigue n'est pas fait de séances de domptage de cheptels chevalins enragés, ni de ruades maîtrisées à bord de vaisseaux sur-motorisés et même si, parfois, l'occasion est donnée de s'adonner à la dynamique randonnée en voiture de presse musclée, loin de moi l'idée de me prendre pour un cador du cerceau. Bref, grimper dans une Porsche 911 Biturbo type 993 artisanale, dépourvue d'artifices sécuritaires, questionne la conscience et frise l'inconscience.
Si le slip prend la couleur de l'auto, faut espérer que le verso ne virera pas au marron...
Le réveil du flat 6 revisité est comme un rot. Grave, puissant mais bref. Le ralenti prend ensuite la cadence sans révéler quoi que ce soit de la nature typhonesque de l'engin. C'en est presque décevant. Toute la mythologie des préparations turbocompressées inculquée par des années de lecture d'Option Auto fait partie de ma culture automobile. Des molettes miracles de Koenig en passant par les élucubrations titanesques de Sbarro, une préparation biturbo était à mes yeux du TNT roulant et inconduisible ailleurs qu'à Orly ou à Roissy, du missile balistique destiné à tracer 2 parallèles de gommes continues sur 1 km de macadam, ou encore une mixture dangereuse capable de vous péter dans le dos une fois dépassé le seuil d'entrée en action des soufflantes !
Bref, les premiers kilomètres effectués en total respect des préceptes de l'épicé Remi Heitz et de son mentor Nicolas Suzy font voler en éclat toute mon éducation sur la chose à double turbine. Même si les artisans, aussi talentueux soient ils, parviennent à créer des mécaniques civilisées en ville et à vitesse d'escargot, où va-t-on ?
Bon, il faut dire que cette Porsche 911 Biturbo est la voiture personnelle de Rodolphe Jank et que se taper 40 bornes de trajet quotidien à bord d'un dragster hoquetant en dessous de 3000 tr/mn et explosant au dessus ne serait pas vraiment aisé. En tout cas, la mise au point est on ne peut plus...au point ! La voiture se mène sur un filet de gaz comme le fait tout péquin turbodiésélisé, sauf que l'engin dispose d'un deuxième stage, généralement absent des TCD4Di du marché. Sans jamais dépasser les 2000 tr/mn, vous vous mouvrez (si, ç'est comme ça qu'on dit) discrètement, sans bruit, sans heurts juste avec le plaisir de savoir ce que les autres ne savent pas : vous disposez sous le pied droit d'un détonateur qui n'attend qu'un peu d'espace pour être actionné.
Ne vous emballez pas. Le but n'était pas de jouer les Jeremy Clarkson et ce « quick test » n'a pas cherché les limites loin de là. Comme l'auto est également en vente, il eut été fort ballot de froisser une aile, voire de péter une caisse. Ne me demandez donc pas de vous dire comment se comporte le châssis au lever de pied à 260 km/h dans une grande courbe sur route bosselée.
Bref, une fois trouvé de jolies perpendiculaires quasiment désertes, il était temps de faire feu. Les Pirelli PZero Corsa typé piste (225/40ZR18 AV, 265/35ZR18 AR) qui équipaient l'auto n'étant pas du genre gomme dure, les runs se font légers sur le premier rapport. C'est utile pour sauvegarder les pneus, la transmission et la réputation de celui qui se trouve derrière le volant. Ensuite sur le deuxième, c'est Open Bar puis dans le dixième de seconde qui suit, Open Space !
la suite ensuite...
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