Rallye de Paris. Voilà un assemblage de mots qui rend l’imagination fertile, à base de contre-la-montre dans le jardin des Tuileries, de jumps sans fin dans les escaliers du Trocadero ou de travers généreux dans les rues pavées de Montmartre. Mais ne cherchez pas de WRC, de combinaison en néoprène ou de rues fermées bordées de rangées de spectateurs, ce rallye-là n’est pas celui que vous croyez.
Organisé par Rallystory responsable entre autre aussi de la Coupe des Alpes, du Trophée en Corse et du Grand Prix Historique de Tunis, il s’agit en fait d’une réunion d’enthousiastes amateurs de voitures de sport de 1950 à nos jours, suivant durant un week-end un itinéraire allant de la Tour Eiffel jusqu’au circuit de Magny-Cours, avant de rejoindre Poitiers et le circuit du Val de Vienne puis à nouveau la capitale.
C’est en général à ce moment-là qu’intervient la seconde erreur. Surmédiatisés, Gumball, Cannonball et autre BullRun sont maintenant les noms qui vous viennent à l’esprit, avec à la clé des scènes de pointes de vitesse à plus de 300km/h sur routes ouvertes, des conducteurs hauts en couleurs, des soirées arrosées, des incidents avec la maréchaussée et des accidents spectaculaires. Une fois de plus, il n’en est rien.
Des règles bien établies
« Nous vous rappelons que le Rallye de Paris n’est pas une compétition. Vous devez vous conformer en tous points au code de la route français. » Tels sont les premiers mots, écrits en lettre capitale et dans une police à la taille respectable, qui vous accueillent en feuilletant les premières pages du road book distribué à tous les participants.
Certes, cela pourrait ressembler à un vœu pieu, mais le fait que, maintenant dans sa 15ième année, le Rallye de Paris soit toujours organisé avec l’accord de la Ville de Paris et de sa préfecture de police, ainsi que des huit préfectures sur le parcours, est un gage de profond sérieux, tout simplement parce qu’en ces temps de diabolisation de la voiture responsable de tous les maux, tout incident serait irrémédiablement sanctionné par une interdiction pure et simple.
Bien éloignés des clichés de la rock star en manque d’adrénaline ou de la playmate à la recherche d’un peu de publicité, les participants n’ont comme motivation que de se rassembler pour conduire leurs véhicules personnels, pour échanger des impressions et pour partager des expériences.
Bien sûr, il s’agit évidemment de personnes fortunées ayant les poches suffisamment profondes pour assumer financièrement ces voitures au quotidien et s’acquitter du billet d’entrée du rallye se portant à environ 1300€ (ce qui comprend l’accès aux deux circuits, assistance et assurance, hôtel et restauration), mais ne faisons pas de démagogie : la passion n’attend pas forcément le nombre d’euros sur le compte en banque.
Les forces en présence
Ce matin du 22 mars 2008, ce sont pas moins de 200 véhicules d’exception qui se rassemblent au pied de la Tour Eiffel, en bord de Seine.
Le plateau d’anciennes démontrent que nous sommes en présence de connaisseurs : Jaguar XK120, Lotus XI Le Mans, Lancia Stratos, Shelby GT350H, Iso Grifo, Corvette 427 Stingray, Porsche 911 RS 2.7l et Ferrari F40 ne sont que quelques uns des joyaux que nous avons plus l’habitude de croiser en train de prendre la poussière dans des musées. Mais cette fois, elles passerons le week-end à soulever les feuilles sur le bord des routes sur leur passage avant de frôler les vibreurs des circuits. Seule une Citroën SM rencontrera des problèmes de pompe à essence et nécessitera l’intervention de l’équipe organisatrice comprenant un service de dépannage et de réparation.
Les sportives récentes n’ont pas non plus à rougir devant leurs aînées : outre un nombre considérable de Porsche 911 GT3 RS, de Ferrari F430 Scuderia et de Lamborghini Gallardo Superleggera, on pouvait trouver aussi des raretés telles que Audi R8, Lamborghini Murcielago LP640 Versace, Porsche Carrera GT, Pagani Zonda F et Ford GT RE600 Roush sans oublier un gang de Lotus Elise et Exige toutes plus affûtées les unes que les autres, dont une très extrême 2 Eleven, toutes prêtes à en découdre sur la piste.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération