Juste avant le Salon de Genève 2011 il y a deux semaines, les tarifs moyens des carburants flirtaient déjà avec les sommets, avec 1,4915€ le litre pour le Sans Plomb 95, 1,5278€ pour le Sans Plomb 98 et 1,3287€ pour le gasoil. Loin de se calmer, la tendance s'est même confirmée la semaine dernière et c'est maintenant officiel selon la Direction Générale de l'Énergie et du Climat (DGEC) : jamais l'essence n'a été aussi chère, avec 1,5057€ pour le SP95 et 1,5417€ pour le SP98, battant les records établis en juin 2008 à respectivement 1,4971€ et 1,5323€.
Bientôt un record pour le gasoil aussi ?
Pour le gasoil, carburant le plus vendu en France avec 78% de la consommation, il faudra encore attendre un peu : à 1,3513€ le litre en moyenne, il faut remonter à août 2008 pour retrouver un tarif aussi haut, mais on reste encore assez loin du record de 1,4541€ le litre datant de mai 2008. Mais cela pourrait bien arriver dans les semaines à venir tant la tendance à la hausse semble s'être installée.
Les raisons, vous les connaissez déjà : cette augmentation vertigineuse est notamment à mettre sur le compte de la situation géopolitique instable en Libye, qui représentait 15,7% des importations française de pétrole en 2010 et qui ne fait qu'accélérer la hausse du prix du pétrole brut déjà provoquée par une explosion de la demande en Asie. Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolière (UFIP), ne voit arriver ni une baisse ni même une stabilisation dans un futur proche : « Le brut continue de monter, donc on ne voit pas les prix à la pompe baisser dans l'immédiat ».
Du côté du consommateur, professionnel comme particulier, l'heure est donc à la grogne : l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) ne cache pas que la situation devient très difficile pour les petites entreprises de transports tandis que l'association de consommateurs CLCV souhaite une diminution du prélèvement fiscal de l'État pour les automobilistes obligés de prendre leur véhicule pour aller travailler, rappelant au passage que le prix du carburant est constitué à 60% de taxes.
Mais du côté du gouvernement, on fait la sourde oreille : François Fillon, le Premier Ministre, a annoncé samedi dernier qu'il existait déjà « des mesures sociales d'aide aux plus vulnérables » et que de toutes façons, « la situation des finances publiques » n'autorisait « pas de nouvelles dépenses ».
Source : AFP
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