3. Redessiner la circulation urbaine

Imaginé par l’esprit fertile de Dean Kamen (inventeur entre autres d’un fauteuil roulant capable de monter des escaliers), le Segway répond à un cahier des charges précis qui se présente un peu comme une antithèse des engins motorisés qui envahissent le bitume. L’Human Transporter se veut avant tout écologique : recyclable à près de 100 % , y compris les batteries, il a aussi le bon goût de ne pas polluer. Enfin, sa conduite intuitive et sa facilité d’utilisation en font un engin redoutable pour se déplacer tout en évitant les bouchons.

Mais surtout, le Segway comble un vide entre la marche à pied et les autres moyens de transport. Complètement novateur, il ne rentre dans aucune catégorie existante, ce qui l’oblige notamment à ne pas utiliser, sur les trottoirs français, les 20 km/h de la troisième clé.

Qu’importe, l’Human Transporter est appelé à régner dans les centres villes bouchonnés et la société Keolis, spécialisée dans les transports en commun, s’y intéresse au point de vouloir le développer sur le sol français. Destiné aux entreprises ou aux municipalités, le Segway pourrait être loué aux particuliers via des stations-oxygène placées à proximité des gares et dans les centres villes.

A terme, les usagers auront donc la possibilité d’appréhender la ville selon leur goût. L’engouement du public lors de notre essai démontre d’ailleurs le bien-fondé du concept. Assailli, pris en photo et interpellé, circuler à son guidon déclenche un mouvement de sympathie rarement égalé par un autre engin motorisé. Avec sa commercialisation, entre les transports en commun, la voiture, le taxi, le roller et le Segway, les récalcitrants de la marche à pied trouveront leur bonheur. Quant à nous, après une heure passée à son guidon, il nous a été bien difficile de nous en séparer. A condition d’en démocratiser l’usage, nul doute que le Segway est appelé à un brillant avenir. La révolution est en marche.

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