Au top départ, la Sub' s'arrache sans peine. Si dans les premières boucles, Jean-Eric Petit joue du frein à main hydraulique dans le serré, dès que les premiers chronos montreront la proximité entre auto et moto, il ira chercher les secondes en épurant au maximum sa conduite. On a l'impression que l'Impreza est bien trop grosse pour le ruban d'asphalte et mis à part les 2 portions rapides qui font légèrement décoller l'auto, elle mise tout sur sa motricité et sa capacité à « souder » dès la corde touchée.
Ca n'est évidemment pas le cas de Sergeï sur sa Yamaha qui est obligé d'attendre une bonne seconde de plus avant de pouvoir essorer la poignée sans risque de se vautrer. Les trajectoires se dessinent en fonction de la qualité du goudron et là aussi, dès qu'il mettra le nez dans les feuilles de temps, le garçon va mettre le « mou » sur Off et ouvrir sévère. Les épaulettes chromée (ce gars est fou) de sa combi portent les marques de la végétation. Il prend tellement d'angle dans les courbes qu'il a le nez dans les herbes folles du bord de piste.
Sergeï et les stygmates de l'arsouille
Il gagnera d'ailleurs 2 belles balafres sur la joue lorsque dans une attaque un peu plus « attaque », une ronce viendra se ficher carrément dans son casque ! Croyez vous que ça l'arrête ? Pour un gars qui a fini la Gilles Lalay classique sur le podium, c'est de l'anecdote. Sinon, mis à part ça, je n'ai jamais vu un pneu aussi attaqué sur la tranche que celui de sa Yamaha. Comment est-ce physiquement possible ?
La dernière descente vertigineuse avant le damier est composée de 2 serrés en droite gauche puis d'un droite plus ouvert. Sergeï ouvre en grand à la sortie du deuxième serré, la Yam lève et il prend le reste de la descente (courbe comprise) sur la roue arrière en passant les rapports et en pleine vitesse. Hallucinant. Les avant-derniers passages mettaient la Sub en 1.08.7 et la Yam en 1.08.8. Le dernier chrono du Chevalier de Groland scellera le sort de la 4 roues en signant un implacable 1.06.9.
Après un petit gueuleton foutrement sympathique chez Nathalie Chenonier de PPAC, l'après-midi, c'est rebelote mais sur le circuit serré. Même distance approximative (2 km environ) mais de l'épingle et du 90° qui resserre en veux-tu en voilà.
Pas de sieste pour les combattants
Pas de mystère, malgré une remise en jambe au petit trot, Serge Nuques va atomiser la Subaru qui est incapable de s'exprimer dans ce tourniquet. Impossible de faire valoir sa tenue de route plus efficace essentiellement dans les grandes courbes. De plus, sur le parcours il existe une compression monumentale qui oblige Jean Eric Petit à monter sur les freins et à tomber un rapport alors que le fanatique Sergeï reste la poignée dans le coin sur toute cette portion. Il avouera quand même avoir l'impression « de se coller les yeux au fond de la gorge » en passant le trou. Il devra même lever en fin de journée quand le cadre commencera à frotter le bitume ! 1.37.2 pour la Subaru contre 1.33.8 pour la Yamaha WRF 450, voilà le verdict final d'une journée qui consacre la moto et qui permet au vainqueur d'emporter un sac de prunes (les fruits) en guise de récompense !
Sur une spéciale plus roulante, je ne suis pas sûr du même résultat. On remet ça quand ?
Sinon, je vous passe les détails de la fin de journée délirante où Sergeï qui se promène toujours avec un déguisement de chevalier (de Groland) à proximité (avec épée et bouclier frappés de ses initiales !!) a improvisé une pseudo cérémonie d'allégeance du vaincu au vainqueur.
La scène : Le « Petit » d'1m95 en combinaison de rallye et tongs pointure 47 (si si) à genou devant un petit gars sec comme un argelas habillé médieval en train de le terrasser à coup de sabre. Dire qu'on s'est marré est en dessous de la réalité.
Ces gars sont fous. Je me répète...
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Si vous voulez découvrir avec nettement plus d'émotion à quoi ressemblait cette journée, je vous invite à scruter le sommaire d'Auto-Moto sur TF1 cet été (Août je pense). J'ai vu les caméras embarquées en moto, je peux vous assurer que le pneu avant est économisé !! En gros, il pose la roue quand il faut tourner dans le serré. Dans le rapide, ça passe la roue en l'air. Affolant.
Partie 1 et partie 2 sont à lire en cliquant sur les liens.
Le site de Sergeï (allez voir, on n'est pas dans un site commercial. J'adore la combi "Van der Nuques sponsorisé par les frites McCain" qu'il s'était fait dessiner pour une épreuve en Belgique qu'il n'a finalement pas courue!!)
Le site de Jean Eric Petit
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