Pour aller chasser le Tigre, il faut se lever tôt et c’est ainsi que nous prenons la route à 4 heures du matin ce samedi 30 janvier pour retrouver le convoi peu après Orly au sud de la capitale. Il pleut, il fait froid, mais qu’importe, avoir le privilège de se glisser dans un convoi exceptionnel mérite bien quelques efforts. Précédé d’un véhicule de police, suivis de « voitures pilotes » pour protéger et écarter les intrus, l’immense semi-remorque avec ses vingt paires de roues jumelées et directrices est plus qu’impressionnant lorsqu’il franchit les ronds points de la N7. A l’arrière, on apprécie les trajectoires dans la nuée des gyrophares, on frémit de plaisir et de crainte à griller tous les feux rouges en espérant que les forces de l’ordre soient bien prévenues de notre présence. Enfin, la Porte de Versailles et l’entrée dans le Parc des Expositions et surprise, une petite foule de curieux malgré l’heure matinale et le froid. Des passionnés, qui entament déjà des débats, mais aussi des curieux venus en famille pour voir la bête. Sous la lueur froide des néons, le Tigre n’a surtout pas usurpé sa réputation. Encore posé sur sa remorque, il est vraiment énorme : plus de 10 mètres de long, près de 4 mètres de large pour une hauteur de 3 mètres et un ensemble pesant 70 tonnes en état de marche. Capable de rouler à 45 km/h avec son énorme V12 Maybach de 24 litres de cylindrée et de 700 ch, sa consommation frise le litre… au 100 mètres et son autonomie constituait l’une de ses principales faiblesses en dépit d’un réservoir de plus de 1000 litres d’essence. Sa taille, sa masse l’empêchant de franchir la plupart des ponts et son manque de maniabilité conjugués à une maintenance très exigeante due à sa sophistication technique limitèrent heureusement pour le sort des armes alliées son efficacité opérationnelle. Sinon, dans les conditions optimum de combat, le Tigre Royal avec son canon de 88 mm ultra perforant d’une portée de 10 km, son blindage avant épais de près de 18 cm, était pratiquement invulnérable encaissant les tirs des blindés anglo-américains comme de simples piqures de guêpe.
Le grondement du moteur accompagné de l’épaisse fumée des échappements met soudain fin à la discussion technico-historique. Le fauve s’ébroue en marche arrière pour descendre de son plateau dans le cliquetis des larges chenilles, puis tourne pratiquement sur place pour entrer dans le Hall 1, suivi par la petite foule des passionnés, émue de le voir en mouvement. Son pilote, Alexandre, spécialiste des chars au Musée de Saumur, évite tous les obstacles avec une facilité qui semble déconcertante avant de nous faire un magnifique créneau à l’endroit exact, où se dressera le stand dans quelques jours. Epoustouflant de voir un monstre de 70 tonnes se mouvoir comme une Twingo… Une fois posé, nous avons un autre privilège dans cette journée rare : celui de monter sur la carapace du blindé pour faire des images de l’intérieur de la tourelle et du poste de pilotage et… de sentir soudain très heureux de vivre à notre époque, même si la paix reste toujours du domaine du rêve.
La suite en images, bien sûr, mais aussi au salon Rétromobile pour découvrir ce monument d’histoire et de haute technologie, qui compte parmi les six rescapés au monde sur les 489 exemplaires produits en 1944 et surtout le seul Tigre Royal encore en état de marche.
Caradisiac est partenaire du salon Rétromobile 2015 qui se déroulera à Paris porte de Versailles du 4 au 8 février.
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Pratique
Où ? Parc des expositions de Paris, porte de Versailles. Pavillon 1 (1 place de la Porte de Versailles 75015 Paris, Métro ligne 12 ou Tramway 2 et 3)
Quand ? Mercredi 4 février (10h à 22h), jeudi 5 février (10h à 19h), vendredi 6 février (10h à 22h), samedi 7 février (10h à 19h), dimanche 8 février (10h à 19h)
Combien ? 14 € en pré-vente, 16 € sur place. Gratuit pour les moins de 12 ans
www.retromobile.com
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