Olivier Panis est le dernier pilote français à courir dans le championnat du monde de F1. Engagé pour les saisons 2003 et 2004 par Toyota, le pilote grenoblois pourrait prochainement être épaulé par Sébastien Bourdais. Dominateur en F3000, le pilote manceau représente notre meilleur espoir pour défendre les chances tricolores sur les circuits de F1.

Caradisiac : Comment jugez-vous votre saison ?

Sébastien Bourdais   "Rouler avec une Ferrari, c’est comme   donner une sucette à un bébé"

Sébastien Bourdais : J’ai vécu une très bonne saison, très intéressante car j’ai toujours été en bagarre avec deux pilotes très expérimentés (Tomas Enge et Giorgio Pantano). Malgré cela, j’ai réussi à obtenir de bons résultats avec trois victoires, beaucoup de pole et pas mal de podiums. Enfin, j’ai intégré une équipe très performante (Super Nova) qui m’apporte beaucoup de choses. Bref, c’est une année très positive.

Caradisiac : Comment envisagez-vous la saison prochaine ?

Sébastien Bourdais : J’ai déjà fait des tests en F1 avec Arrows sur le circuit de Valence en Espagne et ça s’est très bien passé puisque j’ai réalisé des temps très proches de ceux de Frentzen. Renault dispose d’une option sur moi pour l’année 2003, mais ses dirigeants ont préféré titulariser Fernando Alonso et Jarno Trulli. Néanmoins, tout reste ouvert et je dois effectuer des essais pour eux prochainement. Le poste de troisième pilote est encore disponible.

A côté de la F1, j’ai également d’autres pistes comme pilote-essayeur, le CART ou l’endurance. Toutes les options sont possibles.

Sébastien Bourdais   "Rouler avec une Ferrari, c’est comme   donner une sucette à un bébé"

Caradisiac : Tous les spécialistes vous considèrent comme l’espoir français le plus prometteur, n’est-ce pas difficile à gérer ?

Sébastien Bourdais : Franchement, j’attendais de telles retombées car j’ai tout fait pour me faire remarquer. Une telle médiatisation est un réel avantage mais il ne faut pas être dupe, elle résulte de mes bons résultats et du fait que je suis le seul Français présent en F3000.

Caradisiac : Comment vous améliorer encore ?

Sébastien Bourdais : J’ai acquis un bon bagage technique grâce au développement de plusieurs voitures que ce soit en F3000, en endurance ou en Campus car j’ai débuté en compétition à l’âge de 15 ans. C’est complètement différent de Kimi Raïkkonen par exemple.

En plus, je n’ai pas négligé mes études (NDLR : il a obtenu un BAC S et fait une première année de DEUG MIAS) car j’estime qu’il est toujours utile d’avoir une porte de sortie.

Sébastien Bourdais   "Rouler avec une Ferrari, c’est comme   donner une sucette à un bébé"

Caradisiac : Vous avez bénéficié d’un coup de pouce de la Fédération française, une vraie aubaine…

Sébastien Bourdais : Le Défi F1 a été, pour moi, une véritable chance car cela m’a permis d’intégrer une très bonne formation disposant d’un matériel de premier plan. Néanmoins, il ne faut pas croire que je suis le seul pilote français valable. Pensez à Stéphane Sarrazin ou à Benoît Tréluyer, pour ne citer qu’eux.

Caradisiac : Plus jeune, étiez-vous fan d’un pilote ?

Sébastien Bourdais : Oui, mon idole, c’était Senna. C’était un pilote très rapide qui terminait souvent devant quand il ne rencontrait pas de problème technique. C’était quelqu’un d’entier qui ne faisait que peu de compromis.

Caradisiac : Quel souvenir gardez-vous de votre examen du permis de conduire ?

Sébastien Bourdais : Un très bon car je l’ai obtenu du premier coup. J’avais fait la conduite accompagnée et en plus j’avais passé mon permis moto à l’âge de 16 ans, je n’ai donc rencontré aucun problème. Comme je pilotais déjà sur circuit, je n’ai pas eu de mal à conduire sur route, même si je reconnais qu’il a fallu un petit temps d’adaptation.

Sébastien Bourdais   "Rouler avec une Ferrari, c’est comme   donner une sucette à un bébé"

Caradisiac : Quel type de conducteur êtes-vous ?

Sébastien Bourdais : Je suis plutôt quelqu’un de serein, de posé sur la route. Quand il faut rouler vite, j’accélère mais cela s’arrête là.

Caradisiac : Avec quel véhicule roulez-vous quotidiennement ?

Sébastien Bourdais : Actuellement, je circule avec une Peugeot 607 HDi qui m’a été prêtée par Henri Pescarolo. Ma première voiture a été une Clio diesel et ensuite, j’ai eu une Vectra Dti quand je courais pour Opel.

Caradisiac : Une 607, une Vectra, ce ne sont pas des "voitures funs" ?

Sébastien Bourdais : Peut-être mais je privilégie d’abord le confort. Pour faire de longues distances, j’estime que ce type de voiture représente le meilleur compromis. Les voitures sportives sont beaucoup plus sympas à conduire, mais on est très vite fatigué et à la longue, cela devient pénible.

Caradisiac : Un modèle vous fait-il rêver ?

Sébastien Bourdais : Franchement, je n’ai pas le temps de suivre les modèles qui sortent et en plus je ne suis pas un grand passionné. Bien sûr, il y a des voitures exceptionnelles comme les Porsche ou les Ferrari, mais je trouve que cela n’a aucun intérêt sur la route car on ne peut pas rouler doucement avec ce type de voiture, surtout quand on est comme moi, pilote. C’est un peu comme donner une sucette à un bébé et l’empêcher d’en manger… C’est impossible.

Sébastien Bourdais   "Rouler avec une Ferrari, c’est comme   donner une sucette à un bébé"

Caradisiac : Vous conduisez sur circuit des Viper, et des monoplaces comme des F3000, y a-t-il une grosse différence entre ces types de voitures ?

Sébastien Bourdais : Oui énormément. Tout d’abord, c’est l’ambiance à bord qui est radicalement différente. Dans la Viper, l’habitacle est fermé, il fait donc chaud à cause des pots d’échappement et de la boîte. La conduite n’a rien à voir non plus car on la croit très lourde, alors qu’en réalité, elle est très vive, très joueuse.

Par rapport aux monoplaces, les GT sont des voitures avec lesquelles on ne peut pas se livrer à 100 Àar elles pardonnent moins d’erreurs.

Pour tout savoir sur la carrière de Sébastien Bourdais :

www.sebastien-bourdais.com

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