L’approche est scientifique grâce aux statistiques : on sait déjà que les trois quarts de la baisse de la mortalité sur les routes depuis 2001 est à mettre sur le compte de la baisse de la vitesse moyenne grâce au contrôle-sanction automatisé, et il reste encore un peu de marge : on estime à 8% la baisse encore facilement atteignable en contrôlant plus les excès de vitesse, ce dont devraient se charger les 2500 radars supplémentaires prévus dans les 5 années à venir.
Cependant, il reste un gros point noir sur lequel personne n’a su encore agir dans un domaine qui est maintenant devenu le plus grand facteur d’accident : il n’y eu aucun progrès en matière d’alcool au cours de dix dernières années, depuis 1996, la part des conducteurs avec une alcoolémie illégale et impliqués dans des accidents mortels restant identiques, à environ 16/17%. Pour cela, la généralisation des éthylotests anti-démarrage pourrait faire l’objet d’une loi, tout comme le contrôle systématique et le recours à la confiscation du véhicule afin de s’assurer de l’effectivité des suppressions ou suspensions de permis.
D’autres facteurs moins importants concernent aussi l’usager, comme l’usage du téléphone portable au volant, du non port de la ceinture, du canabis ou de la fatigue.
La Sécurité Routière peut compter aussi sur le phénomène naturel de rajeunissement mécanique du parc automobile : plus on avance dans le temps, plus ce dernier se rajeunit, et donc plus la part des véhicules équipés d’aides à la conduite telles que ABS et ESP augmente. La crise financière et le prix de l’essence sont aussi des facteurs déterminants, puisqu’ils mènent tout deux à une forte diminution du kilométrage annuel moyen, et donc à un baisse des accidents.
Malheureusement, pour obtenir les derniers pourcentages afin d’atteindre les chiffres imposés par le président de la République, il faudra passer la vitesse supérieure : finie la période « transgression/amendes » où le conducteur part au moins avec le bénéfice du doute, nous arrivons maintenant à un stade de limitations et d’interdictions physiques pures et simples.
Parmi les grands absents, on notera quand même qu’à aucun moment la réforme des permis de conduire n’a été évoquée, tout comme la diminution du taux légal d’alcoolémie.
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