Les chiffres sont pourtant là. L’alcoolémie positive d’un conducteur est présente dans les accidents causant 30,8 % des tués sur la route. La cause "malaise fatigue" apparaît dans 8 % des accidents mortels sur l’ensemble du réseau, et atteint même 21 % sur les autoroutes. Ce risque apparaît de jour comme de nuit. Conduire après avoir consommé du cannabis multiplie par 2 le risque d’être responsable d’un accident mortel. Le risque est multiplié par 14 en cas de consommation conjointe de cannabis et d’alcool.
Les conduites addictives sont donc bien des éléments mortifères lorsqu'elles se déclinent sur une route ouverte aux commandes d'un véhicule. Et que font nos dirigeants pour les enrailler ? Un peu de prévention, de l'information discrète et puis quelques actions pour se donner bonne conscience. Rien de coercitif, mais un peu de culpabilisation, du genre à faire payer des éthylotests à ceux qui voudront se soumettre à un auto-contrôle. Qui ne sont jamais les mêmes qui auront causé le drame sur la route. Et la tolérance zéro à propos de l'alcoolémie n'est pas d'actualité.
On peut s'interroger sur une tel aveuglement. Mais on commence à y voir plus clair lorsque l'on met le verre correcteur fiscal pour comprendre ce qui se passe sous nos yeux. Un radar automatique, ça joint tout de même l'utile à l'agréable. Et puis, s'occuper des conduites addictives, c'est jouer la transversalité avec les acteurs de la santé publique. Or la sécurité routière est aussi une manne et un plan de carrière pour les pontes d'associations financées par les deniers publics. Partager un tel gâteau d'anniversaire, ce serait ballot. Comme dirait le radar, « y a pas photo ».
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