Lundi matin, nous avons suivi la séance plénière du Conseil national de la Sécurité routière (CNSR) qui a pour rôle de faire des propositions au gouvernement pour améliorer la sécurité sur les routes. L'occasion aussi pour le ministre de l'Intérieur d'y faire ses dernières annonces.

Bernard Cazeneuve a ainsi confirmé qu'il avait retenu trois tronçons, en l'occurrence trois routes nationales, pour expérimenter l'abaissement de la vitesse limite de 90 à 80 km/h sur le réseau secondaire. En tout, cela concernera 80 kilomètres :

- 18 kilomètres sur la RN7 dans la Drôme ;

- 17 kilomètres sur la RN151 dans la Nièvre et 32 kilomètres dans l'Yonne ;

- puis 14 kilomètres sur la RN57 en Haute-Saône.

L'expérience débutera dès cet été pour deux ans. Et pour garantir sa fiabilité, « nous maintiendrons la fréquence actuelle des contrôles routiers. Ni plus, ni moins », a assuré le ministre.

Confirmation également de l'interdiction prochaine de l'oreillette et donc du kit piétons pour téléphoner au volant. Il faudra être équipé de véritables kits mains libres, soit de dispositifs spécialement montés dans les véhicules ou les casques pour continuer à passer ses coups de fil. Cette mesure devrait entrer en application au 1er juillet prochain, comme l'abaissement du taux maximal autorisé d'alcoolémie pour les conducteurs novices de 0,5 à 0,2 g/l de sang.

 

Dénonciation des salariés en cas de PV radars :

de l'incitation sans aucune obligation…

Quant à l'une des dernières recommandations du CNSR, celle qui « vise à garantir l'efficacité » du contrôle sanction automatisé (CSA), en sanctionnant pleinement et entièrement les salariés qui rouleraient « en toute impunité » dans les véhicules de sociétés, il est loin d'être évident que le gouvernement se prépare à une évolution législative pour mettre en application une telle proposition. « Nous responsabilisons les titulaires des permis de conduire et les incitons désormais à donner l'identité de ceux qui procédaient à la conduite de leurs véhicules au moment où l'infraction a été constatée (…). Mais je n'ai pas préconisé qu'on généralise la délation. J'ai préconisé qu'on généralise la responsabilisation », a indiqué Bernard Cazeneuve, un brin sibyllin.

En pratique, à quoi faut-il alors s'attendre ? A pas grand-chose a priori… « Le point qu'il faut retenir dans cette affaire, c'est que nous ne souhaitons pas changer le droit actuel », est en effet venu clarifier auprès de Caradisiac Emmanuel Barbe, le tout nouveau délégué interministériel à la Sécurité routière.