Une interrogation adoubée par une Cour de cassation qui veut être éclairée sur une loi Thévenoud qui interdit de nouveaux modèles de mobilité comme UberPop. L'enseigne Uber France se réjouit que l'on engage ainsi « sereinement » un débat pour élaborer un cadre qui permettrait « le développement de nouvelles formes d'organisation de mobilité ». Vous avez dit sérénité ? Sur le terrain, il en va tout autrement. Et celui-ci n'a pas le même calendrier. Il faudra des mois pour avoir une réponse. Or, la révolte, c'est maintenant. Et le drame semble guetter au coin de la rue.
Le porte-parole des taxis indépendants concède être débordé par la base ce qui ne laisse rien augurer de bon. La preuve avec ce fait divers à éclaircir à Lyon d'un passager mécontent d'un taxi qui aurait eu le malheur de citer les services proposés par Uber. Il aurait alors été violemment pris à parti par des chauffeurs de taxi. Laissé pour mort sur la chaussée, il est à l'hôpital. Deux conducteurs de taxi ont été entendus par la police lyonnaise. Les syndicats de chauffeurs restent prudents sur l'identité des auteurs. Si les faits étaient avérés, ce serait la première fois que des violences physiques seraient perpétrées contre des passagers.
Le gouvernement fait monter au créneau le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. « Le gouvernement considère que UberPop est en situation d'illégalité absolue, que le droit doit passer et que les règles de la concurrence doivent être respectées », a-t-il affirmé devant la représentation nationale, en promettant « une circulaire adressée aux procureurs par le garde des Sceaux demandant aux procureurs de déclencher systématiquement l'action publique ». L'offensive est tous azimuts, allant des contrôles sur le paiement des charges sociales à la saisine du CSA concernant les « publicités mensongères » d'Uber, selon le ministre.
L'Europe est aussi mobilisée sur le sujet. La commissaire chargée du Marché intérieur et de l'industrie, Elzbieta Bienkowska, travaille « de manière intensive pour présenter quelque chose cette année ». « Dans le cas d'Uber, certains États de l'Union Européenne sont ouverts, d'autres se comportent de manière restrictive. Cela ne correspond pas au marché commun. Nous avons besoin de règles homogènes dans toute l'Europe. Une régulation appropriée devrait harmoniser les opportunités et les risques », a-t-elle expliqué. En attendant, « la situation est anarchique sur le terrain », s'inquiète Yann Ricordel, le patron de l'enseigne Taxis bleus.
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