Il était une fois PAL-V One.
Personal Air and Land Vehicle One - Véhicule terrestre et aérien personnel. It looked like a car. Ça ressemblait à une voiture. It looked like a helicopter. Ça ressemblait à un hélicoptère. It was a car. C’était une voiture. It was not a helicopter. Ce n’était pas un hélicoptère. Car c’était un autogire.
Sa joie retombait comme une mouche molle. Elle s’était pris les idées dans les pales et son rotor s’était emballé sans moteur. Son rotor tournait en rond. La propulsion était « gyrare » : « tourner en rond ». Elle prenait la mouche. Et la retournait.
« PAL-V One, la voiture - hélicoptère ».
C’était le titre principal des médias. Raccourci des sentiers battus.
Car un autogire était moins connu qu’un hélicoptère. L’hélicoptère évoquait l’insecte qui se pose où il veut, qui décolle de (presque) n’importe où. Tout le monde visualisait un hélicoptère, tandis qu’un autogire restait une machine obscure.
Si on avait annoncé : « Voici la Clio-Autogire » : on aurait imaginé alors un pot de yaourt qui tourne (…et voici venu le temps des rires et des chants …) Elle sentait là un véritable imbroglio de mythes de formes. Vices de formes. Le symbole planait et dérivait, suivant la forme proposée.
PAL-V One était donc une voiture autogire, une « autoulm ». Une girouette.
Que faire ? Reporter son attention sur la Transition, la voiture-avion de Terrafugia? Mais le design de la Transition était certainement moins excitant que celui du PAL-V One. Et son nom moins mystérieux. Point de vue esthétique anéanti. Ou bien elle oubliait le mode de propulsion et se penchait sur l’idée et en l’occurrence la concrétisation « prototypale » de la voiture volante, en auto-héliportation vers le sujet. Ça ferait plaisir à Batman. Finalement beaucoup d’autogires ressemblaient à des hélicoptères…dans la forme.
La grande majorité des autogires étaient des ULM (ultraléger motorisé).
Elle visita le site du PAL-V One, et se rendit compte que celui-ci était bien présenté comme une voiture-autogire et non comme une voiture-hélicoptère, contrairement aux déclarations journalistiques.
L’autogire était un aéronef à voilure tournante libre. Libre, c’est-à-dire que le rotor n’était pas entraîné par un moteur contrairement à l’hélicoptère, c’était l’hélice propulsive que l’on voyait à l’arrière de l’appareil qui permettait la propulsion. En accélérant, le rotor se mettait en autorotation, créant la portance nécessaire au décollage de l’engin. Hélicoptère et autogire faisaient partie de la famille des voilures tournantes.
Ce qu’on voulait, c’était décoller sans piste. Ce qu’on voulait, c’était décoller dans un corps mouvant automatique qui pouvait rouler. Ce qu’on voulait c’était décoller si possible à la verticale.
Rouler et voler au plus près de notre corps (corporalité). On se rêvait bionique, homme-hélicoptère, homo-rota-ptère, homme-roulant-ailé. On voulait obtenir une autonomie de vol, de déplacement. C'était un rêve originel de liberté absolue. Un rêve de vertige suspendu. Ça planerait pour l’homme grâce à cet appareil de libération personnelle. Pour cela, il fallait un engin utilisable dans tous les milieux.
Le Gamera, le vélo-hélicoptère, était un hélicoptère à pédales. Il était capable de planer 50 secondes. C’était toujours ça. Notre seule force d’humains pouvait nous faire planer 50 secondes. Et si on arrivait à planer une minute, on gagnait un prix. Le prix du AHS Sikorsky. Eh oui. Tout effort devait être récompensé pour qu’il soit recommencé. Pavlov dixit. C’était ce qu’on appelait du challenge.
Au commencement nous flottions. On peut dire que nous étions amphibies. La voiture-otarie (« The Sea Lion ») était capable de rouler sur l’eau. L’hydroptère était un concept innovant de bateaux volants. Les hélicoptères bananes (« Flying Bananas ») ou chevaux de trait (« Workhorses »), hélicoptères militaires, à terre, ressemblaient à des cars pliés, et dans les airs, à des cars pliés qui volent. Il existait aussi la Transition de Terrafugia, la voiture-avion. Bon, on avait également « The Carbeque », la voiture-barbecue, mais qui ne roulait plus puisque le moteur avait été remplacé par un barbecue.
On cherchait le couteau suisse. Tout en un. L’engin idéal multifonctions, voire omnifonctions : la « voiture-hélico-bateau-tram-vélo-moto-poussette »....
L'idée d'un véhicule à deux fonctionnalités était bien antérieure à l'invention de l'automobile et de l'aéroplane. En 1845, elle se souvint avoir parcouru Le monde tel qu'il sera, du français Émile Souvestre, dans lequel des machines volantes parcouraient déjà le ciel des grandes villes: fiacres-volants, omnibus-ballons et tilburys-ailés.
Une histoire d’hybridation. De forme évolutive et mutante. Une idée d’insecte ?
L'hybride, en génétique, revenait au croisement de deux individus de deux variétés, sous-espèces (croisement intraspécifique), espèces (croisement interspécifique). Lors de croisements interspécifiques, le terme métis était employé. Métamorphose. Convertible. Comme l’étaient les canapés depuis les années 70. Trans-formation, changement d’une forme en une autre.
Elle mangea un bout de poisson translucide quand celui-ci se mit à bouger, encore vivant, elle cracha le morceau qui grandit d’un coup pour laisser place à un poisson chenille transparent dans les bleus et roses, celui-ci se mit à « courir » et se métamorphosa en cheval alezan puissant, qui sauta sur un talus immense. Recrutement de répondants. Elle devint Testeur de rêves. On lui conseilla de lire Les voitures volantes, souvenirs d’un futur rêvé du directeur de la Maison d’Ailleurs, Patrick Gyger. Ce qu’elle fit.
Sur Terre, les Transformers se métamorphosaient surtout en véhicules, mais aussi en baladeurs, radios, armes, téléphones portables, etc. Certains avaient même la capacité de se changer en animaux.En principe, chacun possédait une forme propre, acquise en scannant une machine dont il voulait prendre l'aspect. Cette nouvelle forme devenait son mode de camouflage, et le précédent scan était apparemment abandonné. Néanmoins, quelques Transformers, les Triples-changeurs, se révélaient capables de prendre deux formes de véhicules à la fois.
Elle tenait en laisse un hélicoptère-cheval qui volait dans les airs. Il avait la forme d’un hélicoptère, mais agissait comme un cheval. Il se cabra, l’empêchant de récupérer les feuilles éparpillées dans le champ. Un hélicoptère tomba en panne de moteur dans les airs. L’hélicoptère ne chuta pas telle une pierre, il plana.
Les graines contrairement aux animaux, ne pouvaient pas se déplacer. Les graines d’érable (samare), grâce à leur forme « hélicoptère », étaient connues pour planer en tourbillonnant sur leur centre pour se semer ailleurs. Les graines de tilleul présentaient, elles, une hélice pour trois graines. Les pissenlits faisaient voler leurs graines légères grâce au vent, on les appelait les « graines-parachutes ». D’autres graines s’accrochaient aux poils d’êtres vivants pour se déplacer comme des auto-stoppeuses. Les graines de noix de coco flottaient sur l’eau pour voyager d’île en île. Le concombre d’âne, lui, propulsait ses graines à plusieurs mètres en explosant. Et les cailloux chantaient…
Ô hélicoptère, Ô hélicoptère
Je vous accroupis avec une lunette à la main En regardant à travers notre pays Lego Je pense vraiment qu'il était temps qu'elle descendît
Elle rit comme un hélico bête Elle a obtenu d'être obscène Je pense vraiment qu'il était temps qu'elle descendît
Et je m'oppose à tous les hommes de l'air qu'elle a ramassés Le mâle de l'air qu'elle a ramassé Le mâle de l'air qu'elle a ramassé
Quand elle était là-haut Virevoltait Tout comme un hélicoptère, hélicoptère Elle fait l'atterrissage sur la ville Il était temps que je l’arrête elle, l'arrêtât Quand elle était là-haut autour de, rond, rond Tout comme un hélicoptère, hélicoptère
Ô hélicoptère, Ô hélicoptère
Maintenant, elle était loin du couvent, elle était devenue folle, elle était passée d'une gentille dame jeune pour un enfant, je pense vraiment qu'il était temps qu'elle descendît
Elle se déplaça à bord d’une nacelle à l’intérieur d’un grand magasin, elle dirigeait la nacelle à l’aide d’un manche très sensible semblable au pas cyclique d’un hélicoptère, elle montait, descendait, à droite, à gauche, frôlant les étalages, notamment ceux des bijoux. Elle avait le vertige car elle descendait vite tout en reculant brusquement, ce qui fit basculer la nacelle en avant puis en arrière, les clients embarqués dans la nacelle, inquiets, restaient muets. On trouva enfin le rayon qu’on cherchait, le rayon nautique, le rayon des maillots de bain sous vide.
L'histoire des voitures volantes était déjà longue. L'avion-automobile, de René Tampier en 1921, roulait sur route, le pilote n’avait qu’à se retourner dans le cockpit pour la conduire une fois les ailes repliées. On l’avait vue circuler sur les Grands Boulevards parisiens et dans les rues de Montmartre, parmi les véhicules ordinaires. Cependant, il n’y eut qu’un seul prototype. L’appareil avait terminé au musée suite à des problèmes de fiabilité. Il y avait eu l'Arrowbile de l'inventeur américain Waldo Waterman, en 1937, ou l’Aérobile du même inventeur, en 1957. Le Fulton FA-2 Airphibian de Robert Edison Fulton, en 1946. L'Aérocar de Taylor, en 1949. Le Wagner Aérocar, prototype allemand muni d'un rotor d'hélicoptère, en 1965. L’Autoplane du Français Robert Lebouder, créé à partir d'une base de petite voiture Vespa 400, en 1972. La Mizar de l'inventeur Henry Smolinsky, d’une société californienne, greffant un fuselage de Cessna Skymaster sur une petite Ford Pinto, en 1973. On avait le Moller Skycar M400 à décollage vertical, la Transition de Terrafugia et le PAL-V One d'une start-up hollandaise, à présent.
Après un âge d’or du concept de voiture volante dans les années 50, le désenchantement avait suivi dans les années 60. Pendant plus de trente ans, de nombreux véhicules avaient vu le jour, provoquant l'excitation des médias et des foules, annonçant l'avènement imminent de "la voiture volante pour tous". Seulement, la production en série et la commercialisation de ces projets n’avaient jamais abouti, généralement pour des raisons économiques. Les contingences économiques et les trop faibles perspectives commerciales, provoquaient toujours le même "coup de frein", condamnant ces projets à rester au stade de prototype.
Techniquement, les deux projets que l'on cherchait à rassembler, depuis presqu’un siècle, en un seul véhicule étaient contradictoires. Les limitations de vitesse sur route déterminaient la puissance relative des engins. Tandis qu’un avion se devait d’être puissant et léger. Quant aux voitures modernes, il était nécessaire qu’elles soient lourdes, pour des raisons de sécurité et de confort. Ces paramètres finissaient par générer des voitures volantes qui étaient au final de mauvais avions et de mauvaises voitures.
Il n'était pas grave de se faire accrocher le pare-chocs avec une voiture ordinaire, mais cela pouvait être fatal pour un engin volant fragile dont les ailes devaient se déployer.
Elle entendit Robert Dingemanse, PDG et co-fondateur de PAL-V, déclarer à la radio : « Nous sommes extrêmement fiers d’annoncer le succès du vol inaugural du PAL-V et invitons à présent les investisseurs à façonner le futur à nos côtés. »
La voiture volante était une utopie qui nourrissait des générations depuis près de 100 ans. Et à présent, elle pouvait lire : « Ce rêve est maintenant une réalité. » « Cela sera révolutionnaire en termes de transport porte-à-porte, comme l’a été la transition de la voiture à cheval à l’automobile. » « Quittez votre maison, et vous pourrez voler-conduire vers n’importe quelle destination. » « Évitez les bouchons, traversez des lacs et des fjords, des rivières ou des chaînes de montagnes comme un aigle. » « Atterrissez de l’autre côté et conduisez vers votre destination finale. » « Dans l'espace aérien non contrôlé, vous êtes en pleine possession de votre propre temps et destin.» « Le lancement de PAL-V One marque un vrai événement historique: la naissance d'une nouvelle catégorie de véhicules qui offrent une liberté sans précédent, l'aventure, la flexibilité et le plaisir - le tout en un seul produit! » Elle y trouvait des traces actuelles du futur, et s’intéressait aux procédures d’exportations industrielles de ces mythes. Elle se dit : enfin une voiture qui vole sans effets spéciaux.
Mais elle se rappela l’histoire de la Convair de cet ingénieur de l’entreprise aéronautique de San Diego, Theodor Hall, qui avait mis au point un projet de voiture volante modulaire en 1937, testé en pratique les années suivantes, accumulant expérimentations et prototypes. A la fin de la guerre, les employeurs de Hall étaient convaincus que l'Amérique connaitrait un fort essor économique, et précisément dans le secteur aéronautique. Dans l’idée d’anticiper cette probable demande à venir, il était urgent de finaliser des véhicules légers, économes et simples à piloter. Les études se concrétisèrent avec la Convair Model 118, dont les essais furent concluants le 15 novembre 1947.
Elle se souvenait des gros titres du New York Times: “Une voiture volante a survolé pendant une heure et dix-huit minutes la ville de San Diego!” Ce fût l'enthousiasme général. Les commerciaux présageaient des ventes d’un minimum de 160 000 exemplaires, au prix catalogue très abordable de 1500$ – sans la partie volante. En effet, le système de vol n’était pas vendu mais proposé en location via un réseau d'agents franchisés, présents sur chaque aérodrome. Le prix de vente restait ainsi raisonnable. On pouvait alors louer un module de vol à un endroit et le rendre dans un autre. Mais le 18 novembre, alors que le prototype achevait un vol de routine, celui-ci tomba subitement en panne et s'écrasa dans le désert, près de Chula Vista. L’évènement provoqua la démobilisation de nombreux acheteurs potentiels. La dégradation de la conjoncture économique renforça la désillusion. Le rêve d'une société où tout le monde aurait accès à un véhicule volant personnel se brisa. Le projet de Theodore Hall, abandonné par Convair malgré son investissement de plus de 800 000 dollars, ne pût se concrétiser.
En continuant sa prospection sur PAL-V One, elle tombait alors sur des annonces beaucoup moins exaltantes que les précédentes. « Avec le PAL V One, il est faux de penser qu'on sort de son garage et qu'on s'envole tout de suite. L'appareil n'a le droit de décoller que sur un vrai terrain d'aviation, qu'il peut rejoindre en roulant sur la route. » « En agglomération, le survol à basse hauteur est interdit pour des raisons évidentes de nuisances sonores et de sécurités des « terriens » « Ça reste de toute façon un objet limité à de riches privilégiés, avec un coût de plusieurs centaines de milliers de d'euros. » « Cette voiture volante est en fait un avion roulant, mais il vole moins bien. » « Cette voiture volante est simplement un autogire portatif qui peut rouler sur nos routes mais ce n’est pas vraiment une voiture. »
Et Le Figaro titrait : « La voiture volante est juste un véhicule de plus ». Rabat-dream. Ou matérialisme. Vision non romantique.
Et elle chantait…
Regarde-les ils n'ont pas l'air
De croire qu'on a quitté la terre
Mais je t'en prie, n'arrête pas
Tant que c'était dur et qu'ils y croient
Et tant qu'ils te cachent
Tout le monde à l'envers (Daisybox)
Il y avait l’expérimental et le marketing. Les portes étaient ouvertes mais les pieds bien sur terre, l’alarme « fermez vos portières » bipait incessamment pour prévenir la chute. Pas de parachute sur le PAL-V One.
Le PAL-V One avait trois roues et une hélice. Une hélice à l’arrière et un rotor avec pales auto-rotatives, à la façon d’un autogire, pliables. Un compromis entre une voiture de sport, à trois roues et un autogire.
Le prototype roulant de PAL-V One avait été testé en 2009; le prototype roulant-volant effectua ses premiers vols en 2012. Pour le moment, cette voiture-autogire en était encore à l’état de projet, l’entreprise étant encore à la recherche d’investisseurs pour commercialiser son véhicule d’ici 2014…
Elle en lisait assidûment les caractéristiques :
Trois roues permettent à PAL-V One de s’incliner comme une moto dans les virages.
Biplace.
4m de long, 1m60 de large.
Encombrement semblable à celui d’une Clio, sur route, les pales repliées le long de la carrosserie.
700 kilos.
Le PAL-V One accélère sur route comme une voiture de sport. Dans les airs, il se comporte comme un gyrocoptère standard.
Plus stable qu’un hélicoptère car le rotor tourne à une vitesse moins élevée que celui d’un hélicoptère, comme tous les autogires, donc moins sensible aux turbulences et plus silencieux.
Ne cale pas.
Décolle et atterrit à des vitesses réduites.
Autonomie au sol de 1200 km et de 350 à 500 km en vol, selon le modèle et la cargaison.
Vitesse de 180 km/h (110 miles/h) sur route ainsi que dans les airs.
Pour décoller : une piste de 165 mètres (540 pieds), y compris sur l’herbe.
Moteur à essence (modèles utilisant du biodiésel ou du bio- éthanol prévus).
20 à 40 heures de formation : Brevet de pilote ULM classe autogire ou permis de pilote de loisir ou licence de pilote privé (PPL) et permis de conduire nécessaires.
Pas de coffre à bagages.
Pas de parachute.
300 000 euros.
La caractéristique de ces annonces était la crédibilité de cet avenir, sa vraisemblance. Malgré l'irréalité et la fictivité du monde qui y était décrit, il était nécessaire que le récit s’ancrât dans le réel, le but étant de le rendre crédible de façon à embarquer le lecteur, même malgré lui. Pour cela, des éléments étaient empruntés à la réalité actuelle et quotidienne et des faits tangibles y étaient associés avec d'autres imaginés. Les lieux conservaient généralement un aspect familier. Les auteurs décidaient arbitrairement que dans dix, cent ou mille ans, le monde aurait telle allure, ou serait confronté à tel ou tel problème. Ils devaient être visionnaires et déduire intuitivement, à partir d’hypothèses vraisemblables, avec plus ou moins de certitudes, ce qui se passerait dans le futur.
Le temps vécu de sa conscience, constituée de rétentions du passé, et de protentions à venir, l’avait embarquée. Elle avait retourné la mouche et elle s’était envolée. La voiture volante avait bien un corps mais en coma économique périodique.
I will fall through the water side andTake off to a place I've never seenI'll find it from my helicopterAway from who I used to be (Oh land)
Are you hoping for a miracle?Are you hoping for a miracle?Are you hoping for a miracle?Are you hoping for a miracle? (Bloc party)
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