Stéphanie Fontaine sourit facilement et plutôt joliment disent les journalistes de Caradisiac. Elle parle vite. Elle rit volontiers. Les internautes l’apprécient pour sa compétence et ses vidéos (En Direct de la loi, En direct des tribunaux) dans lesquelles, accompagnée de Maître Tichit, elle les aide à mieux comprendre le droit et à mieux se défendre. Des qualités humaines qui ravissent la rédaction de Caradisiac quand elle passe dans nos bureaux pour rédiger un article ou monter un reportage.
Mais il serait un peu trop facile de se limiter à la bienveillance qu’elle affiche spontanément. Derrière cette empathie se cache une personnalité plus complexe, notamment une sensibilité à l’injustice qui peut la transformer en animal sans doute un peu moins drôle alors à côtoyer. Sans jamais se départir de son sourire, Stéphanie se mue en journaliste décidée à faire tomber toutes les barrières pour faire triompher le droit des automobilistes. Et là, on peut vous le dire. Ça rigole moins…. Le préfet Jean-Jacques Debacq, directeur de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions, pourrait en témoigner : il a été contraint à la démission après que Stéphanie a révélé dans Médiapart (c’était en 2013) qu’il ne payait pas ses PV !
Petit à petit, Stéphanie s’est ainsi fait connaître et nulle doute que dorénavant, sa réputation la précède…. Comment expliquer autrement que deux avocats aient été commis pour l’affronter à l’occasion du procès qui se déroulait au Tribunal Administratif de Paris le 11 juin 2015 !
Une décision qui ferait jurisprudence
Revenons justement sur cette affaire, Stéphanie Fontaine répondant à nos questions à l'ssue du procès :
Caradisiac : quelles sont les raisons qui vous ont poussé à initier ce procès?
Stéphanie Fontaine : « Il faut savoir que c’est le Laboratoire National de Métrologie et d’Essais qui homologue (LNE) les radars en France. Pour cela, le LNE dispose des manuels d’utilisation des radars qui permettent notamment de savoir comment on doit les installer et les utiliser. Le LNE m’a bien transmis ces manuels mais a refusé de me transmettre leurs annexes. Or, je considère que l’on a le droit à cette transparence administrative. Ça nous permet de mieux comprendre comment sont utilisés les matériels qui peuvent permettre de poursuivre des automobilistes pour excès de vitesse et par conséquent de mieux les défendre en cas de poursuites abusives».
Face à Stéphanie qui a elle-même plaidé, l’avocat du LNE a justifié cette attitude en évoquant des questions de sécurité publique tandis que celui du fabricant de radars Morpho a précisé qu’en ne rendant pas accessible la totalité des manuels de fonctionnement de ses radars, il se protégeait de la concurrence. La décision du tribunal devrait être connue avant l’été. Nous vous en ferons part. Et si elle était en faveur de la journaliste et donc des automobilistes, elle fera jurisprudence. Un dernier détail : cela fait maintenant deux ans que dure le procès ! Quand on vous dit que cette journaliste atypique ne lâche rien…
Stéphanie Fontaine se rendant au Tribunal AdminIstratif de Paris. Elle nous dira dans quelques semaines si elle a a gagné son procès visant à contraindre l'Etat à rendre public l'ensemble des modes d'emploi des radars.
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