Horizon obscurci pour le diesel. La semaine dernière, le gouvernement annonçait pour 2016 une augmentation de 1 centime de la taxation sur le gazole, accompagnée d’une baisse identique sur le sans plomb. Cette semaine, on apprend dans Les Echos que les pouvoirs publics vont s’attaquer à un bastion du diesel, à savoir les flottes d’entreprise. Celles-ci se composent aujourd’hui en effet à près de 87,5% de diesel, en vertu des effets conjugués d’une déductibilité de 80% de la TVA sur le gazole et d’une barème de TVS (taxe sur les véhicules de société) avantageant les véhicules émettant peu de CO2 (parmi d’autres critères).
Ces avantages risquent d’être mis à mal dans la loi de finances rectificative de fin d’année, qui pourrait contenir plusieurs amendements favorisant l’essence. Parmi ceux-ci, le fait que le sans-plomb pourrait aussi bénéficier de la même déductibilité de TVA que le gazole. Cela entraînerait une baisse drastique du TCO (coût total d’usage), critère de choix numéro 1 pour les gestionnaires de flottes, et donc un mouvement de diversification du parc.
Sans préjuger de sa mise en application, on relève que les professionnels accueillent la mesure pré-citée de façon positive : un sondage sur le site de l’Observatoire du Véhicule d’entreprise montre que 92% d’entre eux seraient prêts à passer à l’essence pour les véhicules parcourant moins 20 000 km par an.
Le mouvement de dé-dieselisation a d’ailleurs commencé, ainsi que le précise l’OVE : sur les neuf premiers mois de l’année, les ventes de véhicules particuliers et utilitaires essence ont augmenté de 48%, celles de modèles électriques de près de 16% et celles de véhicules hybrides de 66,7%. Et selon les prévisions de l’UFIP (Union française des Industries pétrolières), à l’horizon 2030, le marché automobile (particuliers et entreprises) pourrait s’équilibrer avec un tiers de diesel, un tiers d’essence et un tiers d’hybride.
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