Affaire des airbags Takata : l'UFC Que Choisir porte plainte contre Citroën
La puissante organisation de consommateurs relaie le très fort mécontentement des clients, et a déposé plainte hier mardi contre le constructeur Citroën, pour "pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d'autrui". Les airbags de marque Takata utilisés dans leurs voitures ont en effet provoqué accidents et décès.
Si Citroën n'est absolument pas la seule marque à avoir utilisé des airbags de marque Takata dans ses modèles, c'est bien sur elle que tombe aujourd'hui le courroux de l'UFC-Que choisir, une des plus puissantes associations de consommateurs de France.
Aujourd'hui, ou plus exactement hier, puisque selon des informations de nos confrères du Parisien, l'organisation a déposé une plainte mardi auprès de la procureure de la République de Versailles, dans les Yvelines, Maryvonne Caillibotte.
Et pour des motifs qui ne peuvent être qualifiés autrement que de sérieux. Ainsi, l'UFC estime que la marque aux chevrons, en tardant à mettre en place des rappels pour remplacer ses airbags, et en proposant des mesures à "géométrie variable", se montre coupable de "pratiques commerciales trompeuses, de tromperie aggravée", et surtout, de "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".
Rappelons que Citroën, en mai 2024, avait décidé le rappel de 241 000 modèle C3 et DS3 en France, fabriquées entre 2009 et 2019, et plus de 680 000 dans le monde. Un rappel qui a d'ailleurs été étendu en juillet 2024 à 336 000 C4, DS 4 et DS 5 en France. Et comble, c'est hier mardi aussi que le constructeur français a annoncé (en réaction au dépôt de plainte de l'UFC ?) l'extension du rappel C3 et DS 3 aux modèles vendus en Europe du Nord, quand le premier rappel ne concernait que l'Europe du sud et les territoires d'Outre-Mer.
Une quinzaine de cas mortels, une réaction (très) tardive
Il faut dire que l'affaire est sérieuse. Les airbags de l'équipementier japonais, à cause d'un mauvais vieillissement, peuvent blesser les occupants de la voiture en cas d'accident en projetant des morceaux de métal lors de leur déploiement. Une quinzaine de cas mortels ont été remontés par des enquêteurs de la cellule investigation de Radio France. Dans les Antilles mais aussi en France, dans les Pyrénées Orientales par exemple.
Et dès 2013, certains constructeurs comme Toyota ou Honda commencent à rappeler leurs modèles, qui utilisent les mêmes airbags du même équipementier, d'ailleurs disparu en 2017, pour cause de faillite suite à ce scandale. Pour l'UFC-Que choisir, Citroën, qui a continué à monter ces airbags jusqu'en 2019, a beaucoup trop tardé à réagir, et le fait à géométrie variable. Pour certains, il faut absolument arrêter de conduire (procédure de "stop drive"), pour d'autres, ce n'est pas nécessaire (pour l'extension du rappel d'hier par exemple, pas besoin de laisser la voiture au garage...).
Les propos de la responsable juridique de l'association, Magali Buttard, recueillis par nos confrères du Parisien, résument bien l'incompréhension et la colère des propriétaires : "Nous sommes en face d'un fiasco industriel et d'un véritable scandale industriel. La gestion tardive et à géométrie très variable du rappel de véhicules opéré en France par Stellantis demeure totalement incompréhensible. Sans parler de la défaillance des pouvoirs publics et du manque d'initiatives efficaces pour pallier la gestion calamiteuse de ce constructeur...".
Ce dépôt de plainte va probablement pousser Citroën à réagir encore, de façon plus forte, et à se justifier. Le feuilleton n'est donc pas terminé.
Comment savoir si votre voiture Citroën est concernée par le rappel géant Takata ?
C'est assez simple. Citroën a mis en place un portail internet sur lequel il suffit de se rendre, avec en main sa carte grise. En rentrant dans le système votre VIN (Vehicule identification number), vous saurez immédiatement si votre voiture est concernée ou non.
Voici l'adresse internet (url) sur laquelle se connecter :
https://www.citroen.fr/entretenir/campagnes-de-rappel.html
Pour résumer, sont normalement concernées les C3 2 phase 2 et les DS 3 fabriquées entre 2009 et 2017. La seconde vague de rappel, débutant fin janvier 2025, étendue au nord de l'Europe (nord de la France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Moldavie, Suisse, Ukraine et Irlande), concernera d'abord 98 000 voitures dont 73 000 en France.
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