Au volant - J'ai conduit un camion de 26 tonnes et 14 roues…
La marque hollandaise DAF Trucks faisait essayer ses nouveaux camions multi-essieux en Espagne. Au volant de ces “citadines” de 26 tonnes, les sensations sont garanties !
Un petit saut en avion, et nous voilà à Malaga au sud de l’Espagne. C’est au sein d’une gigantesque mine à ciel ouvert dont la forme ovale fait penser à un imposant Colysée de terre boueuse qu’ont lieu les essais de la nouvelle gamme porteur de DAF.
Sur place, une poignée de beaux camions peints en bleu rutilant font le poireau en attendant leurs conducteurs du jour. Ils sont pour certains agrémentés de bennes jaune canari. Ces tons contrastent admirablement avec le sol ocre de la gravière. Destinés aux métiers du BTP, ces mastodontes de la route impressionnent notamment par leurs innombrables essieux. Les mieux lotis en compte 5, ce qui correspond à 14 roues. Ils permettent de supporter les lourdes charges (gravier, sable, pierres ou terre…) que devront transporter ces “gros-culs” de la route. Un camion de ce type peut allègrement supporter un PTC (poids total en charge) supérieur à 26 tonnes.
Sur le CF 480 FAD 10X4, les trois premiers essieux dirigent, les deux derniers meuvent. Toutes ces roulettes donnent à ces camions des petits airs de mille-pattes et leur permettent de tourner dans un mouchoir de poche. Ainsi, le DAF CF 10X4 propose un rayon de braquage de 7,8 m. Pour rappel, une compacte Peugeot 308 SW tourne dans un rayon de 5,4 m, soit à peine mieux. Bluffant pour un mastodonte de près de 9 mètres de long, et très utile : sur un chantier, un braquage réduit évite souvent les marches arrière délicates et/ou périlleuses.
Dans le cockpit, on est perché comme dans un phare
L’heure est venue de monter à bord. Au pied du colosse, on se sent tout petit. On grimpe dans le poste de pilotage, perché à 1,60 m d’altitude, à l’aide de quelques marches et de deux rampes. Juché dans l’habitacle, on se sent comme à l’étage supérieur des lits superposés de notre enfance.
Le sol meuble de la mine permet de vérifier la bonne motricité de ces engins. L’ensemble reste très confortable et relativement silencieux. Il manque juste à la planche de bord un écran tactile et un volant un peu plus plat pour que l’on se sente vraiment comme dans une berline moderne.
La dernière génération de camions de la marque absorbe aisément les virages serrés menant aux différents étages de la mine. On sent la présence de la puissance sous son séant. Grâce à leurs essieux directeurs multiples, ces imposants engins se révèlent presque aussi maniables que des vélos… des vélos sacrément costauds !
Sur route, le confort se situe entre berline et waterbed…
Ces monstres du bitume ne sont pas faits pour la vitesse mais pour arracher au sol des charges parfois plus grosses et plus lourdes qu’eux. Du coup, le bruit moteur se déclenche bien avant que la sensation de vitesse n’intervienne. Il y a comme un petit “retard à l’allumage” ! En revanche, la conduite est beaucoup plus aisée que le gabarit de l’engin et sa technique ne le laissent imaginer. Devant le conducteur, la planche de bord pourrait presque être celle d’une berline. Un volant, un très court levier de vitesses, les habituels compteurs, commodos ainsi qu'une armée d’interrupteurs et le tour est joué. En route, plus qu’à tourner le volant et à prévoir… Il faut prendre large et envisager une certaine inertie due aux dimensions hors normes de ces mastodontes. Le CF 480 FAD 10X4 mesure allègrement près de 9 mètres de long et surtout 2,50 mètres de large. Pour rappel, un Mercedes Classe G se contente de 4,71 m et 1,88 m… une fourmi !
Enfin, les sièges suspendus sont très confortables. Ils procurent une curieuse impression de flottement comme si l’on était allongé sur un waterbed. Une chance car les conducteurs devront aligner les kilomètres à leur bord. Un conducteur de poids-lourds urbains parcourt couramment plus de cent kilomètres par jour, les autres régionaux, nationaux ou internationaux beaucoup plus !
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