Autoroutes – Péages : les hausses des tarifs dans le détail
Comme annoncé, la hausse moyenne des prix des péages est de 1,12% à compter de ce 1er février. L'augmentation moyenne varie grandement d'une société d'autoroutes à une autre, elle grimpe ainsi jusqu'à 1,63% sur les réseaux gérés par ASF. Et dans le détail, sur certains trajets, ça progresse encore plus vite ! Caradisiac est allé relever quelques tarifs pour le vérifier.
Après le gel, le dégel ! Comme annoncé à maintes reprises, les prix aux péages autoroutiers repartent à la hausse, avec une augmentation moyenne (pour les véhicules légers) de 1,12% à compter du 1er février. Et ce, alors même que l’inflation est quasi nulle, à 0,06%. Pour ce qui est des sept grandes sociétés d’autoroutes, les majorations moyennes grimpent parfois encore plus vite, comme sur les réseaux d’ASF (+1,63%), d’Area (+1,27%), d'APRR (1,23%) et d'Escota (+1,18%), tandis qu'elles sont données à 0,86% pour Sanef-SAPN et 0,82% pour Cofiroute.
Ces taux, société par société, correspondent tout simplement aux augmentations moyennes maximales auxquelles ces sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) avaient droit en vertu des contrats qui les lient à l’Etat. C’est en tout cas ce qui ressort d’un document interne aux services du ministère de l'Écologie, concocté en fin d’année dernière, et que Caradisiac s’était procuré. En clair, on ne pouvait s’attendre à pire !
Des revalorisations contractuelles difficilement contestables
"Cette hausse ne constitue en aucun cas un rattrapage de l’année 2015", se défend le groupe Eiffage, qui rappelle que l’an dernier, les sept SCA dites historiques, dont ses entreprises APRR et AREA font partie, n’avaient pu appliquer d’augmentations sur leurs réseaux. "Si c’était le cas, la hausse serait de 2,5%" cette année... A croire que les usagers l’ont échappé belle ! Sauf qu’Eiffage oublie de préciser que le rattrapage aura bien lieu. Il est simplement repoussé à 2018.
Les hausses annuelles des tarifs des péages sont contractuelles, le blocage des prix décidé de manière unilatérale par le gouvernement l’an dernier était donc tout à fait contraire aux contrats de concession signés avec ces sociétés privées. Et il va falloir accepter que celles-ci puissent donc se "rattraper". Concrètement, cela veut dire qu'en plus des augmentations annuelles habituelles des prix des péages en fonction de l'inflation, ces sociétés d'autoroutes dites historiques, qui gèrent plus de 90% du réseau autoroutier, seront bien autorisées à rajouter une hausse supplémentaire, de l'ordre de 0,40% selon nos informations, pour compenser le manque à gagner du gel de 2015. Un comble…
De fortes hausses pour longtemps !
Et en attendant, pourquoi les hausses des tarifs des péages progressent toujours plus vite que l’inflation ? Parce que les contrats signés avec l’Etat, c’est du béton pour ces SCA historiques ! De fait, pour chaque hausse de fiscalité, chaque investissement décidé, ces contrats les autorisent à se rattraper et à trouver une compensation. Or, "la compensation, c'est l'augmentation des péages", pour reprendre les termes du ministre des Finances, Michel Sapin, interrogé sur ces contrats "extrêmement avantageux, extrêmement bien faits" - pour ces sociétés concessionnaires !
En l’occurrence, l'augmentation de la redevance domaniale – le "loyer" payé par les entreprises à l'Etat pour l'occupation du domaine public –, décrétée il y a deux ans, et versée par les SCA, peut commencer à être compensée cette année… D’où ces hausses moyennes déjà bien plus fortes que l’inflation. Et dans le détail, sur certains trajets, parfois très fréquentés, les hausses de prix peuvent être plus conséquentes encore (cf. nos relevés de prix ci-dessous).
Les associations d’usagers de la route, réunies au sein du think tank Automobilité & Avenir, ont annoncé lundi leur intention de déposer un recours contre les arrêtés fixant ces augmentations de prix. Mais la tâche s'annonce ardue, tant la situation parait tout simplement inextricable...
Hausses de prix pour des trajets relativement fréquentés (société par société)
Groupes et sociétés d'autoroutes | Tarifs 2015 | Tarifs 2016 | Evolution (%) |
Abertis | |||
Sanef |
|||
Paris-Reims | 10,50€ | 10,70€ | 1,90% |
Paris-Lille |
16,10€ | 16,30€ | 1,24% |
SAPN |
|||
Paris (A13)-Rouen | 6,20€ | 6,30€ | 1,61% |
Groupe Eiffage | |||
APRR | |||
Paris (A6)-Lyon | 33,30€ | 33,70€ | 1,20% |
Lyon-Nancy | 30,10€ | 30,60€ | 1,66% |
AREA | |||
Valence-Grenoble | 8,90€ | 9,00€ | 1,12% |
Groupe Vinci | |||
Cofiroute | |||
Paris (A71)-Le Perthus | 57,50€ | 58,50€ | 1,74% |
Paris-Bordeaux | 54,40€ | 54,80€ | 0,74% |
ASF | |||
Angers-La Roche-sur-Yon | 9,80€ | 10,10€ | 3,06% |
Bayonne-Toulouse | 19,40€ | 19,90€ | 2,58% |
Toulouse-Hendaye | 23,40€ | 24,00€ | 2,56% |
Aix-en-Provence-Valence | 16,50€ | 16,80€ | 1,82% |
Escota | |||
Aix-en-Provence-Menton | 21,00€ | 21,30€ | 1,43% |
Aix-en-Provence-Cannes | 14,20€ | 14,40€ | 1,41% |
Source : selon les tarifs publiés par l'ASFA
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