Bentley et Ferrari : l'argent tombe du ciel (et des SUV)

Si nous avions déjà réalisé que la crise n'était pas pour tout le monde, ni pour Porsche, ni même pour Renault, ou Stellantis, c'est encore moins le cas pour la marque de luxe Bentley, et celle des super-sportives (de luxe aussi...) Ferrari.

Toutes deux ont publié leurs résultats sur le premier trimestre 2023, et j'espère que vous êtes bien réveillés, car les chiffres donnent le tournis.

Bentley pour commencer, a encore battu son record de ventes. Sur le premier trimestre 2023, le constructeur britannique, propriété de Volkswagen depuis 1998, a en effet écoulé 3 517 autos, battant encore de 10 % le chiffre déjà jamais atteint de 2022.

"Malgré un contexte international difficile, nous entamons l'année 2023 comme nous avons terminé 2022" confirme Adrian Hallmark, Président Directeur Général de Bentley Motors.

Sur ces 3 517 modèles écoulés, il est notable de constater que le SUV de la marque, le Bentayga, a représenté 42 % des exemplaires ! Incroyable quand on sait que les marques de luxe ont longtemps fustigé les SUV. C'est aujourd'hui eux qui contribuent le plus à leur rentabilité.

Et en parlant de celle-ci, la marque annonce des bénéfices de 216 millions d'euros (en hausse de 27 %) pour un chiffre d’affaires de 882 millions d'euros (+ 9 %). Mais c'est sa rentabilité qui décoiffe. Quand la plupart des constructeurs font la fête avec entre 5 et 8 % de rentabilité, Bentley fanfaronne avec 24,4 % ! Elle était de 20,9 % "seulement" au premier trimestre 2022.

Ferrari remercie lui aussi son SUV, le Purosangue

Du côté de Maranello, chez Ferrari, l'ambiance est également à la fête. Le premier trimestre 2023 est excellent, avec 3 567 modèles livrés dans le monde (+ 9,7 %). Avec 1,43 milliard d'euros, son chiffre d’affaires bondit de 20,5 %, tandis que le bénéfice net se chiffre à 297 millions d'euros soit + 24 % ! On calcule donc une rentabilité à 20,8 %, à quelques encâblures de celle de Bentley.

"Un nouveau trimestre exceptionnel pour Ferrari, avec une croissance à deux chiffres des paramètres clés", a commenté son PDG, Benedetto Vigna, cité dans le communiqué de la marque.

Le carnet de commandes, lui : "s'étend jusqu'en 2025", précise-t-il. Il faut dire que les commandes pour le tout nouveau SUV de la marque, le Purosangue, ont été rouvertes. Elles avaient été fermées un temps face à la demande bien trop forte pour ce modèle. Alors que Ferrari avait juré que la marque ne sortirait jamais de SUV ! Il lui assure, comme chez Bentley, une rentabilité exceptionnelle.

Moralité : il ne faut pas s'étonner de la multiplication des SUV sur le marché, tous segments et marques confondues, premium, généralistes ou luxe. Car c'est bien simple : ils décuplent les profits. CQFD.

Avec AFP et Journalauto