BMW 318ti vs Mercedes-Benz C180K Coupé Sport, duel de propulsions pas chères, dès 3 500 €
Stéphane Schlesinger , mis à jour
Présentées comme dynamiques par leurs constructeurs respectifs, les 318ti et C180K Coupé Sport s’en tiennent à 143 ch mais peuvent offrir des plaisirs typiques avec les roues arrière motrices. Bien finies, elles ne sont en outre pas chères. Le choix s’annonce donc difficile !
Les forces en présence
BMW 318ti (2002-2004) : berline 3 portes, 4 cylindres en ligne, 2,0 l atmo, 143 ch, 1 300 kg, 214 km/h, à partir de 3 500 €.
Mercedes-Benz C180K Coupé Sport (2002-2007) : berline 3 portes, 4 cylindres en ligne, 1,8 l compresseur, 143 ch, 1 390 kg, 223 km/h, à partir de 3 500 €.
Au tournant des années 2000, BMW et Mercedes proposent des versions tronquées de leurs familiales de base, et dotées d’un hayon pour se doter de compactes chics à moindres frais. Le bavarois a ouvert la voie en 1993 avec sa Série 3 Compact E36, qu’il a renouvelée en 2001. De type E46/5, la remplaçante est moins jolie mais plus sophistiquée et mieux fabriquée. Elle a fort à faire car elle doit contrer une Mercedes établie selon la même formule mais lancée quelques mois auparavant, la Mercedes Classe C Coupé CL 203. Deux compactes premiums à propulsion, les seules du segment C, qui s’affrontent ici en 318ti et C180K. 2,0 l atmo d’un côté, 1,8 l à compresseur de l’autre, 143 ch dans les deux cas, mais laquelle va l’emporter ?
Présentation
Contrairement à sa devancière E36, la Série 3 Compact E46 n’est pas une version dégradée de la berline dont elle est une variante tronquée. Elle en conserve tous les raffinements techniques, à commencer par le train arrière multibras, mais modifie son museau de façon assez peu heureuse. En revanche, dans l’habitacle, on retrouve la magnifique planche de bord des autres Série 3, élégante et solidement fabriquée.
Sous le capot, elle reçoit le tout nouveau 4-cylindres N42, dont la distribution se dote de tous les raffinements connus chez BMW : le Double Vanos (déphasage des arbres à cames) et surtout le Valvetronic qui agit sur la levée des soupapes. Ce dernier est alors inédit chez BMW, mais pas chez d’autres constructeurs comme Honda. Il équipe d’abord la 316ti (1,8 l) puis la 318ti, qui apparaît en 2002. Il permet à son 2,0 l d’offrir 143 ch, ce qui en soi n’est pas un record du tout, pour un couple de 200 Nm disponibles dès 3 750 tr/min. ça, c’est déjà plus intéressant, tout comme la consommation moyenne annoncée à 7,2 l/100 km.
En version de base (23 050 €, soit 29 700 € actuels selon l’Insee), la 318ti offre déjà la clim, l’ABS, l’antipatinage, la radio, la télécommande d’ouverture des portes et la banquette arrière en deux parties. En Pack (25 000 €), l’offre se complète d’une régulation auto de la clim, d’un ordinateur de bord, d’un accoudoir central avant, d’un volant cuir et d’antibrouillards avant. Très convenable. En 2003, un restylage a lieu, qui apporte les feux arrière intégralement rouges, l’installation en série de l’ESP et deux versions Pack. La Confort, correspondant à la précédente, et la Sport apportant les jantes en alliage ainsi qu’un kit carrosserie M. Fin 2004, la Série 3 Compact prend sa retraire, remplacée par la Série 1.
Avec la Classe C de seconde génération, lancée en mars 2000, Mercedes signale sa volonté de proposer des autos plus dynamiques, et attaque frontalement la BMW Série 3. Codée W203, la berline à l’étoile bénéficie de liaisons au sol sophistiquées (essieu multibras à l’arrière) ainsi que d’un attirail sécuritaire important, comprenant l’ESP, 6 airbags et l’amplificateur de freinage.
En septembre 2000, la version Coupé Sport apparaît. Raccourcie de 183 mm, elle se contente de deux portes latérales, se pare d’un hayon et d’une calandre horizontale intégrant l’étoile, comme sur les coupés Mercedes. Elle est d’ailleurs codée CL 203, et, voulue plus vive que la berline, elle affermit sa suspension. Commercialisée en mars 2001, elle attend toutefois 2002 pour greffer un compresseur sur le bloc 1,8 l d’entrée de gamme. Ceci lui permet de développer 143 ch, pour un couple de 220 Nm disponible dès 2 500 tr/min. Mieux que le 2,0 l de la BMW donc, mais la consommation annoncée est également plus élevée, à 8,4 l en moyenne.
De série, la C180K Coupé Sport inclut la clim, l’allumage automatique des feux, le régulateur de vitesse, ou encore les vitres et rétros électriques. A 26 200 €, elle est un peu plus chère que la 318ti, ce que justifie son équipement plus riche. Elle n’existe qu’en une seule version, mais des packs existent pour l’optimiser. Le Sport Evolution (1 900 €) ajoute par exemple une suspension affermie, des jantes de 17 en alliage, un volant cuir et une sortie d’échappement agrandie. Plus jolie que la Série 3 Compact, la CL 204 se vend mieux et bénéficie au printemps 2004 d’un restylage.
Extérieurement, la voie avant s’élargit, les boucliers adoptent un nouveau look, la calandre gagne quelques barrettes, alors qu’à l’intérieur, on note une nouvelle instrumentation et quelques retouches sur la console ainsi que les sièges. La C Sport poursuivra sa carrière jusqu’en 2007, sans modifications notables.
Fiabilité/entretien : pas irréprochables
Très belle qualité de fabrication pour la BMW, ce qui l’empêche de vieillir prématurément. Sous le capot, on trouve un moteur fondamentalement solide, et facile à vivre grâce à sa chaîne de distribution. Jusqu’à un certain point. En effet, les capteurs d’arbres à cames finissent par défaillir, tout comme les bobines d’allumage, les sondes lambda et le Valvetronic. On note aussi des cas de distribution décalée. En somme, le N42 est à surveiller de près, surtout avant le restylage ! Pour le reste, la Compact reste une E46, avec ses petites faiblesses : silentblocs de train avant usés vers 100 000 km, témoin d’airbag allumé (à cause de la nappe dans l’assise passager), voire moteur d’essuie-glace arrière en panne.
Chez Mercedes, la qualité de fabrication est un cran en dessous. Cela se traduit par un vieillissement moins bon que celui de la BMW (bruits parasites à bord, peinture plus fragile). A début des années 2000, l’étoile a connu beaucoup de soucis avec l’électronique, ce qui se traduit ici par des allumages de témoin injustifiées et divers dysfonctionnements à bord. Sous le capot, le moteur et son compresseur sont solides, mais pas le faisceau électrique autour du bloc, car il s’imbibe parfois de l’huile qui fuit du couvre-culasse. Cela engendre des soucis de capteurs. Les semelles d’amortisseur avant s’usent prématurément, mais cela demeure bénin. La qualité s’améliore avec le restylage, comme sur la BMW.
Avantage : Mercedes. Même si elle est moins bien fabriquée que la 318ti, la C180K profite d’un moteur plus simple et moins capricieux.
Vie à bord : raffinées et rudes à la fois.
Dans la 318ti, on a droit au meilleur de BMW en matière de tableau de bord. Elégance, ergonomie, finition, tout est irréprochable ! On apprécie aussi la belle largeur aux coudes à l’avant, mais à l’arrière, l’espace sera plus compté. D’origine, les sièges sont assez quelconques, aussi, traquez les exemplaires dotés des sièges sport, à l’assise extensible : leur confort est très supérieur ! Cela n’est pas valable à l’arrière, où les passagers devront avoir les reins solides.
A bord de la Mercedes, la finition est un cran en-dessous de celle de la BMW, tout comme l’ergonomie, avec cette console centrale un peu fouillis. L’habitabilité n’est pas meilleure, non plus que le confort des sièges, là, il n’y a pas d’option sport. Cela dit, si vous tombez sur un exemplaire doté du toit ouvrant panoramique (en option), ne boudez pas votre plaisir : il est très agréable. Comme sur la BMW, de très nombreux suppléments améliorent l’ordinaire, donc privilégiez les autos bien pourvues !
Avantage : BMW. Mieux présentée et finie, la 318ti rafle ici la mise, surtout si elle se pare des excellents sièges Sport.
Sur la route
Position parfaite dans la 318ti, dont le volant se règle dans les deux plans. Le moteur émet une sonorité quelconque, mais il fait preuve d’une bonne souplesse et monte allègrement en régime, tout en autorisant des performances intéressantes.
Plutôt doux à l’usage, il s’accompagne d’une boîte 5 très plaisante à manier et surtout parfaitement étagée qui permet d’en extraire le meilleur ! Le châssis n’est pas en reste, grâce à une direction précise, des trains rigoureusement guidés et un museau alerte grâce au poids réduit du moteur. Comme le grip et l'équilibre sont très bons, on se fait plaisir avec cette BMW par ailleurs dotée d’un bon compromis confort/maintien de caisse.
Cela dit, le freinage, manquant de mordant et d’endurance, mais heureusement pas de puissance, ternit quelque peu ce tableau flatteur. Surtout que la BMW se montre plutôt confortable et silencieuse à vitesse stabilisée.
Position de conduite un peu plus difficile à trouver dans la Mercedes, où il faut de surcroît s’habituer au commodo unique. Le moteur n’émet pas un son très plaisant, et se montre moins doux que celui de la BMW. En revanche, à bas et mi-régime, il a plus de punch grâce à son compresseur.
Moins alerte que son rival bavarois en haut du compte-tours, il s’attèle à une boîte comptant 6 rapports. Elle n’est pas aussi plaisante à manier que celle de la 318ti, et tire beaucoup plus long, ce qui étouffe les reprises en 5è et 6è. Avantage, le moteur est plus silencieux sur autoroute, où il tourne nettement moins vite.
La Mercedes rassure plus qu’elle n’amuse par son châssis, bien équilibré. Simplement, il se révèle moins précis et communicatif que celui de la BMW, à l’instar de la direction. Mais le freinage semble un poil plus vif. Le confort de suspension vaut celui de la 318ti.
Avantage : BMW. Malgré un moindre punch à mi-régime, la 318ti prend le dessus car elle est plus vive que la Mercedes, et globalement, plus gratifiante à conduire.
Budget : premiums mais pas chères
La BMW 318ti compact se dégotte dès 3 500 € en bon état, en affichant certes environ 200 000 km compteur. A 4 500 €, on trouve de belles autos aux alentours de 150 000 km, alors que pour revenir vers les 100 000 km, il faut plutôt compter 6 000 €. Des prix tout à fait valables pour la Mercedes, qui sera peut-être 500 € plus chère à faible kilométrage. Côté consommation, comptez 8,0 l/100 km en moyenne pour la BMW, et 8,5 l/100 km pour la C180K.
Avantage : BMW. La 318ti prend très légèrement le dessus grâce à ses prix un poil moins élevés, et une consommation légèrement plus basse.
Verdict : la BMW, de peu
Avec une gestion moteur moins aléatoire, la BMW aurait remporté une victoire plus nette car elle domine la Mercedes par sa qualité de fabrication, sa finition et son agrément de conduite tout en consommant un peu moins.
La C180K Coupé Sport réplique par son punch supérieur dans les bas et moyens régimes ainsi qu’une fiabilité mécanique supérieure, ce qui peut se révéler déterminant. Nos deux rivales germaniques offrent un usage plus serein après leurs restylages respectifs.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Mercedes |
Vie à bord | BMW |
Sur la route | BMW |
Budget | BMW |
Verdict | BMW |
> Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : BMW Série 3 et Merceces Classe C Coupé Sport.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération