BMW 328i-330i / Ci (1997-2006) : l’ultime "béhème" classique, dès 3 500 €
6-cylindres en ligne atmo, propulsion, finition parfaite, habitacle sobre et élégant : la Série 3 E46 est la dernière incarnation de la BMW classique, et avec ses blocs les plus puissants, propose un agrément de conduite incomparable. Attention, les prix montent !
Après une Série 3 E36 décevante du point de vue de la qualité de fabrication, BMW redresse magnifiquement la barre. Sa remplaçante, codée E46, apparaît fin 1997 et d’emblée séduit par sa ligne très typée, mais moins excentrique que celle de sa devancière. Croyez-le ou non, elle a été tracée sous l’égide de Chris Bangle, qui n’a plus tard exécuté ses bizarreries que sur demande du directoire de la marque de Munich.
L’habitacle n’est pas en reste, bien au contraire ! Magnifique, il arbore un tableau de bord passant pour un modèle du genre : fabrication de haut vol, matériaux soignés, style 100 % avec cette console tournée vers le conducteur, dessin épuré, ergonomie impeccable. C’est le chant du cygne d’une certaine tradition BMW…
Côté trains roulants, la E46 rappelle beaucoup la E36, avec son essieu arrière multibras et ses jambes McPherson à l’avant. Il en va de même sous le capot, où les fameux 6-cylindres en ligne restent de mise. Ils sont accommodés à toutes les cylindrées : 2,0 l (150 ch), 2,5 l (170 ch), 2,8 l (193 ch). Cette dernière variante équipe la version haut de gamme, la 328i. Clim auto, volant multifonction, radio, 6 airbags, ordinateur de bord, antipatinage, jantes alliage et banquette rabattable 2/3-1/3 sont de série : l’équipement apparaît relativement riche, ce qui est normal vu le prix de 246 000 F (49 200 € actuels selon l’Insee). Rapidement, en décembre 1998, la gamme Série 3 s’enrichit d’un coupé, puis en 1999 d’un cabriolet et d’un break Touring.
La 328i représentera peu de ventes toutefois, surtout que toujours en 1999, la 330d vient la concurrencer sévèrement. Moins puissante (183 ch), elle offre en revanche bien plus de couple (390 Nm contre 279 Nm), de sorte qu’elle bat la 328i en reprises tout en consommant près de 2 l/100 km de moins. Et comme elle coûte 18 000 F de moins, la messe est dite !
Du coup, en 2000, la 328i est remplacée par la 330i, dont le 3,0 l offre quelque 231 ch pour une augmentation du tarif négligeable (255 000 F). Seulement, si les reprises progressent, elles ne battent pas celles de la 330d, alors que la consommation augmente. Mais la sonorité du bloc essence et ses accélérations autrement punchy ravissent les amateurs de conduite.
Ceux-ci apprécient fin 2001 le restyling apporté à la Série 3, qui gagne des projecteurs, des feux arrière et des boucliers redessinés, tandis que l’équipement progresse légèrement.
Surtout, en plus des boîtes manuelle et automatique déjà disponibles, une unité robotisée SMG, dérivant de celle de la M3, s’invite au programme. La BMW disparaît fin 2005 en berline, remplacée par la toute nouvelle E90, les autres carrosseries suivant le mouvement en 2006.
Combien ça coûte ?
Les 328/330 étant relativement abondantes sur le marché, elles se dénichent encore à des prix faibles. Les 328i débutent à 3 500 € en bon état, mais avec près de 300 000 km compteur, ce qui n’est pas forcément un problème. Comptez 5 500 € pour une auto restant sous les 200 000 km, et déjà plus de 10 000 € si on ne dépasse pas les 100 000 km.
Des prix qui varient peu en fonction de la carrosserie (léger surplus pour les coupés et cabriolets), plus selon la configuration et l’équipement, les options étant très nombreuses. Évidemment, une auto en parfait état dotée d’un suivi complet méritera 1 000 à 1 500 € supplémentaires. Face aux 328i, les 330i réclament 1 500 € de plus à condition équivalente.
Quelle version choisir ?
Toutes sont extrêmement agréables, mais évidemment, la 330i, plus performante, est plus attirante. Préférez autant que possibles les exemplaires dotés des sièges Sport optionnels, nettement plus confortables que ceux d’origine, plats et fermes.
Les versions collector
Comme toujours, ce sont celles en parfait état d’origine et affichant un faible kilométrage, moins de 100 000 km. À plus forte raison si elles sont bardées d’options.
Que surveiller ?
Les E46 sont des autos remarquablement construites et fiables. Le moteur passe aisément les 300 000 km sans intervention majeure s’il a été respecté et bien entretenu. Le système de déphasage Vanos pose parfois problème à partir de 150 000 km (filtre encrassé, capteur), alors que les bobines d’allumage défaillent souvent à ce kilométrage, où l’on vérifiera les tendeurs de chaîne de distribution. Rien de méchant.
Les capteurs de sondes lambda font également des leurs vers 100 000 km. Pas de soucis particuliers sur les boîtes manuelle et automatique, cette dernière se vidangeant toutefois tous les 100 000 km, contrairement à ce qu’annonce BMW, qui la croit lubrifiée à vie. La SMG est plus problématique, à cause de quelques capteurs et actuateurs défaillants, mais sa fiabilité reste correcte.
Les soucis sont plus à chercher côté trains roulants : fatigue des silentblocs avant vers 100 000 km, quelques cas d’attaches d’essieu arrière arrachées, suite à une conduite brutale. Cela se résout aisément, mais mérite une bonne inspection avant achat car la réfection coûte quelques billets.
Dans l’habitacle, tout vieillit bien mais dès 100 000 km, le témoin d’airbag s’allume, à cause d’un faisceau capricieux sous le siège passager. Enfin, la corrosion apparaît dans les passages de roue arrière sur les exemplaires venant de zones très salées l’hiver : attention aux imports suisses et allemands.
Au volant
À bord de la 328i, le tableau rend nostalgique : quelle belle pièce ! Tout est à sa place, les matériaux sont impeccables, et l’assemblage quasi-parfait. Quant à l’ergonomie, elle ne suscite pas la critique. Comment avoir envie de tablettes tactiles et d’afficheurs façon sapin de Noël face à ça ?
Un peu haute initialement, la position de conduite séduit par sa pertinence, bien aidée par le siège Sport et le volant réglables en tous sens. Mais le meilleur, c’est le moteur.
Dès la mise en route, le 6-cylindres 2,8 l se signale par une sonorité douce et raffinée, qui se change en mélodie à mi-régime puis en feulement aérien quand on flirte avec la zone rouge. Sublime ! Souple, plein à tous les régimes mais pas tellement rageur, il procure des performances amplement suffisantes pour perdre rapidement son permis, le 1 000 m DA étant abattu en 28 s !
De son côté, la boîte se révèle très plaisante, même si elle pourrait se montrer plus rapide. Reste cette pédale d’embrayage peu progressive, une tare typique de BMW.
Le châssis ? Très équilibré, il se montre efficace et suffisamment précis, la direction, consistante, renseignant bien quant à l’adhérence. À ce sujet, on fera attention sur le mouillé, sans ESP (option), un virage abordé trop tard sur les freins pouvant entraîner un décrochage de l’arrière, phénomène possible également si on remet trop de gaz trop tôt, avant d’avoir redressé le volant. Rigueur exigée !
Néanmoins, on prend bien du plaisir à emmener cette propulsion dans les virolos secs. Dommage que le freinage, certes puissant, manque d’endurance. Le confort est dans l’ensemble excellent, surtout avec une insonorisation aussi soignée. Enfin, la 328i avale 9 l/100 km en moyenne : très raisonnable vu les prestations !
L’alternative youngtimer
BMW 325i E30 (1985-1991)
Apparue fin 1982, la Série 3 E30 a d’abord semblé trop proche esthétiquement de sa devancière E21. Mais bien vite, ses grandes qualités ont fait taire les critiques et les ventes se sont envolées. Ses excellents 6-cylindres en ligne, d’abord en 2,0 l et 2,3 l, ont largement contribué à ce succès.
En 1985, le plus gros des deux passe à 2,5 l et 171 ch sur la nouvelle 325i, le haut de gamme. Très performante, elle est tout de même critiquée à cause de sa boîte longue. Elle est disponible en 2 et 4 portes, ainsi qu’en cabriolet. En 1987, la gamme E30 bénéficie d’un restylage (parechocs enveloppants, grands feux arrière) qui améliore également l’anticorrosion.
Juste après apparaît le séduisant break Touring. Surtout, en 1989, l’importateur français décide d’importer des exemplaires dotés d’options alléchantes : pont autobloquant, sièges et suspension Sport, boîte courte, jantes de 15. Il crée ainsi la très convoitée 325 is. En 1991, la Série 3 E30 disparaît, remplacée par une E36 autrement moderne mais moins bien fabriquée. À partir de 12 000 €.
BMW 328i (1998), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en ligne, 2 793 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle ou automatique, propulsion
- Puissance : 193 ch à 5 500 tr/mn
- Couple : 279 Nm à 3 500 tr/mn
- Poids : 1 450 kg
- Vitesse maxi : 240 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,0 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de BMW Série 3 E46, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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