Bruxelles ne veut pas faire chou blanc face à Volkswagen
Il était temps. La Commission européenne semble enfin se rendre compte qu’elle pourrait se mobiliser pour les consommateurs européens. L’affaire du scandale Volkswagen lui en fournit l’occasion si bien que Bruxelles a mis le constructeur dans les choux.
Jusque-là, et parce que les pontes européens se sont contentés d’argumenter sur le seul thème de la pollution, les propriétaires de Volkswagen ne voient que passer les plats australiens et américains des indemnisations individuelles. Voilà qui risque de changer, même s’il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Ceci grâce à un nouveau menu. Finie la pollution. Voici que sont à présent servies la pratique commerciale déloyale et l’infraction aux règles communautaires sur les ventes et garanties.
Et ça changerait tout. C’est du moins ce que pense la commissaire européenne à la Protection des consommateurs, Vera Jourova, qui a estimé que le constructeur allemand a transgressé, dans une vingtaine d'États membres, ces deux directives européennes. Une démarche qui vient en soutien d’une précédente lancée avant l'été par la commissaire au Marché intérieur, Elzbieta Bienkowska, qui avait invité Volkswagen à créer en Europe un mécanisme d'indemnisation volontaire des automobilistes.
Le constat fait par la commissaire est limpide : « la Commission européenne ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé. Notre mission est de protéger les consommateurs ». Certes. Mais comment faire ? Avec l’appui des associations nationales de consommateurs, les victimes vont devoir porter leurs dossiers devant les tribunaux. Ils recevront l’aide qu’il faut pour monter les dossiers. S’il y en a beaucoup, un travail de coordination au niveau européen sera alors possible.
On part donc de loin surtout face à un constructeur qui refuse d'agir en Europe comme il a fait aux États-Unis, ou encore récemment en Australie, sur les 8,5 millions de véhicules du vieux continent, s'y abritant derrière les failles, la complexité et la diversité des législations en vigueur. Mais la démarche de Vera Jourova est accueillie comme un signal important pour les consommateurs. Sans doute, mais d’autres sont dubitatifs. Cette offensive n’a, par exemple, pas eu d'impact notable sur les marchés : le cours de l'action du constructeur allemand n'a affiché qu'un léger repli de 0,24 % à la Bourse de Francfort.
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