C'est le moment de la "révolution" chez Volkswagen
La grande réunion de "crise" au sein du groupe Volkswagen a mis en lumière les problèmes et défis dont fait face le géant allemand, qui doit entrer en "révolution" selon son PDG.
Il fallait une grande réunion de crise pour évoquer l'avenir du site historique de Volkswagen à Wolfsburg. Et elle a bien eu lieu, puisque le PDG Herbert Diess s'est retrouvé aux côtés de hauts gradés du conseil de surveillance pour évacuer le flou autour de l'avenir des salariés de cette zone stratégique pour le groupe allemand.
Les petites attaques ont en tout cas fusé lors de cette réunion. Le président de Basse-Saxe (où se trouve Wolfsburg), Land influent chez Volkswagen, a notamment lancé : "quelle est la responsabilité de l'entreprise en ces temps ? Ne pas susciter d'inquiétudes. La tâche de l'entreprise en ces temps est de donner des perspectives ! L'incertitude qui sévit partout - dans le public, parmi les clients, sur les marchés, ici dans l'usine elle-même parmi les employés - cette incertitude doit prendre fin".
Le PDG Herbert Diess était indirectement visé, lui qui avait annoncé qu'en cas de scénario "extrême", 30 000 emplois étaient menacés à Wolfsburg. Un chiffre énorme, témoin du changement que vit l'automobile allemande, longtemps habituée à réaliser de confortables marges grâce au moteur à combustion.
Mais les temps changent, et la concurrence est là. Diess a de nouveau souligné le problème accru de la menace de Tesla qui s'installe aujourd'hui sur le propre sol, avec des usines plus rentables, plus vite sorties de terre, et surtout moins fournies en effectifs salariés. Et c'est là le noeud du problème pour Volkswagen, et les autres groupes.
Daniela Cavallo, responsable des salariés et patronne du comité directeur, y est allée de sa petite pique à l'encontre d'Herbert Diess : "vous nous fournissez régulièrement de jolies photos de vos voyages, mais malheureusement toujours pas de semi-conducteurs", a-t-elle notamment affirmé."J
"Je veux que vos enfants et petits-enfants aient encore en 2030 un emploi chez nous à Wolfsburg", a répondu Herbert Diess, qui ne peut toutefois pas faire de miracles. Pour lui, le plus grand défi sera de convaincre le conseil de surveillance et les responsables que des suppressions de postes seront probablement nécessaires. A l'inverse, Daniela Cavallo requiert la production d'un modèle électrique à Wolfsburg "bien avant le projet Trinity", qui ne verra pas le jour avant 2026.
La voiture connectée du futur sonnera effectivement la révolution de Volkswagen, mais d'ici là, le land de Basse-Saxe et les employés demandent des projets concrets et rapides pour maintenir l'emploi. Et malheureusement, à moins d'une grande surprise, rien ne semble se profiler : la Golf actuelle, produite à Wolfsburg, n'est pas conçue pour être électrique comme l'ID.3, et sa fin de cycle n'est pas prévue avant 2026. Le prochain Tiguan, lui aussi assemblé à Wolfsburg, devrait rester sur la plateforme MQB...
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