2. Can Am Spyder F3-S - Sur la route : moto à trois roues où auto à guidon ?
« Moto à trois roues » : c’est ainsi que BRP qualifie les véhicules qu’elle nous propose sous la marque Can Am. Ces machines sont quand même difficilement catégorisables.
À bord, le large réservoir positionné entre les jambes, le guidon aux dimensions généreuses et le tableau de bord TFT nous téléportent effectivement dans un univers plutôt moto GT.
Les selles pilote et passager, sont particulièrement larges et les repose-pieds qui équipent cette version démunie de marche pieds font aussi dans la démesure. L’engin s’enfourche à la manière d’une moto et ses occupants s’installent en tandem ; le guidon haut et large donne une position de conduite droite.
La protection du haut du corps est inexistante sur ce modèle dépourvu de carénage mais nos modèles d’essais étaient équipés de pare-brise optionnels relativement protecteurs.
Mais la proximité avec le deux-roues s’arrête là car sur un trois roues, on braque les roues dans le sens du virage pour virer à plat, quelle que soit l’allure alors qu’à moto, à partir d’environ 35 km/h, il suffit d’appliquer sur le guidon une légère pichenette de la main intérieur pour initier la mise sur l’angle et incliner l’équipage. Les sensations de conduite sont donc totalement différentes et cet aspect plus que n’importe quel autre signe selon nous l’appartenance des trois roues Can Am à l’univers auto.
Concernant plus particulièrement le F3-S, s’il est au premier abord quelque peu intimidant, quelques manipulations et évolutions suffisent pour le prendre en main. Il s’avère même peut-être plus facile à utiliser qu’une grosse Harley Davidson puisqu’on ne risque pas de se faire embarquer par le poids.
En dynamique, des caractéristiques techniques à peu près inchangées ne différencient pas cette mouture des versions essayées les années précédentes.
Le moteur onctueux et puissant tracte vigoureusement dès les bas régimes, et l’accélération ne faiblit jamais. Ce moteur Rotax (propriété de BRP) est un vrai point positif et nous aimerions volontiers le déguster sur des deux roues !
Aussi, par rapport au modèle touring RT essayée en 2020 ou même ceux actuellement proposés, les versions F3 des Spyder sont plus légères et leurs débattements de suspension sont moindres (129 mm contre 152 mm). Un Spyder RT essayé pour comparer a montré une réaction pour le moins bizarre. En accélérant fort en pour m’extraire d’un virage, l’intervention brutale du contrôle de trajectoire (probablement en freinant la roue extérieure) doublée de la coupure totale de la traction m’a fait tirer droit sur la voie d’en face !
Dans les mêmes circonstances, le S avec ses amortisseurs avant Kayaba réagit de manière plus naturelle, en permettant de passer beaucoup plus vite en courbe : la réduction de puissance intervient souvent mais pas le contrôle de trajectoire. En revanche, bien qu’ABS, la pédale droite doit être manipulé avec délicatesse : écraser cette dernière, pour par exemple retarder un freinage pour doubler le copain, expose le pilote à des réactions assez brutales. La machine étant campée sur des voies larges et collée au sol par ses pneus taille basse, si on freine brutalement, l’avant plante et l’arrière se balade. L’impression est peu rassurante, mieux vaut donc ne pas s’emballer !
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