Capital : l'État quitte - presque - PSA Peugeot/Citroën
C’est ce que l’on pourrait appeler une révolution de palais qui s’est déroulée au sein du capital du groupe automobile français PSA. Ce dernier, mal en point en 2014, avait demandé de l’aide à l’État et ouvert ses portes au constructeur chinois Dongfeng pour continuer à subsister. Une époque aussi marquée par l’installation de Carlos Tavares aux commandes. Nous sommes en 2017 et le lion a retrouvé de sa superbe. L’État récupère donc ses billes. Mais ne quitte pas la partie pour autant.
Le 19 février 2014 le groupe automobile PSA officialisait son alliance avec le groupe public chinois Dongfeng ainsi que l'entrée au capital de l'État français. Une démarche accompagnée par une augmentation de capital de 3 milliards d'euros. 2017 marquera une nouvelle étape dans l’histoire du blason tricolore puisque l'État vient de décider le transfert à Bpifrance de ses 12,7 % dans PSA. Pour 1,92 milliard d'euros. Au passage, il réalise une plus-value de 1,12 milliard. Le montant de la transaction est presque 2,5 fois plus élevé que la mise de l'État dans PSA il y a trois ans.
Pour autant, les parts ne s’évanouissent pas dans le secteur privé. Bpifrance, c‘est l'organisme français de financement et de développement des entreprises, détenu à égalité par l'État et la Caisse des dépôts. Il s’agit d’une banque publique, créée par François Hollande. La présence de BPIfrance permet donc de maintenir une participation publique de référence au cœur du capital du constructeur.
Cependant, il y a une conséquence. Bpifrance reprendra les droits et obligations du pacte d'actionnaires, à égalité avec la famille Peugeot et le constructeur public chinois Dongfeng. Jusque-là, les titres Peugeot SA détenus par l'État représentaient 12,7 % du capital mais aussi 18,5 % des droits de vote du constructeur auto tricolore.
Enfin les sous de cette transaction sont déjà promis au renflouement du secteur nucléaire. L'État s'est en effet engagé à injecter 7,5 milliards d'euros cette année dans la filière nucléaire, dont 3 milliards pour la recapitalisation d'EDF lancée début mars et 4,5 milliards dans celle d'Areva, prévue en juin.
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