Carburants : les Républicains partent en guerre contre la hausse des taxes
Selon le parti politique de Laurent Wauquiez, Emmanuel Macron a prévu des hausses de taxes sans précédent sur les carburants. Pas vraiment.
Ce week-end sera marqué par l'abaissement de la limitation de vitesse sur le réseau secondaire. Mais du côté des Républicains, on a décidé de s'attaquer à la hausse des prix à la pompe. Ils lanceront en fin de semaine une opération de tractage, pour dénoncer un "matraquage fiscal".
Il est vrai que les prix dans les stations se sont envolés ces derniers mois. Au dernier pointage réalisé par le Ministère de la transition écologique, le litre de gazole était à 1,4575 € en moyenne, celui de sans-plomb 95 à 1,5391 €. Fin décembre, ces prix étaient de 1,2866 € et 1,4079 €. Soit 17 centimes de plus pour le gazole et 13 pour SP 95.
Sur un plein de carburant de 50 litres, cela fait 8,50 € et 6,50 € de plus, ce qui chiffre vite pour qui fait plusieurs passages par mois dans une station. La flambée des prix s'explique par une envolée des cours du pétrole et une hausse de la fiscalité le 1er janvier. Et d'autres sont déjà prévues.
Pour les Républicains, "Emmanuel Macron a programmé des hausses de taxes sans précédent sur le gasoil et l'essence." Il est vrai que les choses ne vont pas s'arranger dans les années à venir. Le problème, c'est que s'il y a bien des augmentations prévues, elles ne sont pas directement liées au chef de l'État élu en 2017.
La hausse de la fiscalité s'explique par deux raisons. Déjà, elle est causée par une revalorisation régulière de la taxe carbone, dont le montant se base sur la tonne de CO2 rejetée par l'énergie taxée. Elle a été mise en place en France en 2014 sous François Hollande, mais son fondement remonte à l'élection présidentielle de 2007 ! En clôture du Grenelle de l'environnement, Nicolas Sarkozy s'était engagé à mettre en place cette taxe carbone en 2010, mais le projet avait été abandonné.
Ensuite, si le gazole voit ses prix gonfler plus vite que l'essence, c'est parce qu'il a été décidé de mettre fin à son avantage fiscal par rapport à l'essence. Sa taxation augmente donc plus vite pour un alignement des prix en 2021. Et cela a été entériné lorsque Manuel Valls était Premier Ministre.
Donc au final, même si les taxes sur les carburants vont augmenter sous la présidence Macron, ce n'est pas lui qui en est à l'origine. Certains diront maintenant qu'il peut les annuler, chaque hausse étant validée à l'automne lors du vote du budget de l'année suivante.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération