Carlos Tavares sort du silence et présente ses excuses au sujet des airbags Takata
L'INFO DU JOUR - Il avait gardé le silence depuis le début de l'énorme campagne de rappel des airbags défectueux. Carlos Tavares s'est enfin exprimé sur le sujet en donnant des précisions sur les manoeuvres en cours, et en demandant pardon à ses clients.
Carlos Tavares s'exprime sur beaucoup de sujets avec le sourire, mais c'est plus gravement qu'il évoque l'affaire des airbags. Crédit photo EPA/MAXPPP
La démarche est inhabituelle pour lui qui, pourtant, adore s'exprimer dans les médias. Pour la première fois, Carlos Tavares qui ne s’était jamais épanché sur l’affaire explosive des airbags Takata, s’est confié au micro de RTL en ce matin du 20 septembre. Et non seulement le patron exécutif de Stellantis a livré des chiffres et un état des lieux de la politique de rappel en cours, mais il a aussi tenu à présenter ses excuses à ses clients.
C’est à la manière d’un CEO japonais, pays ou la repentance est un art de vivre baptisé dogeza, que le boss de Stellantis s’est présenté devant le micro, pour un entretien radio réalisé dans le cadre d’un tournage pour l’émission Turbo de M6. Rappelons que la chaîne télé et RTL sont réunies dans une seule et même maison.
Des excuses à la mode japonaise
En substance, entre 2009 et 2019, ce sont près de 8 millions d’airbags possiblement défectueux qui ont été installés sur les autos du groupe et la France est éminemment concernée puisque 258 000 voitures sont impliquées chez nous. Une affaire qui dépasse largement le cadre de Stellantis, ce que son boss n’a pas manqué de rappeler, en expliquant que ce sont carrément « 100 millions de voitures qui sont concernées ».
Mais il prend sa part de responsabilité auprès des conducteurs de DS et Citroën, concernés en premier chef. « J'en profite pour m'excuser auprès de nos clients pour la perturbation que ceci apporte à leur vie » et il en profite aussi pour faire ses comptes. « Nous avons mis en place des moyens considérables, 60 000 voitures de courtoisie ont été prêtées dans toute l'Europe, 25.000 en France. Les capacités de production des airbags (montés en remplacement des Takata) ont été doublées ».
Boeing de l'automobile ?
Et le patron de continuer d’égrener les chiffres de son opération de "réalignement", puisque c’est ainsi qu’il désigne ce gigantesque rappel. « Pour la France, à ce jour, 91 000 airbags ont été remplacés sur des Citroën C3 et DS3. Reste 167 000 airbags à changer. Nous sommes allés jusqu'à mettre en place des équipes qui interviennent au domicile de nos clients pour les changer». Pour lui, à Noël, « 80% de ce problème sera règlé.
Cet acte de contrition du directeur de Stellantis, et ses explications plutôt précises étaient attendus depuis plusieurs mois. L’image écornée de la fiabilité des produits du groupe, puisque cette affaire d’airbags s’ajoute à celle des moteurs Puretech défectueux, est évidemment en cause, et certains observateurs traitent aujourd’hui Stellantis de « Boeing de l’automobile ».
Mais des raisons plus judiciaires peuvent également justifier la prise de parole du boss. Comme pour les moteurs, une classaction (action de groupe) est en cours pour les airbags. 2 300 personnes ont porté plainte et entendent être indemnisées, ce qui pourrait coûter plusieurs millions d’euros à Stellantis. Suffisamment pour justifier une interview radio et télé.
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