Chine : objectif deux millions de modèles vendus pour Renault et PSA

Au dernier Salon de Shanghai, Carlos Tavares, le patron du groupe PSA avait avoué que la situation de ses troupes en Chine était « inacceptable ». Malgré une présence de 25 ans, due notamment à Citroën, le constructeur ne fait pas son beurre en terre du milieu. Pire, il subit une réelle désaffection, comme le montre ce revers de 16 % sur un marché qui a progressé d’autant. Concrètement, sur les 23 millions de voitures vendues en Chine, 349 000 sont des Peugeot, 250 000 des Citroën et seulement 16 000 des DS. Pour ce dernier blason, c’est une gifle, puisque ce bilan représente seulement 10 % des ambitions affichées lors du lancement.

Pour Renault, le terrain n’était d’abord pas une priorité puisqu’il était dédié au partenaire Nissan. Mais Carlos Ghosn revoit sa copie. Le losange a vendu 36 000 voitures en 2016, soit une part de marché de 0,15 % qui est encore plus mince que celle du compatriote Peugeot estimée de l’ordre de 1,6 %. L’ancienne régie Renault ambitionne de doubler ce score en 2017. Un objectif qui va relever tout de même de la longue marche. Le constructeur va étoffer son réseau de distributeur de 150 à 200 d’ici la fin de l’année, avant de passer à 230 en 2018. Là aussi, on est loin de ce que fait Peugeot, dont le maillage est constitué par 495 points de vente, alors qu’il y en a 431 pour Citroën et 94 pour DS.

Maintenant comment faire mieux ? Chez PSA, on va investir un marché des SUV dangereusement laissé en friche. Et pour cause : les SUV affichent aujourd’hui une part de marché de 45 % en Chine. Le C5 Aircross sera le grand timonier d’une gamme aussi composée des C3 Aircross et autres DS7 Crossback. Avec Dongfeng, il s’agira de multiplier les sites industriels dans un pays où une voiture importée se prend 25 % de taxes. Le réseau, la politique commerciale et la communication marketing seront aussi revus.

Chez Renault, on a déjà des SUV. Le Français produit localement le Kadjar et le Koleos, va importer son Espace et lancer son Captur. Le losange s’appuie aussi localement sur Dongfeng, décidément adoubé comme le passe muraille de Chine. Mais c’est surtout sur l’électrique que veut parier Renault, avec notamment une Fluence ZE à venir. Avec tout ça, le groupe français veut atteindre une part de marché de 3,5 %. Un sacré challenge.

À l’addition des deux ambitions tricolores en Chine, on arrive à une volonté d’écouler deux millions de véhicules d’ici à cinq ans. C’est tout le mal qu’on leur souhaite. Mais on notera que ça restera toujours moins que les trois millions vendus par la seule marque Volkswagen en 2016.