Citroën C2 VTS vs VW Lupo GTI : duel de sportives raccourcies, dès 3 500 €
Dérivant toutes deux de citadines plus grandes, les C3 et Polo, la Citroën C2 VTS et la Volkswagen Lupo GTI offrent leurs jolies bouilles et leurs moteurs pétillants pour pas très cher. À saisir maintenant.
Les forces en présence
- Citroën C2 VTS (2004-2009), citadine 3 portes, 4-cylindres en ligne 1,6 l essence, 125 ch, 1 045 kg, à partir de 3 500 €.
- VW Lupo GTI (2000-2005), citadine 3 portes, 4-cylindres en ligne 1,6 l essence, 125 ch, 975 kg, à partir de 5 000 €.
Parfois, tronçonner un modèle permet à un constructeur de proposer sans se ruiner en frais de développement une entrée de gamme abordable. Volkswagen a ainsi raccourci sa Polo pour créer la Lupo, sortie en 1998, imité en cela par Citroën qui a amputé sa C2 pour donner naissance à la C2, en 2003.
Ces deux autos ont été déclinées en versions sportives, dénommées respectivement GTI et VTS. Elles disposent de moteurs strictement comparables, des 1,6 l atmo de 125 ch qui leurs confèrent de jolies performances. Ces petites bombinettes rigolotes se dénichent désormais dès 3 500 € pour la française, et 5 000 € pour l’allemande.
Présentation : sportives et chics à la fois
Le bureau de design Citroën est en ébullition à la fin des années 90. Jean-Pierre Ploué, recruté en 1999 pour le diriger, lui donne une nouvelle impulsion et Donato Coco, en place depuis 1986, peut enfin laisser s’exprimer sa créativité. Il dessine la remarquable C3 puis la C2 qui en dérive. Celle-ci a pour but de fournir à Citroën une citadine plutôt chic, à trois portes, mais sans empiéter sur la C3.
Elle s’en distingue par un design très graphique et tout aussi audacieux, ainsi qu’une banquette arrière coulissante. Basée comme elle sur la plate-forme 2 du groupe PSA, elle est présentée en 2003, puis déclinée fin 2004 en une version sportive VTS. Celle-ci prend le relais de la très estimée Saxo VTS, dont elle récupère le 1,6 l qu’elle pousse de 120 à 125 ch (le code moteur change ce n’est plus TU5 J4/L mais TU5JP4S). Un peu moins véloce que sa devancière, plus légère de 110 kg, elle atteint tout de même les 100 km/h en 8,3 s, pointant à 202 km/h.
La C2 VTS profite d’un bel équipement de série, comprenant notamment la clim, les jantes alu, la radio CD voire l’ESP. À 15 100 € (18 300 € actuels selon l’Insee), elle demeure relativement abordable. Légèrement restylée en 2008, la C2 disparaît en 2009, la DS3 lui chipant la place parmi les citadines chics.
Chez VW, dans les années 90, on estime avoir besoin d’une entrée de gamme moins chère que la Polo, qui a bien grandi lors de sa refonte de 1994. Aussi décide-t-on de proposer une auto qui sera plus petite et proposée moins cher. Facile, surtout que de la Polo, on a déjà dérivé la Seat Arosa, qui en réduit l’empattement.
Dotée d’un museau évoquant la Golf 1 et d’un nouveau tableau de bord, celle-ci devient la VW Lupo en 1998, se décline en GTI à la fin 2000. Cette version sportive adopte un 1,6 l 16 soupapes développant 125 ch. De quoi catapulter ses 1 025 kg à 100 km/h en 8,3 s, et d’atteindre les 205 km/h au maxi. Pas mal.
Ces jolis chronos permettent à VW d’annoncer que la Lupo GTI est la digne descendante de la Golf I GTI. Mais tout n’est pas qu’affaire de performances… Dès 2002, la Lupo 125 ch adopte une boîte à 6 rapports améliorant un chouïa sa vivacité. Elle est proposée en 2004 à 17 480 € (21 200 € actuels selon l’Insee), soit nettement plus que pour la C2 VTS. L’allemande offre heureusement un équipement très décent, incluant la clim, les xénons, les jantes alliage, les sièges sport et l’ESP, notamment. Cela dit, elle ne se vendra pas très bien, et quittera la production en 2005.
Fiabilité/entretien : deux petites presque sans histoire
Apparue après la C3, la C2 en a corrigé les défauts de jeunesse. Par ailleurs, la VTS dispose du moteur de la Saxo du même nom, réputé pour sa fiabilité. Effectivement, de ce point de vue, la C2 se révèle très endurante, moyennant un entretien facile. Tout au plus peut-on lui reprocher des soucis de bobines d’allumage.
Toutefois, la C2 n’échappe pas à quelques pépins électroniques, affectant l’affichage de l’écran central, ni à une finition légère, se traduisant par des casses d’accessoires ou des sièges qui se déchirent. Mais, dans l’ensemble, il n’y a rien de grave à lui reprocher.
Globalement, la Lupo GTI est, elle aussi, très fiable mais certains gros problèmes ont pu affecter quelques exemplaires. En effet, en début de carrière, un chemisage de cylindre défectueux (défaut récurrent sur bien des allemandes de cette époque) engendre une surconsommation d’huile, menant à un remplacement du moteur.
Ensuite, la boîte 5, en début de carrière là encore, a connu des soucis de synchronisateur et d’arbre. Les versions en boîte 6 sont nettement plus fiables, même si le thermostat et les bobines connaissent des avaries.
En revanche, l’habitacle vieillit mieux que celui de la Citroën.
Sur les deux, vérifiez bien l’état des freins et des suspensions, soumis à rude épreuve comme sur toute petite sportive.
Avantage : Citroën. Exemple d’avaries grave, la Citroën, malgré sa finition inférieure, prend le dessus sur une VW problématique en début de carrière.
Vie à bord : Des 2+2 et non de vraies 4-places
De prime abord, la C2 VTS séduit par l’originalité de son cockpit, nanti, chose unique à ce niveau de gamme, de sièges arrière indépendants et coulissants. Cela dit, l’instrumentation se révèle peu lisible et l’habitabilité arrière n’est convenable que si elle est reculée à fond, ce qui supprime le coffre. Passagers ou bagages, il faudra choisir. L’équipement, on l’a vu, s’avère plutôt fourni, mais la finition n’est que pacotille, par la faute de plastiques basiques et mal assemblés.
Heureusement, les sièges se révèlent agréables et, chose rare, le volant se règle en hauteur comme en profondeur, ce qui profite à la position de conduite.
Comparé à celui de la C2, l’habitacle de la Lupo semble initialement bien simpliste avec ses tôles apparentes. Seulement, quand on l’examine de plus près, on constate qu’il est beaucoup mieux réalisé, entre matériaux de meilleure qualité et assemblage rigoureux. L’habitabilité ? Pire que celle de la Citroën à l’arrière, et sa banquette ne sait que se rabattre.
À l’avant, on se console avec les sièges excellents et la position de conduite irréprochable. L’équipement vaut celui de la Citroën et le tableau de bord se révèle aussi agréable à regarder qu’ergonomique.
Avantage : aucun. La C2 surpasse la Lupo par son habitabilité moins mauvaise et surtout sa banquette coulissante, mais l’allemande réplique avec une finition et une ergonomie meilleures.
Sur la route : l’une usurpe son appellation, l’autre pas…
On l’a vu, on est bien installé dans la C2 VTS grâce aux réglages multiples. La direction et la boîte se révèlent douces à manier, mais la première, à assistance électrique, a un ressenti un peu limite, même si on a vu pire en la matière. Le moteur ne manque ni de souplesse, ni d’allant, simplement d’un peu de couple à mi-régime.
Mais, chose rare pour un bloc français, il aime bien monter dans les tours, dépassant les 7 000 tr/mn, et connaît un regain de forme passé 4 500 tr/mn. Il offre ainsi de bonnes performances, et un agrément certain, même si le niveau sonore devient vite fatigant sur autoroute.
Le châssis ? S’il a perdu la vivacité qui caractérisait celui de la Saxo VTS, il se révèle très sûr grâce à des trains roulants précis, rigoureusement amortis et guidés, ainsi qu’un bon grip. Ainsi, la C2 VTS se montre saine, plutôt amusante et efficace, sans jouer de mauvais tours malgré son empattement court. L’ESP intervient sans trop se faire remarquer et le freinage assure bien son rôle. Revers de la médaille, la suspension est très ferme, plus que celle de la Saxo.
À bord de la Lupo, on est très bien installé, un peu mieux que dans la Citroën grâce à un siège excellent. La direction est, là aussi, très douce, tout comme le levier de vitesses. Le moteur, souple et docile, se réveille à 4 500 tr/mn et procure alors une belle poussée qui s’interrompt vers 7 000 tr/mn. Le tout, dans une sonorité des plus plaisantes, et plutôt moins envahissante que celle de la Citroën. La boîte 6 permet par ailleurs de bien exploiter ce bloc.
Le châssis surprend, mais en mal. Alors qu’on s’attendait à le voir affûté, VW présentant la Lupo comme une descendante de la Golf I GTI, il affiche un amortissement un peu trop souple, dont profite le confort mais pas la sportivité du comportement. De plus, l’allemande est réglée très sous-vireuse à la limite, communique peu et son ESP intervient de façon autoritaire.
En clair, elle se révèle sûre, plutôt efficace grâce à son bon grip, mais pas amusante et en rien sportive. Heureusement, malgré une pédale molle, son freinage fait bien le job. Par ailleurs, le réservoir de 34 l seulement (41 l pour la Citroën) réduit sérieusement l’autonomie !
Avantage : Citroën. La française, délibérément sportive, a le mérite d’afficher la couleur face à une allemande hésitant entre confort et radicalité.
Budget : la C2, une bonne affaire
Moins chère à l’achat en neuf, la C2 VTS l’est aussi en occasion. On trouve de bons exemplaires ne nécessitant pas de travaux dès 3 500 €, pour environ 150 000 km. À 4 000 €, on réduit le kilométrage à 120 000 km, et à 5 000 €, on trouve des autos de moins de 80 000 km.
C’est justement le prix où on commence à trouver des Lupo GTI, dont le totaliseur kilométrique affiche alors un gros chiffre, supérieur à 200 000. À 150 000 km, le prix passe les 7 000 €, et on souhaite une auto de moins de 80 000 km, il faudra dépenser 10 000 €. C’est que la Lupo GTI est très rare et considérée déjà comme un youngtimer. Sa consommation équivaut à celle de la Citroën : 8 l/100 km en conduite un peu active.
Avantage : Citroën. Nettement plus courante, la C2 est aussi bien moins chère que la Lupo, dont la rareté pousse la cote vers le haut.
Verdict : meilleur rapport qualité/prix pour la C2
Plus courante sur le marché et moins forte en image que la Lupo GTI, la C2 VTS se trouve à des tarifs autrement avantageux. Comme elle bénéficie d’un comportement routier plus sportif sans aucunement démériter côté fiabilité, elle rafle une victoire méritée, malgré sa finition négligée.
Au final
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Citroën |
Vie à bord | Égalité |
Sur la route | Citroën |
Budget | Citroën |
VERDICT | Citroën |
> Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Citroën C2 VTS, VW Lupo GTI.
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