Citroën Type H, comme un avion sans ailes
Fourgon mythique s’il en est, le Citroën Type H, doit largement son succès à sa technologie, en partie issue de l’aviation. Explications.
Passé à la postérité notamment grâce à la série Louis la Brocante, le Citroën Type H a connu une très longue carrière, de 1948 à 1981. Cette longévité il la doit à sa conception remarquable, qui s’est largement déroulée durant la seconde guerre mondiale, en cachette de l’occupant allemand. Prenant la suite de l’utilitaire TUB (avec lequel il ne doit pas être confondu), le Type H s’équipe comme lui d’un ensemble moteur/boîte de Traction, donc bénéficie de roues avant motrices. Gros avantage, cela abaisse considérablement l’arrière qui, dépourvu de différentiel, devient plus facile à charger tout en conservant un plancher plat.
Seulement, dans l'immédiat après-guerre, les matières premières manquent, donc il faut trouver des astuces pour limiter leur emploi, produire léger afin de réduire les besoins en carburant, et ce, sans sacrifier la rigidité. C’est donc tout naturellement que Pierre Franchiset, en charge de la conception du Type H, lorgne du côté de l’aviation.
En effet, un aéronef a marqué les esprits dès le début des années 30 par son apparence découlant d’exigences similaires : le Junkers Ju 52. Conçu entièrement en métal, il parvient à limiter le poids de sa carlingue sans compromettre sa résistance. Comment ? En recourant à de la tôle ondulée, ce qui lui confère par ailleurs une allure très particulière. Solide et polyvalent, à défaut d’être rapide, le Ju 52 connaîtra une belle carrière commerciale, étant même produit à 352 unités en France, à Colombes, durant l’occupation.
Fort de cet exemple, on dote le Type H utilise de tôle ondulée, avec succès puisqu'on obtient un véhicule résistant, logeable et raisonnable du point de vue du poids. De plus, lui aussi se signale par un look très particulier. Tout comme le Ju 52, le Citroën remportera, malgré sa lenteur, un grand succès commercial, qui s’étirera jusqu’en 1981.
On retrouvera la tôle ondulée sur les flancs de la 2CV fourgonette, elle aussi très légère. Pour sa part, de par son architecture, sa flexibilité, son volume utile, sa praticité et ses qualités routières, découlant de ses trains roulants évolués, le Type H a préfiguré ce qu’allaient devenir les utilitaires moyens : un véhicule révolutionnaire en somme.
Il n’est pas le seul véhicule français à devoir son apparence à des engins allemands. En effet, la Renault 4CV a à son lancement en 1947 été proposée en une couleur unique, une sorte de beige. En réalité, Billancourt avait récupéré de grosses quantité de peinture initialement destinée à… l’Afrikakorps, la division de l’armée allemande combattant en Afrique du Nord.
D’aucuns affirment qu’en sus, celle qu’on a en conséquence surnommée « la motte de beurre » doit largement sa conception à Porsche. Nous verrons bientôt que la réalité est bien plus complexe…
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