CNVA : le centre où vous pouvez apprendre à restaurer votre voiture de collection
Vous rêvez de rouler dans la Coccinelle qui dort au fond du garage de votre grand-père à l’état de quasi-épave. Seulement, voilà, comment la restaurer ? Une solution : le Conservatoire National des Véhicules Anciens à Antony (92), qui vous permet, en 3 jours ou en 1 000 heures de formation, de pouvoir envisager de commencer à restaurer vous-même l’objet de toutes vos passions.
Le marché des véhicules de collection est en plein développement. Valeur refuge qui s’impose comme les métaux précieux en valeur étalon pour certains, simple hobby pour d’autres, les voitures anciennes et de collection sont devenues une véritable mode.
Le problème de ce marché est le manque évident de professionnels susceptibles de les restaurer, ou de juste intervenir pour une réparation ponctuelle. En cela, le CNVA répond à un vrai besoin car si la mécanique automobile s’apprend par un cursus classique type CAP, Bac professionnel ou BTS mécanique, celui-ci n’offre pas de spécialisation officielle en restauration ou entretien de véhicules anciens et/ou de collection.
Un organisme de formation unique en son genre
Né de l’engouement de son directeur, Luc Maurel, pour la mécanique, le CNVA est actuellement un organisme de formation unique en son genre. Le Conservatoire propose en effet de multiples formations destinées à différents publics : professionnels de l’automobile souhaitant diversifier leur activité, collectionneurs passionnés désireux de compléter leurs connaissances, jeunes ou moins jeunes en reconversion professionnelle voulant se lancer dans la mécanique ou la carrosserie. Professionnels ou grand public, le CNVA est ouvert à tous, sans discrimination ni conditions d’inscription sinon une solide passion pour les « véhicules d’époque ».
Renaud a 61 ans. Nous l’avons retrouvé dans l’atelier de mécanique. En cote, quelques taches de « cambouis » par-ci par-là, tournevis en poche, il semble aux anges. Licencié suite à un plan de reconversion dans son entreprise, il profite de l’opportunité pour réaliser son rêve de gosse. « Suite à mon licenciement, j’ai l’opportunité d’être aidé dans ma reconversion, c’est l’occasion rêvée de faire ce que j’ai toujours voulu faire. Je me vois bien avec mon propre atelier ou travailler dans un garage spécialisé en restauration de véhicules anciens. »
« La première année, explique Luc Maurel, nous avons ouvert deux sessions de six mois avec 15 stagiaires, un formateur et un administrateur. Aujourd’hui, nous avons 130 stagiaires, 7 formateurs intégrés et 14 équivalents temps plein. »
Dans le « garage », les apprentis restaurateurs jouent dans « l’atelier du Père Noël ». Simca Aronde pick-up, Mona 4 de 1934, Maserati bi-turbo des années 80, des véhicules populaires… français, allemand, anglais dont les dimensions se calculent en pouces ; voitures de collection haut de gamme type Lotus, parfois confiées par des ateliers de restauration ou des collectionneurs, le CNVA présente un riche panel de motorisations, de design, de technologies, avec notamment des Lancia, « une marque extrêmement en avance sur son temps ». Chaque marque nécessite également des outils appropriés puisque, à l’époque, aucune pièce n’était standardisée.
Dans l’atelier de formage, Félix, ancien mannequin, aujourd’hui propriétaire d’un restaurant dans le Marais, rêve d’ouvrir un garage avec son fils de six ans : « A 41 ans, je pensais qu’il était un peu trop tard pour reprendre une nouvelle carrière, raconte-t-il. J’avais besoin de me prouver que j’étais capable d’apprendre un nouveau métier. Je me suis essayé dans le négoce. J’ai été collectionneur avec de l’importation de véhicules américains. Aujourd’hui, je veux être capable de maîtriser la chaîne de restauration de A à Z. Je me vois bien ouvrir un garage et y travailler plus tard avec mon fils qui a six ans. Je suis ravi. Nous avons chacun notre propre poste de travail, nos propres outils. C’est beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais. »
Des formations non discriminantes
« Nous n’avons pas de critères d’âge sinon l’obligation d’être majeur. Nous avons des très jeunes avec un bagage technique type BTS et 45 % de cadres en reconversion professionnelle, raconte Luc Maurel. Des personnes qui ont « fait le tour » de leur métier. Nous avons eu ainsi plusieurs avocats, un trader en finance internationale, un inspecteur du fisc, des ingénieurs, le directeur marketing d’une très grosse société… Des hommes surtout mais aussi des femmes. Tous viennent avec le même discours : redonner du sens à leur vie professionnelle et souvent personnelle. »
La formation initiale de 1 000 heures (9 mois) s’adresse à toutes les personnes qui souhaitent faire leur métier dans le monde de la restauration automobile : reprendre un garage, se spécialiser dans la mécanique ou la carrosserie, etc. À côté de cela, le centre dispense des modules de formation spécifique de courte durée qui s’adressent soit à des collectionneurs amateurs, soit à des professionnels de l’automobile moderne qui n’ont pas appris à réparer les véhicules des années 50 et 60 et qui viennent élargir leur champ de compétence.
Laurence, en reconversion après 12 ans dans une agence de communication, se passionne pour la carrosserie. « J’étais directrice artistique en agence mais j’avais fait le tour de mon métier. J’aspirais à autre chose. J’ai des membres de ma famille qui sont des passionnés d’automobile ancienne et j’ai toujours adoré ces formes rondes, joufflues. Je m’intéresse surtout au formage en carrosserie. Le CNVA offre une bonne accessibilité à la formation, sans prérequis. Je suis partie de zéro et j’ai été parfaitement intégrée, bien qu’étant la seule femme de la session. Tout le monde est bienveillant. C’est très agréable. »
En effet, pour intégrer le CNVA, nul besoin d’être un « cador » en mécanique, ni de justifier d’un cursus spécifique préalable. Un minimum de niveau baccalauréat ou équivalent est préférable mais un projet professionnel cohérent et/ou une forte motivation peuvent tout aussi bien permettre d’intégrer le programme.
Ouverture à l’international
Le centre forme plus de cent stagiaires chaque année qui tous, trouvent une place sur le marché du travail à la fin de leur cursus. Une micro-niche, indispensable pour répondre aux demandes et aux besoins exprimés également à l’international qui ont poussé les responsables du CNVA à ouvrir une session entièrement en anglais qui va réunir à la prochaine rentrée une quinzaine de stagiaires venus de toute l’Europe et d’Asie.
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