Coût d'usage : la voiture électrique en tête selon l'UFC
Le coût d’usage et de détention d’une voiture électrique, hormis pour les véhicules de grande taille, est inférieur à celui d’une voiture thermique, selon une étude publiée par l’association de consommateurs UFC Que choisir. Les aides de l’État n’y sont pas étrangères.
Une étude commandée par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) dont l’UFC-Que choisir est membre nous apprend que le coût total de détention d’une voiture électrique est inférieur à celui d’un modèle équivalent thermique. L’étude a été réalisée au sein de neuf pays de l’union européenne par le cabinet de conseil Element Energy, une organisation internationale qui milite contre les émissions de gaz à effet de serre en Europe.
Le coût total de détention prend en compte la différence entre prix d’achat et celui de revente, les bonus et malus, l’énergie consommée, les frais d’assurance et d’entretien. Il a été calculé pour une durée de 16 ans, avec 3 propriétaires et 214 000 kilomètres parcourus. L'UFC-Que choisir a catégorisé les véhicules en trois familles : les petits (citadines), les moyens (monospaces compacts et berlines familiales) et les grands (SUV, grandes berlines).
"Sans aide publique, le véhicule électrique ne serait pas rentable en France avant 2025"
Pour un véhicule de taille moyenne type berline compacte (Peugeot 308, Tesla Model 3) majoritaire en France, l’étude a calculé un coût total de détention de 64 600 € pour une voiture électrique sur sa durée de vie (16 ans) en France. Ce total est bien inférieur aux autres énergies, avec 84 700 € pour une voiture essence, 82 300 € pour un hybride rechargeable (avec recharge occasionnelle), 79 900 € pour les hybrides, 75 100 € pour un hybride rechargeable (avec recharge fréquente). Le diesel reste bien placé pour ce gabarit de véhicule avec un total de 76 400 €.
« La compétitivité-prix de l’électrique repose aujourd’hui sur deux piliers. D’une part, le coût de l’énergie, en moyenne 73 % plus faible que pour une voiture essence de taille moyenne, sur l’ensemble de la vie du véhicule. D’autre part, le bonus écologique à l’achat (7 000 € aujourd’hui, 6 000 € à partir du 1er juillet 2021). Sans aide publique, le véhicule électrique ne serait pas rentable en France avant 2025 pour les petits modèles, selon nos estimations » explique l’étude.
Plus surprenant, l’étude montre que les gros rouleurs ont tout intérêt à passer à l’électrique. Par exemple, une citadine électrique neuve fera économiser chaque année à un propriétaire gros rouleur (20 000 km par an) 1 275 € par rapport à une voiture à essence (725 € en diesel) quand un petit rouleur (10 000 km) économisera 625 € par rapport à l’essence et 425 € par rapport au diesel. Le véhicule électrique tire donc son épingle du jeu pour les usagers en zones rurales et péri-urbaines, qui effectuent un kilométrage souvent plus élevé qu’en ville au quotidien, et qui ne bénéficient souvent pas d’une offre de transports en commun adaptée.
« Les plus gros rouleurs ont ainsi tout intérêt à basculer vers des véhicules plus décarbonés. Et c’est une bonne nouvelle pour le climat alors même que la voiture particulière, avec 16 % des émissions de gaz à effet de serre, est le 2 pollueur de France. Mais la bascule vers la voiture électrique ne saurait se produire à moins de lever les freins auxquels elle est encore confrontée : autonomie restreinte, besoin d’un réseau de recharge efficace et facile d’usage », conclut l’UFC.
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