Déconfinement : vers des « autoroutes à vélo » dans les grandes agglomérations
Avec le déconfinement qui se profile se posera la question des déplacements, avec des transports en commun qui n’auront plus vraiment la cote. Parmi les solutions privilégiées par les pouvoirs publics, l’implantation provisoire de grands axes dédiés aux mobilités douces, vélo en tête.
L’hiver dernier, la grande grève des transports avait conduit nombre d’habitants des grandes villes à redécouvrir les charmes de la bicyclette. Puis l’usage de celle-ci s’était raréfié à mesure que le trafic des transports en commun se rétablissait.
Le début du déconfinement devrait finalement ré-inciter les Français à ressortir leurs vélos, et ce sous une forme inédite et probablement massive. En effet, impossible d’imaginer revenir aux métros et bus bondés alors même que la crise sanitaire se poursuivra.
C’est pour cette raison qu’en début de semaine, le ministère des transports a lancé une « mission vélo » avec pour ambition que celle-ci coordonne la mise en place de « solutions d'urbanisme tactique » et de pistes cyclables temporaires dans les villes. Celles-ci devront être opérationnelles lors du déconfinement, dont on rappelle qu’il devrait démarrer le 11 mai pour certaines catégories de population. D’après Le Parisien ce jour, il est en effet question de mettre en place des pistes cyclables provisoires et délimitées avec des éléments en béton qui permettraient de favoriser les mobilités douces.
Des mobilités douces, bicyclette en tête, qui sont la meilleure façon de respecter la fameuse distanciation sociale » prônée par le corps médical dans la lutte contre la propagation du Covid-19. "C'est ce qui se pratique déjà en Europe du Nord, en Amérique du Sud, ou à New-York : c'est de prendre une partie importante d'une rue, d'une route, et de l'installer en piste cyclable temporaire avec des plots", détaille au micro de France Inter Pierre Serne, ancien vice-président de la région Île-de-France et président du réseau des "Villes et territoires cyclables", chargé de ladite mission vélo. Et le simple fait que le ministère des transports s’engage dans cette voie permettra de lever les nombreuses barrières administratives qui pouvaient se poser jusqu’ici.
Concrètement, la mise en place de ces voies urbaines répondrait aux ambitions de nombreux collectifs et associations de promotion du vélo qui, en Ile-de-France, planchent depuis longtemps sur des projets de ce type, à l’image du RER vélo (9 lignes cyclables reliant les grands pôles de l'Île-de-France, 650 km en tout) ou du Vélopolitain, qui consiste à doubler en surface les lignes de métro parisiennes. Des projets similaires existent dans d’autres grandes villes de France.
Phénomène nouveau, des élus de tout bord s’intéressent à ces projets. A l’image de Valérie Pécresse, Présidente de la région Ile-de-France qui, interrogée ce mercredi matin sur France Inter au sujet du vélo, a assuré qu'il fallait «profiter de cette crise terrible pour prendre des décisions» en la matière. La même a toutefois rappelé que «le vélo ne résoudrait pas le problème des 5 millions de Franciliens qui prennent les transports en commun tous les jours». «5 millions de franciliens à vélo, c’est utopique!»
De fait, mieux vaudra être jeune et/ou en bonne santé pour profiter de ces aménagements. Des aménagements qui ne favoriseront guère, on l’aura compris, la vie des automobilistes, avec des embouteillages qui créeront de la pollution. Mais ceci est une autre histoire, qui nous fera peut-être (en partie) un jour regretter le bon vieux temps du confinement...
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