Elles ont tout changé, sauf leur nom - Ford Puma : le coupé sportif devenu SUV dynamique
C'était un petit coupé sympa de la fin des années 90. Après 17 ans d'absence, il est revenu l'an passé sous la forme d'un SUV. Sur le papier, les deux autos n'ont strictement aucun rapport entre elles. Quoique.
Ce n'est pas une Bugatti Royale, pas même une Mazda MX5. Non, la première Ford Puma n'aura pas sa place au panthéon de l'automobile. Et pourtant,, à l'unanimité, tous ceux qui ont eu l'occasion de conduire cette voiture, née en 1997 en ont gardé un souvenir ému, surtout dans sa configuration Zetec de 125ch. Mais les bons souvenirs ne font pas toujours les bons comptes et fin 2001, la petite auto tire sa révérence sans connaître de descendance. Il aura fallu attendre 19 ans pour que Ford l'exhume à nouveau. Mais l'ère des coupés généraliste est terminée. les clients n'ont d'yeux que pour les SUV. Alors le Puma nouveau devient haut sur pattes. S'éloigne-t-il réellement de son ancêtre ? Pas tellement. Surtout dans sa version ST.
Puma : un nom, deux modèles
la bombinette en tenue de chewing-gum fondu
Que n'a-t-on pas dit du style Ford des années 90 ? Initié notamment par le français Claude Lobo qui nous a quittés en 2011, ce edge design avait, pour ses détracteurs, la forme d'un chewing fondu, ou d'une carrosserie qui aurait trop traîné sous des lampes chauffantes. Le pire est sorti du bureau d'études de l'ovale dans ces années-là, comme la Ford Scorpio, mais le meilleur aussi, cette Puma. Mais pourquoi donc féminiser un coupé ? Il s'agit d'une tradition chez Ford depuis l'apparition de la Mustang. Puisque personne ne dirait LE Mustang, le genre a perduré. C'est donc LA Puma qui est apparue en 1997.
Derrière sa planche de bord hérité de la Ford Fiesta et ses lignes sans arêtes, se cachaient une bête. Car la Puma, c'est avant tout un châssis aux petits oignons et un moteur de 1.7L passé entre des mains de champions : les ingénieurs Yamaha. Le résultat a donné le sourire à une génération de conducteurs à la recherche d'un jouet capable de s'envoler dans les tours sans s'envoler de la route. Sauf qu'en quatre ans, ils furent moins de 130 000 à s'acquitter des 109 900 francs (environ 22 000 euros d'aujourd'hui) nécessaires pour en devenir propriétaire. le temps des coupés commençait à décliner, de même que l'edge design était révolu. La Puma s'en est donc allée, sans laisser de descendance.
Les coupés sont morts ? Vive les SUV
Le temps s'est écoulé, 19 ans se sont passés et le Puma s'est fait oublier. Jusqu'à ce début 2020 ou il est de retour. Mais de coupé point. La Puma est devenue le Puma, sous la forme d'un SUV. Pourquoi s'appelle-t-il ainsi ? Le porte-parole de Ford France se souvient. "En 2018, j'ai accompagné des membres du jury de la voiture de l'année découvrir un nouveau SUV urbain. Son design était gelé, mais il n'avait qu'un nom de code. C'est là que ces deux personnes, séparément, sans même qu'ils ne se soient consultés, ont suggéré de l'appeler Puma". Et c'est vrai que l'on peut retrouver quelques similitudes entre le coupé et le petit SUV, notamment au travers de leurs feux respectifs. Les augures hexagonaux ont-ils eu suffisamment de poids auprès des instances de Ford ? Toujours est-il que quelques mois, et moult réunions plus tard, le SUV était baptisé.
Pourtant, si un esprit imaginatif peut retrouver quelques points communs entre les optiques de l'ancien et du moderne, le Puma reste, malgré une ligne autrement plus dynamique que le pataud Ecosport qui permettait à Ford d'avoir jusqu'alors un pied confidentiel dans ce segment, n'a rien de la sportive que fût la Puma. Certes, son moteur 1.0 Ecoboost dispose de la même puissance, mais les 200 kg en défaveur du SUV et la différence de traitement du moteur ne jouent pas vraiment en faveur de sa sportivité. Jusqu'à cette fin d'année et l'apparition du Puma ST.
Le Puma ST ressuscite la Puma, le confort en moins
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, c'est la Fiesta ST qui a servi de base à la version sportive du crossover. Et le cocktail est à la hauteur de l'enjeu. Comme le souligne Pierre Desjardins dans son essai, le petit SUV est "dynamique, performant, réjouissant à conduire. Il offre des sensations pures auxquelles nous ne sommes plus vraiment habitués". Reste que l'essayeur n'en rappelle pas moins la fermeté de l'amortissement, puisqu'il faut bien compenser le poids et le centre de gravité élevé de l'engin. Un embonpoint et une hauteur dont la première Puma ne s'encombrait pas, ce qui le rendait un peu plus confortable. Reste que si la Puma, première du nom gagnait en confort, elle perdait largement en habitabilité comparée au SUV qui lui a succédé. En 19 ans, cette auto, et les voitures en général, a donc préféré soigner la place à bord, au détriment de nos lombaires. Une curieuse forme de progrès, que le public sollicite. En témoigne le succès des SUV.
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