En Chine on pense à localiser les véhicules avec des puces
L’enfer, c’est bien connu, est pavé de bonnes intentions. Un adage qui prend chaque fois un peu plus de force lorsque l’électronique fait florès dans notre vie quotidienne. Le progrès peut en effet nous éviter bien des tracas mais il est aussi très intrusif si bien qu’il peut être dangereusement instrumentalisé. Un dilemme qui taraude actuellement les habitants de la ville chinoise de Shenzen, ravagée il y a un an par un accident industriel de premier ordre. La municipalité propose d’équiper certains véhicules à risque de puces électroniques pour les localiser. Une opportunité qui pourrait être étendue aux automobiles particulières…
Et c’est là que le bât blesse. Tracer 200 000 véhicules grâce à des puces électroniques pour réguler et sécuriser le trafic, pourquoi pas. Le dispositif ne concernerait que huit types spécifiques de véhicules : les poids lourds, les autobus, dont les transports scolaires et les véhicules transportant des matières dangereuses. Des engins qui seraient équipés d’ici le mois de mai prochain d’une véritable carte d’identité contenant une puce RFID (Radio Frequency IDentification).
Cette carte est mise au point par la société CASC (China Aerospace Science and Industry Corp), contrôlée par le gouvernement Chinois. Elle contient des indications sur le numéro de plaque d’immatriculation, sa couleur, son modèle mais aussi l’identité et les coordonnées de son propriétaire. Autant d’informations qui interpellent lorsque les autorités annoncent une possible extension aux voitures privées si l’expérience est concluante.
Sondés par le journal « Shenzhen Daily », les habitants ont clairement affiché leur défiance. 64 % des personnes interrogées sont opposées à ce système et 79 % craignent que leurs informations privées puissent être piratées. Côté autorités, on veut rassurer en précisant que cette carte d’identité, qui doit être fixée sur le pare-brise, ne peut être interrogée que par un appareil spécifique situé au maximum à 20 mètres de distance. Et comme la puce est passive et n’émet ni signal radio ni signal GPS, la localisation est plus difficile si l’on ne dispose pas du lecteur adéquat à proximité.
Alors ? Alors nécessité pourrait faire loi. Shenzen recense plus de 2 millions de véhicules et réguler la circulation est un enjeu majeur. Ces puces permettraient d’éviter l’usurpation de plaques d’immatriculations en vogue lors des circulations alternées ou serviraient à modifier la durée des feux de signalisation lors du passage d’un bus ou d’un véhicule de grand gabarit. Enfin, elles seraient indispensables à l’installation des voitures autonomes dans le paysage puisque ces derniers doivent communiquer en permanence entre elles et avec les équipements de signalisation. Une tendance qui nous concerne tous à terme. Shenzen serait donc comme un laboratoire à ciel ouvert, pollué ou non.
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