Essai - Audi Q2 1,0 TFSI 116 : qui peut le moins peut le plus

En l'absence de concurrent chez BMW et Mercedes et avec une Mini Countryman à cheval entre deux catégories, mesurant désormais 10 cm de plus, l'Audi Q2, avec ses 4,19 m de longueur, fait toujours cavalier seul dans la catégorie des SUV urbains issus d'un constructeur premium et rencontre un succès correspondant à un tel monopole, se plaçant déjà comme la seconde meilleure vente de la marque anneaux en France depuis le début de l'année. Mais il ne manque cependant pas de qualités, à commencer par un design attachant et, fait rare dans la gamme du constructeur allemand, distinctif, avec un empattement aussi long que les porte-à-faux sont courts, des faces avant et arrière très verticales et des ailes gonflées lui donnant un aspect musclé et râblé. Et la forme ne dessert pourtant pas la fonction puisque l'habitacle permet d'accueillir confortablement deux adultes et que le volume de coffre est tout à fait satisfaisant, à 405 litres. La planche de bord semblant directement transposée de l'A3 manque peut-être un peu d'originalité et de gaieté par rapport à l'extérieur, mais la finition et le choix des matériaux sont excellents dans la tradition de la marque. Un véhicule bien né donc, mais qui ne se repose cependant pas sur ses lauriers pour autant, continuant d'abattre son jeu en proposant la motorisation à la mode du moment, le 3 cylindres turbo essence en entrée de gamme.

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Un habitacle austère par rapport à l'extérieur, mais accueillant et très bien fini.

Mais pas n'importe lequel, le 999 cm3 TFSI EA211 que l'on peut considérer comme l'un des meilleurs du marché avec les 1,2 l Puretech de PSA et 1,5 TwinPower de BMW/Mini. Basé sur le 1,0 MPI atmosphérique de la Up!, il a été entièrement revu pour supporter la suralimentation par le petit turbo à simple étage, avec notamment des pistons en aluminium et des bielles forgées et est désormais équipé d'une injection directe pouvant atteindre 250 bars de pression. Pesant seulement 89 kg, il contribue à abaisser la masse totale du Q2 qui avoue ainsi équipé 1 205 kg sur la balance, soit 60 de moins qu'avec le 1,4 TFSI de 150 ch ou encore 105 kg de moins qu'avec le 1,6 TDI de 116 ch.

L' Audi Q2 ne manque pas de personnalité, surtout dans cette teinte Orange Corail.

Dans cette version qui peut recevoir une boîte mécanique à six rapports ou double embrayage S tronic à 7 rapports, ce trois cylindres développe 116 ch de 5 000 à 5 500 tr/min et 200 Nm de 2 000 à 3 500 tr/min. Des chiffres modestes dans le monde du premium et des performances annoncées en conséquence, avec un 0 à 100 km/h au-dessus du seuil psychologique des dix secondes, à 10,3 s avec la S tronic de notre modèle d'essai, soit exactement le même temps au dixième près qu'une Peugeot 2008 Puretech 110 EAT6. Mais comme pour le Sochalien, les impressions au volant racontent une autre histoire, avec une vivacité perçue tout ce qu'il y a de plus satisfaisante et des reprises vigoureuses, surtout avec la boîte S tronic se chargeant de conserver les bons régimes aux bons moments. En ajoutant une direction sans grande remontée d'information mais précise et rapide, cela fait du Q2 un outil parfait pour se faufiler en ville, bien aidée par des suspensions fermes. Un peu trop fermes d'ailleurs si le revêtement est quoique ce soit d'autre qu'un parfait billard, les imperfections de la route étant rigoureusement transmises jusque dans l'habitacle, malgré des pneus à la hauteur de flanc encore dans le domaine du raisonnable, en 215/50. Ce défaut peut être quasiment estompé en ajoutant l'option de l'amortissement piloté à 900 €. Au terme de notre essai, nous avons relevé une consommation de 7,0 l/100 km, un chiffre dans la moyenne, ni plus, ni moins, de ce qu'on peut attendre d'un SUV de cette taille à ce niveau de puissance.

Audi réclame un minimum de 25 420 € pour le Q2 1,0 TFSI, soit 1 500 € de moins que son concurrent le plus proche, le Mini Cooper Countryman ayant cependant des performances, une l'habitabilité et un volume de coffre un cran au dessus. Il faudra ajouter pas moins de 2 150 € pour recevoir la boîte double embrayage S tronic et garder son portefeuille ouvert si l'on ne souhaite pas se contenter de l'équipement de la finition de base constituée essentiellement de la climatisation manuelle et des jantes alliage de 16 pouces. Ainsi les finitions juste au dessus, Sport ou Design, sont affichées à partir de 28 220 € et notre modèle d'essai Design Luxe S tronic est à 36 170 €. Et il sera pourtant nécessaire de passer par le catalogue des options pour avoir l'alerte d'angles morts à 600 €.