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Fourgon aménagé - Hanroad Trek 5+ : virée en autonomie dans un van qui se conduit comme une voiture

Dans Nouveautés / Nouvelles versions

Michel Holtz

Choisir un van plutôt qu'un camping-car a des avantages : le premier est plus maniable que le second et il évite de payer trop cher au péage. Mais il a aussi ses inconvénients : il est plus exigu que les grosses maisons roulantes. Reste-t-il pour autant efficace pour un road trip hivernal en toute autonomie ? Réponses.

Fourgon aménagé - Hanroad Trek 5+ : virée en autonomie dans un van qui se conduit comme une voiture

En bref

Fourgon aménagé sur base de Renault Trafic

A partir de 58 900 euros.

Version essayée : DCI 2.O l 150 ch boîte auto EDC

Tarif 63 600 euros

Les camping-caristes, à l’instar de leurs clients, n’ont que ces mots à la bouche : fourgons aménagés et vans. Moins encombrants et donc plus faciles à conduire que les lourdes capucines et énormes intégraux, aucune marque ne manque à l’appel. Toutes cèdent et même les constructeurs autos s’y sont collés. C’est ainsi qu’au catalogue très officiel de Renault, on retrouve le Trafic SpaceNomad qui n’est autre qu’un utilitaire sorti des chaînes du losange à Sandouville. Une fois assemblé, il prend la direction d’Angers, ou le groupe Pilote l’aménage et le transforme en voiture à vivre et à dormir.

Mais le groupe Pilote dispose aussi d’une flopée de marques bien à lui. À Pilote la bien connue, s’ajoute Bavaria, Frankia, Le Voyageur et Hanroad. Cette dernière, née en 2015 suite au rachat d'une entreprise qui concevait des vans depuis 1929, s’est justement spécialisée dans le van aménagé sur base de Trafic, tout comme le SpaceNomad. Est-il mieux ou moins bien ? Faut-il craquer pour la version de l’aménageur plutôt que pour celle du constructeur ? C’est ce que nous avons cherché à savoir en prenant en main, en conduisant, en cuisinant et en dormant dans l'un des modèles actuels de la gamme : le Trek 5 +.

La planche de bord, celle du Renault Trafic s'avère plutôt complète et très ergonomique. Son écran de 9 pouces est compatible Carplay et Android.
La planche de bord, celle du Renault Trafic s'avère plutôt complète et très ergonomique. Son écran de 9 pouces est compatible Carplay et Android.

Il suffit d’en faire le tour pour en mesurer le principal avantage : sa taille. Il jauge 5,08 m. C’est pile poil la longueur d’un Trafic L1 et il dispose d’un avantage non négligeable : sa hauteur est très légèrement en deçà des 2 m fatidiques. Une précision qui a ses avantages. D’une part le Trek 5 + passe les barrières de péage comme une auto standard et ne paie pas la surtaxe poids lourds. Mais en plus, il se permet d’accéder à peu près à tous les parkings découverts qui ont une fâcheuse tendance depuis quelques années à s’équiper de barrières, justement placées à 2 m, histoire de faire fuir les camping-cars et autres fourgons rehaussés.

Libéré de la taxe poids lourd, délivré des contraintes en ville

Sauf que le van made in Hanroad est équipé d’un toit relevable, ce qui, logiquement, augmente la hauteur de quelques centimètres. « Ça passe » nous a soufflé un responsable Hanroad. Alors on a tenté, on a retenu notre souffle, on s’est même baissé par pur réflexe en passant une barrière. Et, effectivement, on est passé. Pour autant, ce van, comme tous les autres, que nombre de clients achètent pour s’en servir de voiture quotidienne, n’est pas une voiture particulière. Le Trafic reste un utilitaire avec le manque d’insonorisation, et le confort d’un utilitaire. On est loin d’une limousine, et quiconque troquant le volant d’une berline pour cet engin s’en rend immédiatement compte.

Malgré sa calandre maousse, le Trafic passe-partout.
Malgré sa calandre maousse, le Trafic passe-partout.

Reste que le Trek 5+, en configuration 2 l DCI 150 ch et boite auto EDC se débrouille fort bien sur route et autoroute, et même en ville lorsque les conditions permettent d’y glisser son 1,95 m de large. Son couple de 350 Nm lui permet de rouler sans aucun problème à la vitesse du flot des voitures, et même de dépasser, évitant ainsi de créer le légendaire bouchon sur les routes de montagne parfois constitué par un lourd camping-car à la peine.

Bien sûr, en virage, on surprend parfois quelques bruits de quincailleries, dus au mobilier fixé à bord. Mais rien d’excessif, et surtout rien de rédhibitoire. Ce mobilier est d’ailleurs astucieusement placé le long de la paroi derrière le conducteur. Et s’il est très semblable à celui du SpaceNomad, il est aussi très pratique, avec des tiroirs qui se ferment et de petits placards munis de stores qui permettent de protéger les objets que l’on y place. Le tout est réalisé dans un matériau qui devrait résister au temps. 

Un intérieur certes exigu, mais bien pensé, avec une banquette coulissante.
Un intérieur certes exigu, mais bien pensé, avec une banquette coulissante.
Lorsque la banquette est reculée, la soute n'est pas énorme. On y retrouve une table qui vient s'installer dans l'habitacle et constitue un coin dînette pour quatre ou cinq, puisque les sièges de la cabine se retournent.
Lorsque la banquette est reculée, la soute n'est pas énorme. On y retrouve une table qui vient s'installer dans l'habitacle et constitue un coin dînette pour quatre ou cinq, puisque les sièges de la cabine se retournent.

Dans ces meubles, se cachent un petit frigo de 49 l et un réchaud à deux feux et allumage piezo. Il est alimenté par une bouteille de gaz planqué dans la soute, ce qui libère de l’espace dans l’habitacle. Mais la grande interrogation de cet essai hivernal, est évidemment liée au chauffage additionnel dont on bénéficie à bord de cet Hanroad. C’est un radiateur soufflant au gazole de 2 000 W avec un « kit altitude » censé rester efficace jusqu’à 2 500 m d’altitude. 

Banco. On s’arrête pour bivouaquer à 200 m à peine au-dessus du niveau de la mer, et pour corser l’exercice, on décide de dormir avec le toit relevable grand ouvert. Ses parois étant en toile, il devrait logiquement amener une certaine fraîcheur dans l’habitacle. Surtout qu’il fait 0° à l’extérieur. Le chauffage est mis en route, et, mis à part un très léger bruit de soufflerie, son moteur au mazout s’avère plutôt silencieux. 

Le bruit, c’est pour les autres, les voisins qui profiteront du ronronnement de ce petit générateur placé au-dehors, sous le châssis du Trafic. Surprise, en réglant la température sur 22°, on obtient rapidement une douce chaleur qui se maintiendra toute la nuit. Mais une appréhension troublera (un peu) le sommeil, plutôt confortable sur la banquette rabattable de 124 cm sur 188 cm du rez-de-chaussée (un autre lit se cache dans le toit relevable et il jauge 139 cm sur 190 cm). Cette légère peur a pour nom consommation de gazole. Le chauffage efficace va-t-il vider le réservoir du Trafic ?

le toit relevable, malgré ses parois en tissu garantit une bonne isolation thermique, lorsque les ouvrants sont occultés, évidemment.
le toit relevable, malgré ses parois en tissu garantit une bonne isolation thermique, lorsque les ouvrants sont occultés, évidemment.

Le matin, c’est la surprise. Après une nuit de chauffage plutôt intense, il est impossible de distinguer à l’œil nu une baisse de la jauge de gazole. Efficace et sobre, ce système. Mais dans un van digne de ce nom, et par une soirée d’hiver, il faut aussi pouvoir s’éclairer. Les leds font parfaitement le job, sans pour autant vider la batterie auxiliaire, même si cette dernière a du mal à se recharger par la grâce du panneau solaire situé sur le toit de l’engin. Quant à la recharge de son smartphone, aucune crainte : 6 prises USB se nichent dans le van.

Quoi qu’il en soit, la batterie a permis de rester en parfaite autonomie durant les trois jours et deux nuits de notre road trip. Une autonomie en électricité, mais aussi en eau, grâce au réservoir de 60 l. C’est peu, certes. Mais suffisant pour faire la popote du soir et le café du matin. Évidemment, si une famille de 4 personnes occupe le van, qui dispose de 4 couchages mais de 5 places assises (d’où le 5 de Trek 5+), il leur faudra éviter de défiler sous la douche. Un sacrifice très facile à faire en hiver, puisque la petite douchette se trouve à l’arrière du van, et que l’eau n’est pas chauffée (c'est une option). Prière donc de faire appel à un ami sédentaire, ou de se rendre dans un camping ouvert toute l’année si l’on effectue un voyage de plusieurs jours.

SpaceNomad ou Hanroad ? Un cruel dilemme

Mais alors, ce Hanroad Trek 5+ est-il préférable à un Trafic SpaceNomad ? Sortons la calculette. Le modèle de la marque du groupe Pilote coûte, dans la configuration de cet essai, 63 600 euros. Chez Renault, son cousin s’affiche quant à lui 63 700 euros avec le moteur et la boîte identique. Ce ne sont pas les 100 petits euros qui feront donc la différence, mais plutôt ce que l’on privilégie au moment de la vente comme du SAV.

Hanroad, avec 17 distributeurs en France n’a évidemment pas la même ramification que le réseau Renault fort de dix fois plus d’agents et de concessionnaires. En revanche, ce sont des spécialistes, alors que les vendeurs Renault sont plus aptes à vendre des Megane et des Trafic simples que des vans aménagés. Quant au service après-vente, le choix est cornélien. En cas de problème mécanique sur un modèle Hanroad, il prendra la direction du réseau Renault. En revanche, les spécialistes Hanroad sont plus aptes à gérer les éventuels soucis de la partie aménagée. C’est donc un dilemme pour le client que lui seul pourra résoudre.

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