Essai Harley-Davidson LiveWire : on casse les codes !
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Harley-Davidson était bien le dernier constructeur chez lequel nous nous attendions à voir naître un tel projet : une moto électrique. Mais c'est sans compter la volonté de la marque de casser son image de biker chevelu plein de bière. Car oui, difficile de changer cette réputation qui lui qui colle à la peau et c'est dans le chemin de l'innovation que HD trouvera peut-être son salut.
Qu'on se le dise franchement, le projet LiveWire est comme son nom l'indique : un projet. Ceux qui se jetteront sur leur portefeuille en vue d'une prochaine commercialisation vont être déçus. Cette moto n'a pas pour but d'être commercialisée, c'est d'ailleurs un point sur lequel Harley a insisté dès le début de la présentation presse. Si une moto électrique devait voir le jour dans le catalogue HD ce ne serait pas avant 2020 et ça pourrait ne pas être le LiveWire. Patience, patience donc…
Alors pourquoi créer un tel événement, laisser quelques élus du grand public toucher et rouler sur une telle machine ? La réponse est plutôt simple : au-delà de la récolte d'informations auprès des motards, c'est aussi un moyen de montrer que la marque américaine est tournée vers l'avenir et est capable de proposer de nouvelles sensations. Parallèlement, il faut savoir que la majorité des personnes sélectionnées sur l'Expérience Tour ne possèdent pas de Harley Davidson. Et pourtant le retour sur expérience sur les essais réalisés aux USA et en Angleterre ont montré que 86% ont eu un retour positif sur la machine et 74% seraient intéressés pour l'acheter. Bon tout ça c'est sur le papier, et dans la réalité ça donne quoi ?
Depuis l'année dernière, bien des spéculations ont tourné autour de cette machine. Il était temps d'aller voir ça sur le terrain. C'est sur le site Michelin de Clermont-Ferrand que la marque nous a donné rendez-vous. En effet, ces derniers sont partenaires du projet en équipant le LiveWire de Scorcher 11 (spécifique pour la gamme V-Rod, Sportster et SuperLow). Ce projet est né d'une collaboration étroite entre le pôle ingénierie et celui du design. Le but était de réaliser une moto au plus près des standards actuels en terme de taille et apporter « de la performance, des sensations et du fun » dixit la marque.
Harley-Davidson est resté assez silencieux sur le contenu de la fiche technique, mais nous avons réussi à gratter quelques informations sur la construction de la trentaine de prototype. Inutile de chercher une ressemblance avec un moteur thermique, ne serait-ce que sur la gestion immédiate du couple qui n'existe pas sur nos moulins actuels. L'ensemble de batteries Lithium Ion, lance la machine de 0 à 100 km en 4 secondes avec une équivalence de 70 Nm en mode Standard. L'essentiel du travail a été effectué sur le bas moteur, pour d'une part refaire sortir un esthétique proche des compresseurs de Dragster et d'autre part la création d'un bruit de turbine qui s'en échappe à l'accélération. Côté autonomie, Harley décline deux modes de consommation : le standard qui donne 85 km de roulage et le sport (non testé) qui affiche 47 km. Pour utiliser le LiveWire à 100%, il faudra compter 3h30 de recharge. Dernier point, la machine est soutenue par deux fourches inversées à l'avant, un mono-amortisseur transversal à l'arrière et une monte de pneu Michelin en 120/70 à l'avant et 180/55 à l'arrière.
Visuellement, le LiveWire est assez paradoxal. D'un côté, nous retrouvons les codes esthétiques modernes avec des lignes tendues, un arrière très court (exit le passager) qui donne un déport de roue arrière énorme et juste sublime, un optique plongeant et des feux à LED (mention spéciale au support de plaque avec feux de freinage intégrés). Et de l'autre, un énorme cadre en aluminium coulé (6 kilos), une première chez HD, qui englobe l'ensemble de la moto, un très fin « réservoir » tapé du sigle Harley Davidson, des rétroviseurs placés sous le guidon avec clignotants intégrés. D'ailleurs, petite anecdote au sujet de ces derniers, même s'il s'agit d'une réussite visuelle, leur utilisation sera tout bonnement impossible car le pilote ne pourra même pas les apercevoir, cachés derrière le guidon et accessoirement les mains. Le bloc compteur se résume à un écran tactile avec en information le mode de roulage (standard/sport), un tachymètre, le niveau de charge de la batterie et le niveau de puissance utilisée (de 0 à 100%). En ce qui concerne les commodos, pas de surprise, ce sont les mêmes que ceux de l'ensemble de la gamme Harley avec ses deux boutons de clignotants répartis droite/gauche.
La hauteur de selle permet de rendre accessible le LiveWire à bon nombre de motards. Nous avons apprécié la position légèrement sur l'avant et les cale-pieds placés sur l'arrière qui lui confère une vraie position roadster. Les 210 kilos de la moto sont essentiellement concentrés sous le réservoir dans le gros bloc batterie. Il s'agit d'ailleurs de la machine la plus légère de toute la gamme HD, ça pourrait faire sourire. Les déplacements à l'arrêt se font aisément, même si la répartition des masses est assez déroutante au départ.
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