Essai Kit L.P Tubeless Évolution: gardez la bonne pression!

Une meilleure maniabilité, un freinage en hausse, au même titre que l'accélération… telle est la promesse de Laurent Pidoux et de son kit Tubeless Évolution adaptable. Nous l'avons monté sur trois paires de jantes avant d'en faire le test. Voici nos conclusions.

Monté par différents teams de supermotard durant la saison dernière, le kit LP Tubeless Évolution s'adapte sur toutes les jantes à profil tubeless dès 3''50 (tout en permettant un remplacement éventuel d'un rayon au cas où…) pour enfin pouvoir mettre au clou vos chambres à air semblant emprisonner les roues à rayons dans un passé lointain...

Lorsque l'on interroge le concepteur sur le point de départ de ce kit, sa réponse est on ne peut plus simple : « en réalisant que l'on roulait en supermotard avec des pneus de Grand Prix et des jantes encore équipées de chambres à air, je me suis dit que les deux n'étaient pas de la même époque… et qu'il fallait trouver quelque chose pour profiter au mieux de la qualité des pneus disponibles sur le marché.

C'est comme ça que j'ai commencé à réfléchir au kit tubeless. »

SUR LES BANCS D'ÉCOLE

Sans tomber dans le cours de physique soporifique pour les non-initiés, plus l'ensemble de la roue au complet est léger, plus l'inertie ainsi que le couple gyroscopique sont faibles… mais ce n'est pas tout.

Cette diminution de masse non suspendue joue aussi un rôle non négligeable sur les suspensions de la moto, facilitant leur travail en fonction du terrain ou du revêtement du sol mais aussi sur la qualité de freinage ou de l'accélération.

Inertie= masse x rayon2 soit, à titre indicatif et pour être plus concret, une perte de 1 kilo sur les chambres à air équivaut à gagner 3 kilos sur les roues ou 4 sur les disques de freins… on comprend mieux l'intérêt de grappiller quelques centaines de grammes qui vaudront leur pesant de cacahuètes lors des prises d'angle, qui se feront avec moins d'effort.

ATELIER BRICOLAGE

Même si la greffe sur vos jantes du kit LP est à la portée de tous, quelques règles s'imposent lors de la mise en place. Avec pour mots d'ordre précision et nettoyage, les différentes étapes se succèdent sans difficulté.

Vous savez coller des gommettes (vous qui vous demandiez depuis toutes ces années à quoi servaient les heures de collage de gommettes à l'école maternelle… vous avez aujourd'hui la réponse), mettre du scotch sur une surface courbe ? Alors suivez le guide…

Une fois le fond de jante enlevé, deux possibilités s'offrent à vous : soit les écrous de rayon ne dépassent pas trop et vous pouvez passer à l'étape suivante, soit ils sont trop proéminents… et il va falloir agir.

Une disqueuse et de la patience élimineront le surplus… attention quand même à ne pas trop avoir la tremblote. Sachez que des scarifications superficielles sur vos jantes ne sont pas un gros problème, si ça reste dans le domaine du raisonnable. Nous avons travailler limite façon "massacre à la disqueuse" pour voir si la colle tenait le coup... rien à signaler.

Profitez-en pour vérifier la qualité de la soudure de la jante. Au besoin limez le surplus ou au contraire comblez-le avec de l'alu à froid. Un petit coup de papier de verre aux endroits où vous avez bossé et on peut commercer.

Ne négligez pas le nettoyage de la jante qui permettra à la colle de bien jouer son rôle. Une fois les mains propres, avec un chiffon irréprochable, dégraissez avec du nettoyant frein, ou au pire de l'acétone, la totalité de la jante ainsi que la bande de protection carbone/ kevlar. Une fois nickel laissez la pendre à votre guidon pour éviter toute nouvelle souillure.

Ça y est vous allez pouvoir mettre en application ce que vous avez appris en maternelle : coller des gommettes, sur les écrous de rayon. Centrez-les sans foirer car il n'y en a pas une de plus de fournie.

A l'opposé du trou de valve, entre deux rayons, débutez l'encollage de la jante. Sans tirer la colle, placez-la soigneusement en appuyant fermement avec le pouce pour offrir la meilleure étanchéité possible. Attention de ne pas trop partir vers l'extérieur car vous ne pouvez pas vous reprendre en décollant le ruban, donc rectifiez le pas dès que votre traj' n'est pas au top.

N'hésitez pas à préchauffer le rouleau de colle ou la protection carbone/ kelvar avec un décapeur thermique (40°C… ce n'est pas un gratin dauphinois) si la température n'est pas élevée… ça facilitera grandement la pose.

Dans un premier temps faites se chevaucher la colle avant de marquer (sans l'entailler) à l'aide d'une pointe (ou tournevis) l'emplacement de la jointure pour réaliser une coupe franche sans chevauchement ni manque.

Après avoir réalisé la coupe au cutter, enlevez le film rouge en conservant au propre environ 20 centimètres de ce dernier.

Partant entre 2 rayons sans être à l'emplacement de départ de l'OP précédente ni à l'emplacement de la valve, collez avec une bonne pression la protection carbone/ kevlar. Avec le même soin que précédemment faites le tour de la jante. Arrivant à une vingtaine de centimètres du point de départ, placez le film rouge que vous avez gardé sur la jante afin de pouvoir visualiser le restant de protection qu'il vous faudra.

Après avoir marqué avec un stylo la longueur souhaitée, coupez proprement avec des ciseaux ce dont vous avez besoin.

Enlevez la protection rouge et finissez le collage.

Nettoyez la partie de carbone/ kelvar au niveau de la jointure et placez sur environ 3 centimètres une partie de colle puis recouvrez-la d'une bande protectrice.

Percez à l'emplacement de la valve avant d'insérer cette dernière dans le trou que vous venez de faire. Serrez pour offrir une bonne étanchéité du joint. Remontez le pneu et mettez la pression. C'est désormais fini et prêt à l'emploi.