Essai (longue durée) Michelin Pilot Road 3: l'infatigable
Séduits lors de sa présentation en mars 2011 (par ici) nous avons voulu savoir ce qu'ils pouvaient proposer, pour de vrai, ces Michelin Pilot Road troisième du nom. Rien de mieux qu'un essai à long terme pour s'en rendre compte avec plus de 15 000 bornes de roulage.
Immédiatement reconnaissable avec ses lamelles, le Pilot Road 3, ou PR3 pour les intimes, fait de son cheval de bataille un comportement exemplaire sous la pluie avec son système de « couteau » qui ne devrait pas faiblir les kilomètres passant. Tout un programme qui parlera incontestablement au plus grand nombre d'entre nous.
Sommes-nous en présence d'une fable façon Lafontaine (ça tombe bien pour un chausson spécialisé dans la flotte) visant à endormir le motard trop crédule… ? Ne serait-ce pas une énième feinte marketing dont le seul but est de proposer une nouveauté et de chiper des ventes à la concurrence de plus en plus axée sur ce segment ? S'en était trop, nous nous devions de vérifier ça par nous même !
COMMENT QU'ON A FAIT ?
Pas évident de faire un test longue durée capable de coller à la majorité des motards. Quelle machine choisir ? Quel type de roulage ? Quelle périodicité ? Sur quelle durée. Tant de questions qui se sont bousculées sous notre casque…
Nous avons donc opté pour un roulage journalier (hors vacances, maladie et autres jokers inavouables) d'environ 40 kilomètres mixant ville, autoroute et départementale. Bref le trajet type que monsieur tout le monde peut faire avec comme seule extravagance quelques balades dominicales à un rythme capable de faire partir votre permis en fumée. Quant à la pression nous n'y avons pas fait particulièrement attention (même si un coup d'œil mensuel voir bimestriel était recensé)… comme monsieur tout le monde on vous dit.
La moto ? Une star des charts qui remplit nos villes. Quoi de mieux qu'une Kawasaki ER-6.
C'est donc par monts et pas vaux et contre vents et marrées que le PR3 (on est intime depuis plus d'un an) a fait des tours et des tours de roues sur des routes sèches, des bitumes aux raccordements donnant l'impression que les agents des ponts et chaussé bossent avec un chien, des asphaltes propices à la culture du riz et des revêtements dignes d'une table de billard… bref de tout !
UNE PREMIÈRE IMPRESSION VÉRIFIÉE
Roi des villes de part sa construction, le bibendum propose un profil qui fera de lui un ténor de la légèreté capable de transformer une machine pataude en deux-roues plus vif.
Le revers de la médaille ? Un train avant qui engage, pouvant parfois donner l'impression de tomber lorsque l'angle devient plus prononcé. Ce sentiment de légèreté sera un point extrêmement positif en ville et permettra de s'extraire facilement sans forcer des lourdeurs du trafic.
Sur route les prestations seront toutes aussi flatteuses même si moins impressionnantes face à la concurrence. La vitesse augmentant, le pneu donne le change sans difficulté et ce pour notre plus grand plaisir. Restent les rythmes endiablés qui ne seront pas sa tasse de thé, il se montrera réellement moins précis sur l'angle mais est-ce là la vocation d'un chausson touring?
Même si cette gamme a tendance à prendre une direction plus sportive depuis quelques années il n'en reste pas moins qu'elle est faite pour un usage routier misant sur le confort, l'endurance, l'homogénéité et la facilité de prise en main.
- (11 kms)
Et là l'étiquette ne ment pas. Avec la capacité de mettre instantanément le motard en confiance les clermontois donnent l'impression d'être de vieux copains dès le premier tour de roue, imprimant au motard une confiance presque aveugle… jusque sous la pluie. Le mouillé ne lui fait pas peur et il sera même un allié précieux dans cette dernière configuration de roulage.
LE CAP DES 7000
- (7053 kms)
Il aura fallu dépasser les 7000 kilomètres pour ressentir une différence de comportement. Si le travail du chausson reste tout à fait honorable avec un bon niveau de ressenti en ville et à vitesse modérée, le grip est en diminution lorsque le rythme devient sportif. Préférant désormais au pilotage musclé une conduite enroulée, le bi-gomme prend encore son rôle au sérieux sous la pluie sans pour autant avoir l'excellent rendement des premiers mois.
Toujours aussi confortable au quotidien le PR3 a un comportement moins net avec un positionnement et une tenue de cap moins franche plus l'angle devient prononcé. Visuellement il a encore de bonnes centaines de kilomètres devant lui avant d'avouer sa fatigue.
- (14 011 kms)
Plus de 15000 kilomètres sont passés depuis leur montage chez Dafy-Moto et le pneu a toujours une allure de jeune homme donnant l'impression que le compteur joue une scène de « Retour vers le futur ».
Mais non les kilomètres sont bien là avec un pneu toujours viable. Certes une moto plus lourde aurait rendu une durée de vie moins flatteuse mais tout de même la longévité est remarquable. Quant au comportement il s'est dégradé petit à petit, sans vice ni mauvaise foi. A la façon d'un vieux couple les prouesses sous la pluie ont laissé place à un rendement habituel.
Les 10 000 kilomètres ont sonné le glas des roulages sous hormones avec un avant moins précis, donnant l'impression de chercher sa route. La ville et les balades « normales » auront besoin de 4 500 kilomètres (soit 14 500 au total) de plus pour avoir raison de cette confiance que le motard portait sans compter sur ce Michelin.
PROMESSE TENUE ?
Incontestablement oui. Avec une gueule réussie, différente de tout ce que l'on connaissait, le Michelin Pilot Road 3 est sans détour le roi des villes, l'ambassadeur des changements de files, le maestro de l'agilité.
Avec un comportement identique dépassant les 7 000 kilomètres le chausson fait un excellent travail sur le sec et le mouillé avant de prendre un premier coup de bamboo à 10 000 kilomètres. Flou lors des balades enroulées, il attendra avec impatience (et vous aussi) que le tempo baisse, voulant retrouver ses rues et boulevards avec envie.
Relativement rond et homogène malgré le trajet autoroutier les pneus ont dépassés les 15 000 bornes et même s'ils semblent pouvoir encore faire plus, leur remplacement devient pressant non par peur du gendarme et d'une quelconque contredanse mais par rapport au feeling qui s'est désormais fait la malle…
- (15 003 kms)
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