2. Essai - Moto Guzzi Norge GT8V: une routière tout en plaisir.
Fièrement alignée devant l'hôtel florentin, la brochette de Norge n'attend plus que nous pour s'élancer sur les routes de Toscane pour quelques 200 bornes d'essai, entre virages serrés et voies roulantes.
Le bicylindre en V à 90° démarré, la béquille latérale toujours implantée un peu loin enlevée, la voyageuse peut dégourdir ses Pirelli Angel ST sur les routes transalpines. Sortie de la ville puis direction les hauteurs de Florence. Confortablement assis sur une nouvelle selle à 810 mm du sol, la GT8V ABS fait oublier rapidement ses quelques 257 kilos annoncés à sec.
Nouvelle posture avec un guidon plus haut et plus proche du pilote et un tableau de bord légèrement rehaussé pour un gain en visibilité, la Norge est bien pensée et propose une finition chiadée.
UN POIDS QUI SAIT SE FAIRE OUBLIER
Au menu, une prise 12 volts, des valves coudées, une béquille centrale et une autre latérale, une paire de valoches latérales (à la manipulation pas des plus faciles), une bulle réglable électriquement, des leviers droit et gauche ajustables, des poignées chauffantes, allié précieux contre les morsures du froid, un ABS de série déconnectable, un tableau de bord complet avec ordinateur intégré dont seul un indicateur de rapport engagé manque à l'appel.
Confortablement installé à bord de l'italienne je suis séduit par la position du guidon ainsi que les commandes qui tombent naturellement bien sous les mains. Sauf le package commodos gauche façon monobloc un peu trop fouilli à mon goût : pas toujours évident de mettre en fonction les clignos sans que votre pouce tombe sur le curseur « Mode » ou celui du klaxon…
Une simple pression sur le bouton adéquat, pas des mieux implantés au guidon, et la hauteur de la bulle varie en fonction de vos besoins.
Prenant déjà son rôle au sérieux même en position basse, cette dernière se montre protectrice et permet à mon mètre 80 de flirter avec les vitesses limites sans souffrir du vent. Bien entendu le constat sera identique lorsque la bulle sera déployée en totalité avec toutefois une petite accroche de mon regard sur l'extrémité supérieure de celle-ci…
Au niveau inférieur, aucune critique, le carénage intègre mes jambes sans heurter les genoux et offre une bonne protection contre le vent.
On ne peut qu'être surpris de la facilité avec laquelle se faufilent les 257 kilos (à sec) de la Norge, bien aidés par son large guidon qui facilite grandement les manœuvres urbaines.
Pouvant compter sur un train avant qui se plie volontiers à l'exercice, un embrayage (à simple disque) conciliant et précis ainsi que sur un moteur qui reprend en bas sans à-coup, la GT8V ABS quitte Florence pour prendre la direction des virolos de Toscane.
Les passages sous les tunnels nous permettre de vérifier la qualité correcte de l'éclairage du tableau de bord qui offre une bonne visibilité, au même titre que les rétroviseurs au volume suffisant, convenablement implantés sur le guidon.
ROULE MA POULE
Devant nous le bitume plus ou moins bon pour voir ce qu'a réellement le bicylindre de 1 151 cc dans le ventre. Développant une puissance max de 102 bourrins à 7000 tr/ min, le 4 temps 8 soupapes se montre linéaire et offre tout son tempérament dans les bas et mi-régimes, agrémenté, cerise sur la gâteau, de petites vibrassions ultra-sympas.
Facile à inscrire en courbe, les kilos de l'italienne se font oublier et c'est en toute confiance que s'enchaînent de plus en plus rapidement les virages. Précise, la boite de vitesse se montre bien étagée avec un bon verrouillage du rapport engagé.
Aucun problème au niveau des suspensions, la fourche « droite » de 45 mm réglable en pré-charge avec nouveau setting se montre capable d'encaisser sans sourciller les mauvais revêtements et raccords, tandis que le mono amortisseur arrière (réglable en pré-charge et en détente) acceptera sans problème les passages en courbe à des vitesses qui vous enlèveraient votre permis, sans pour autant perdre en confort offrant un rapport confort/ efficacité très agréable.
Pour les roulages chargés, le manufacturier transalpin a pensé à équiper sa nouveauté de réglages ultra-simples : pour la fourche la pré-charge se fera au niveau du guidon tandis qu'une molette se chargera de l'arrière.
Sans la moindre réticence à s'inscrire en courbe, la 8V prendra de l'angle sans forcer en évitant que les béquilles ou autres éléments viennent scarifier le bitume, acceptant sans rougir une conduite sportive !!
STOP…
Comme pour la Stelvio, Moto Guzzi fait encore confiance à son confrère Brembo en charge de stopper la grosse GT. Double disque flottant de 320 mm avec étrier à 4 pistons opposés pour l'avant et disque de 282 mm avec étrier flottant à 2 pistons parallèles pour l'arrière, le tout agrémenté d'un système ABS de série.
Avec un feeling correct, le freinage agrémenté de durit avia se montre suffisamment endurant pour descendre les cols tout en gardant du frein à l'arrivée… que demander de plus ?
Déconnectable, l'ABS ne fait pas d'excès de zèle et prend uniquement le relais lorsqu'il le faut.
… OU ENCORE
Côté autonomie la moto s'en sort admirablement avec une conso recensée par l'ordinateur de bord à 5,3 litres… de quoi faire des kilomètres avant de vider les 23 litres embarqués.
Comme une GT qui se respecte la Norge GT8V ABS offre au motard une protection contre le vent correcte ainsi qu'un bon isolement thermique du moteur au niveau des jambes dû au nouveau carénage. De quoi voyager confortablement, d'autant plus que le nouveau dessin de selle se montre agréable les kilomètres passant et ne vous fera pas attendre avec impatience les arrêts pipi.
Moins bien lotie, la bagagerie latérale n'est pas des plus pratiques à l'usage. A la limite du compliqué, elle nécessitera un petit temps d'adaptation pour une manipulation instinctive. Avant de comprendre comme ça marche, rien ne vous empêche de loger sous la selle votre bloque-disque et votre combinaison pluie...
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