Essai - Renault Clio SCE 65 ch (2021) : que vaut la version d'entrée de gamme ?
Sur le papier, le plus petit moteur du best-seller du losange a tout pour décevoir. Pourtant, il se révèle vaillant, même si, avec sa petite puissance il ne peut pas être à l'aise partout. Cette Clio de 65ch est bien une citadine polyvalente. À condition de l'utiliser souvent comme citadine et parfois seulement comme polyvalente.
Sommaire
Note
de la rédaction
12,3/20
Note
des propriétaires
EN BREF
Citadine polyvalente
65 ch
À partir de 17 800 euros
"Il est difficilement recommandable". Pierre Desjardins nous a prévenus dans son essai XXL de la Renault Clio 5. Et, de fait, comment recommander un moteur de 3 cylindres, 1 l et 65ch avec un tout petit couplet (même pas un couple) de 95 Nm nichés dans une citadine polyvalente ? Autant dire qu'en prenant l'engin en mains, on s'apprête à passer quelques heures pas très agréables. Sauf que la petite est plus que vaillante en ville, qu'elle s'avère gentiment passable sur l'autoroute et plutôt à l'aise sur les petites routes. En plus, elle n'est pas très chère et ne consomme pas grand-chose.
Devant la Peugeot 208 en Europe
Mais avant de titiller ce petit moteur, commençons par examiner son écrin : la Clio V, la reine des citadines au pays des citadines : la France, ou elle a conservé la tête des ventes depuis 2010 et il en est de même en Europe. La petite du lion s'offre la 7e place seulement du Top 10, alors que l'auto du losange pointe au deuxième rang, cédant de justesse la place de leader à l'inévitable Volkswagen Golf. Même si, au mois de févrer de cette année, elle s'est fait dépasser par son ennemi 208, ces bons résultats sont un juste hommage du vieux continent rendu aux progrès que la Clio a effectué entre sa quatrième et sa cinquième génération. Si l'on ne change pas un design qui gagne, et celui de la petite française a été très peu modifié par rapport à la IV dessinée par les équipes de Laurens Van den Acker, le saut qualitatif est indéniable. De la nouvelle plateforme CMF-B à l'habitacle, tout est nouveau, et bien meilleur. La planche de bord utilise, enfin, des plastiques de qualité, et les commandes sont, désormais, ergonomiques.
C'est simple : Renault a mis en place un vaste plan de licenciement de tous les mauvais éléments qui pourrissaient la vie des clients de sa Clio IV. Les plastiques durs comme dans une Zastava des années quatre-vingt et le système multimédia R-Link lent à répondre, c'est terminé. Aujourd'hui, les plastiques sont moussés et de qualité, et le tout est plutôt bien assemblé. Quant au nouveau système Easylink, il réconcilie tout le monde avec l'infotainement.
Toutes ces qualités ne se retrouvent pas seulement dans les finitions hautes "Initiale Paris" ou "RS Line", mais dès l'entrée de gamme, si l'on fait une croix sur la version Life qui veut rendre la vie difficile à son conducteur puisqu'elle fait l'impasse sur tout : la clim, l'écran multimédia et même la radio. Courageux mais pas téméraire, nous avons choisi le niveau supérieur, baptisé Zen, qui dispose de la dalle de 7 pouces, de la clim (manuelle) et de l'interface Carplay et Android. C'est le niveau idéal pour le petit moteur, le moins puissant et aussi le moins cher dont dispose cette Clio. Les vitres arrière s'ouvrent grâce à des manivelles ? Ça fera les muscles des passagers qui manquent d'exercice. Des passagers bien traités. La place aux jambes, excellente pour une auto de 4,05 m s'accompagne d'un coffre de 391 l, parmi les plus grands de la catégorie.
Puissance minuscule et couple ridicule, ce moteur est-il nul ? Certes, ce n'est pas un pitbull. Mais il est surprenant. Sa réponse à l'accélérateur et sa boîte aux rapports plutôt courts, le rendent même carrément brutal. Décrire un bloc de 65 chevaux de cette manière semble surréaliste. Et pourtant, en ville, la petite auto bondit littéralement. Évidemment, en quittant les centres urbains, le petit 3 cylindres s'effondre.
Citadine, mais pas que
Sur la route, c'est un autre calibre. Inutile d'accélérer pour dépasser une voiture plus lente ou un camion : il faut tomber un rapport et entendre le petit trois cylindres hurler de désespoir. Sauf qu'à vitesse stabilisée, à un petit 130 km/h autoroutier, il est à sa place. Et l'auto est plutôt silencieuse à ces allures. Les bruits d'air ? Pratiquement inexistants. La direction ? Elle est douce et honnête sans être la meilleure du genre. La tenue de route ? Le châssis passe parfaitement la puissance au sol, et c'est d'ailleurs le même qui se permet d'encaisser deux fois plus de chevaux sur les Clio à cylindrée plus élevées. Et en plus, il est tout à fait confortable. À toutes ces qualités, il convient d'en ajouter une dernière, loin d'être négligeable : sa conso ne dépassera pas les 6 l/100 km, sauf à vouloir attaquer la Spéciale de la Turbie, ce que ne préconisent pas les spécifications techniques de cette Clio.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,05 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,44 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 391 l / 1069 l
- Boite de vitesse : Méca. à 5 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 117 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Octobre 2020
* pour la version V 1.0 SCE 65 ZEN.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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